Pour les auteurs classiques, y compris Marx, la valeur est une quantité de temps de travail écoulé. Aussi la nature non exploitée recèle une valeur nulle. On reconnaît dans cette position anthropocentrique le pendant économique de l’altération cartésienne de la nature. La nature, chez Smith, Ricardo et Marx, n’a aucune valeur en soi. Cette conviction, profondément enracinée, est l’une des causes principales de la crise écologique. Le prix des marchandises devrait intégrer les dépenses nécessaires à la régénération des ressources naturelles endommagées par la production de ces marchandises.
(Vittorio Hösle, Philosophie de la crise écologique (1991) ; traduction française 2009)