séminaire de lutte à l’EHESS du 14 novembre 2018 au 11 juin 2019 à Paris (75)
http://penseretlutteravecbure.toile-libre.org/
Les séances se tiendront entre 18h et 21h, les 14 novembre [salle 1, 105 boulevard Raspail, 75006 Paris], 11 décembre, 8 janvier, 12 février, 12 mars, 9 avril, 14 mai, 11 juin (les lieux seront fixés prochainement).
Ce séminaire de recherche porte sur le nucléaire – utopie technicienne du XXe siècle – et ses dégâts. Nous nous intéresserons aux stratégies étatiques relatives au projet d’enfouissement des déchets radioactifs à Bure, à la nucléarisation du territoire, ainsi qu’aux luttes qui s’y opposent. Le séminaire réunira chercheur-se-s, étudiant-e-s, militant-e-s et personnes intéressées par le passé et l’actualité de ce projet et ses détracteurs. La tenue d’un débat public sur le Cigéo au cours de l’année 2018-2019 constituera un point d’orgue de nos réflexions. Tout en nous focalisant sur les controverses et conflits en cours en France même, nous nous intéresserons également aux expériences historiques, internationales, comme celles autour d’autres déchets et dégâts, ainsi qu’autour d’autres grands projets dits « imposés ».
Programme du séminaire
14 novembre – Conditionner et Punir
11 décembre – Femmes, féministes et luttes anti-nucléaires : autour du bouquin « Des femmes contre des missiles »et de la lutte de Plogoff.
8 janvier – L’enfouissement des déchets : retour sur une politique de temps long. Retour sur la longue durée de la pratique de l’enfouissement des déchets toxiques.
12 février – L’enfouissement, le bluff du consensus international ? Séance histoire de l’immersion marine et de son abandon ; état des lieux international de l’enfouissement.
12 mars – Vivre dans un monde contaminé. Séance sur les modes de Fukushima et ses invisibles, sur les pratiques et luttes domestiques, d’agriculture, de soin, de vies et de sociabilités dans des mondes contaminés.
9 avril – Une autre fin du monde est possible !
14 mai – Transition énergétique : une contre-histoire des réseaux
11 juin – La télévision de l’atome. Décryptage de la propagande d’EDF à travers l’étude des archives audiovisuelles publiques.
Ces séances seront lancées par des courtes présentations des intervenant·e·s, suivies d’une discussion. Une semaine avant chaque séance, des textes, vidéos, sons, photos, et autres contenus seront mises en ligne sur le site afin de faciliter l’appropriation des séances par tout le monde. Et enfin, nous souhaitons garder des traces sous la forme de compte-rendus qui, par la suite, nous permettront de poursuivre ces réflexions dans des textes et les faire circuler.
Pour plus d’informations et de détails :
Adresse de contacts :
Site internet : http://penseretlutteravecbure.toile-libre.org
Séminaire 2018-2019 : Lettre d’Intention
Penser et lutter avec Bure – Présentation d’un séminaire de lutte à l’EHESS « L’utopie technicienne et ses déchets : l’État nucléaire à l’épreuve des territoires en lutte »
Depuis un an et demi une immense vague de répression et de criminalisation s’abat sur les opposant·e·s au projet de méga-poubelle nucléaire CIGEO à Bure. Dans ce coin du sud-Meuse comme dans d’autres territoires en luttes (ZAD, GCO, etc) et espaces de contestation (Calais, Briançon, mouvements sociaux, etc), la volonté gouvernementale est claire : surveiller, briser, réduire au silence les résistances. Le 22 février 2018, au moment même où 500 gendarmes détruisaient, sous l’oeil voyeur de BFMTV, les dizaines de cabanes des habitant·e·s du Bois Lejuc occupé, le gouvernement annonçait tout sourire l’ouverture d’un nouveau « débat public sur les déchets nucléaires » à l’automne-hiver 2018.
Dans le « en même temps » macronien, répression et « concertation » ne sont pas des contraires mais les deux faces d’une même hache vouée à découper en morceaux toute possibilité de contestation et d’émancipation. Pour défaire cette énième mascarade « démocratique » qui s’annonce, et retrouver des prises pour surmonter l’asphyxie policière à Bure, un boycott du débat se réfléchit – ravivant le souvenir de celui, victorieux, de 2013 – et demande à être nourri.
C’est dans ce contexte tendu que nous éprouvons plus que jamais le besoin de créer des espaces pour penser en profondeur, depuis la situation de la lutte de Bure, la question de l’industrie nucléaire et des possibilités d’émancipations de – et dans – l’ordre atomique.