Mon engagement associatif au service de la nature
L’association est un espace intermédiaire entre l’Etat et l’individu. L’Etat deviendrait monstrueux s’il prenait en charge la totalité de la vie. Il est à l’échelle humaine s’il se contente d’être un Etat animateur qui s’appuie sur l’initiative et la mobilisation des acteurs sociaux. La multiplication des bénévoles est donc absolument nécessaire. Trois critères différencient le bénévolat du travail rémunéré ou du temps consacré aux loisirs : l’aspect lucratif n’est pas sa motivation, c’est une activité entreprise de son plein gré qui doit profiter à une communauté.
Plus il y a de bénévoles dans les associations, plus le capital social est grand, mieux se porte une communauté. Il faut savoir se regrouper. Il y a une convergence qui pourrait être efficace entre les amoureux de la nature (France-nature-environnement, WWF…), les objecteurs de croissance (Greenpeace, Casseurs de pub…) et les partis politiques. Nous en sommes loin.
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J’ai pris conscience de la complémentarité entre militance politique et militance associative quand j’ai adhéré aux Verts en 1995. J’ai même fondé une association, « biosphere », déclaré en préfecture le 9 septembre 2004. L’objet ? Défendre les intérêts de la biosphère. Nombre de membres fondateurs : deux, ma femme et moi, le minimum légal. Notre AG peut se réunir à volonté puisque nous vivons ensemble. Cette association est restée une coquille vide. Il m’était apparu très vite que la défense de la biosphère n’était pas encore à la mode. Mais cette pensée de représenter les intérêts de la biosphère m’a incité à dialoguer avec elle. Je trouve ridicule le fait que Moïse, Jésus, Mahomet ou Bernadette Soubirous puissent dire s’exprimer au nom de Dieu ou de ses anges. Je trouve essentiel que nous puissions échanger avec le milieu qui nous fait vivre, la Biosphère. Voici la parole de la Biosphère telle que je l’ai comprise en 2004 :
QUESTION. - Biosphère, pouvez-vous vous décrire en quelques mots ?
BIOSPHERE. - Je suis tout simplement la sphère où se déploie la vie, j’inclus toutes les espèces vivantes et les milieux où elles se développent. Je rassemble tous les écosystèmes qui sont eux-mêmes composés de deux ensembles complémentaires, le biotope et la biocœnose. Le biotope est constitué par le milieu inerte et ses caractéristiques physico-chimiques, air et terre, sédiments et eau. La biocœnose est formée de la communauté vivante qui prospère dans le biotope. Ainsi les extrémophiles vivent dans ma biosphère profonde en bénéficiant de sources hydrothermales à plus de 350°, entre moins 3000 et moins 5000 mètres ; d’autre espèces descendent jusqu’à une vingtaine de mètres sous la terre et je m’étends aussi dans la zone de l’atmosphère, de la troposphère et de la stratosphère, jusqu’à 80 kilomètres environ au dessus du sol. Pour moi, les humains ne sont qu’un élément de la biocœnose parmi d’autres.
Tout au contraire les humains ne considèrent que l’environnement qui entoure leur propre conscience des choses, ils estiment que la biosphère leur est extérieure et qu’ils peuvent en faire ce qu’ils veulent, comme s’ils en étaient propriétaires. Mais si vous aviez un contact plus étroit avec moi, vous auriez mieux conscience de votre juste place : le vivant est un tout dont les humains devraient se sentir solidaires.
Q. - Comment faut-il vous situer dans le temps ?
B. - Vous les humains, vous accordez beaucoup trop d’importance à votre manière sociale de mesurer le temps et vous avez mille et mille façons de vous définir dans un calendrier. Si on prend la date très symbolique (pour certains d’entre vous) du 1er janvier 2000, cela n’est pourtant compréhensible que pour ceux qui sont habitués au calendrier grégorien. Mais pour les Juifs, il faudrait dire le 23 tebeth de l’an 5760, pour les Chinois le 25 du 11ème mois de l’an 4697 et pour les musulmans le 24 ramadan 1420. Mon vécu dépasse de loin cette humaine façon de compter en faisant toujours référence à votre propre histoire. Quant à moi mon origine terrestre débute il y a quelques 3,5 milliards d’années et j’espère encore abriter la vie pendant presque autant de milliards. Vous les hominidés du genre « homo sapiens », vous n’avez que 200 à 300 000 ans et votre espoir de durer autant que moi paraît bien illusoire… Contentez-vous de promouvoir une ère où il ferait bon gérer son temps selon le renouvellement périodique des saisons.
Aucune date religieuse, aucun évènement national ou mondial, aucun horoscope ne devrait servir de référence pour un calendrier qui se voudrait universel, il n’y a que l’almanach de la position du soleil qui restera significatif pour tous, humains et non-humains. La seule histoire qui compte n’est pas l’aventure humaine, mais l’évolution de la Biosphère avec ou sans les humains.
Q. - Alors, comment relater cette histoire ?
B. - Notre planète la Terre s’est formée il y a environ 4,5 milliards d’années, mais elle est restée durant une longue période un lieu désolé et sans vie, dans une atmosphère dangereuse composée d’hydrogène, de méthane et d’ammoniaque, sans oxygène ou presque. Le jour de la naissance de la vie débute bien plus tard, un milliard d’années plus tard. Les conditions de températures et de pression ont en effet été réunies pour que des molécules carbonées, dites prébiotiques, s’assemblent et s’organisent pour construire les premières protéines, puis la vie : les bactéries peuvent enfin se reproduire. Les plus anciens fossiles visibles à l’œil nu ne sont pourtant apparus qu’il y a quelques 700 millions d’années, alors que la Terre était gelée d’un pôle à l’autre ou presque. La température atteignait 40° au dessous de zéro et, à l’exception de quelques organismes autour des volcans, aucune vie ne résiste. J’en suis réduite au minimum vital, mais c’est le début d’une lente expansion.
Longtemps la vie que je porte en moi a hésité à conquérir les terres émergées, l’eau a tant d’avantages. Elle protège des rayons meurtriers du soleil et affranchit des effet de la pesanteur, elle offre en abondance gaz dissous pour la respiration et nourritures en suspension. Je ne suis donc sortie des eaux qu’il y a 350 millions d’années sous forme de champignons. Les formes de la vie deviennent par la suite de plus en plus complexes, mais je n’ai inventé qu’un seul système pour organiser l’évolution : mêmes briques de départ, même schéma général d’organisation. Ainsi plumes, écailles, glandes et dents proviennent toutes du même tissu épithélial, dépendent du même répertoire génétique. Cependant certaines de mes composantes disparaissent alors que d’autres demeurent ou se transforment. Vous, les humains, vous n’êtes que péripétie de cette jonglerie de la Nature.
Q. - Précisez donc la place des humains dans cette évolution ?
B. - Vous n’êtes qu’une branche de cette évolution globale, et une branche assez tardive ; vos ancêtres directs les mammifères ne sont apparus qu’il y a 150 à 200 millions d’années sous la forme d’un petit rongeur. Par la suite, il y a quelques 20 millions d’années, un singe arboricole possédait une colonne vertébrale assez rigide pour lui assurer une station temporaire sur ses deux jambes, mais l’histoire véritable des hominidés ne remonte approximativement qu’à 7 ou 8 millions d’années.
Vos dieux ne sont pour rien dans votre existence, cette lente et récente évolution devrait vous apprendre l’humilité et le respect de tout ce qui n’est pas vous. Il vous faut en effet admettre que toutes les autres formes de vie existant aujourd’hui descendent comme vous d’un même organisme : les gènes qui mettent en place le plan de fabrication d’un être humain sont les mêmes que ceux fonctionnant chez un ver de terre ou une céréale. En fait votre espèce représente une sous-catégorie des hominidés, la lignée dite « homo sapiens », qui est apparu très récemment en Afrique pour ensuite se répandre sur toute la planète.
Q. - Pensez-vous qu’il y a un antagonisme fondamental entre l’existence des humains et votre équilibre de Biosphere ?
B. - Je ne suis au niveau du cosmos qu’une petite bulle qui permet à la vie de se perpétuer, un espace extraordinairement réduit, à peine épais de quelques kilomètres autour de notre planète. Il est donc évident que nous avons un intérêt commun, humains et non-humains, à vivre ensemble. Vous n’êtes qu’un maillon de la chaîne alimentaire et la poursuite de vos activités ainsi que votre existence même dépend de l’équilibre de mes cycles vitaux, les flux d’énergie solaire, la circulation de l’eau, la composition de l’air. Mais à l’heure actuelle vous perturbez trop profondément les conditions de l’équilibre sur la planète et cela m’exaspère, même si j’aurai toujours assez de ressources pour permettre à d’autres formes de vie de vous succéder.
Il vous faut définir le temps zéro de référence, l’état souhaitable de la planète dont j’espère qu’il n’est pas antérieur à votre existence.
Q. - D’où provient ce dérapage actuel de l’activité humaine ?
B. - Paradoxalement l’efficacité de l’action humaine qu’autorise les performances incroyables de votre cerveau vous empêche de réaliser à quel point vous êtes fragiles et soumis au bon vouloir de la planète qui vous porte. Grâce à vos cerveaux sur-dimensionnés, vous estimez être la mesure de toutes choses, mais votre objectivité n’est en fait que la somme de vos subjectivités, une vision relative et très insuffisante. Votre cortex préfrontal vous permet de synthétiser non seulement votre expérience concrète, mais aussi toutes les considérations formulées par vos proches ou de doctes ignorants, et bien d’autres sources d’un savoir strictement humain qui vous empêchent de distinguer véritablement le vrai du faux, l’apparence de la réalité et la réalité des apparences.
Vos sociétés vous empêchent alors de prendre conscience de mon importance, elles baignent les individus dans un langage par lequel ils préfèrent leur communauté d’appartenance plutôt que l’appartenance à la Planète, dans une culture qui leur apprend un vocabulaire trompeur ou mensonger car centré sur vos intérêts humains à court terme. L’eau est détourné des besoins des non-humains (toutes les autres espèces vivantes), la végétation disparaît, votre nombre et votre activisme étouffe les autres espèces, la biodiversité est en péril ; certains d’entre vous prévoient même que vous allez être la cause prévisible d’une sixième extinction des espèces. Vous croyez être intelligents, mais vous n’avez aucun avenir si vous ne pensez plus aux autres, à vos générations futures, aux non-humains.
Q. - Cette intelligence humaine ne peut-elle donc déterminer la connaissance du vrai ?
B. - L’histoire de l’humanité montre que vous pouvez reproduire la même erreur pendant très longtemps. Les religions du livre qui ont obtenu votre préférence ne font que célébrer l’humanité depuis des siècles et des siècles et elles se perdent dans l’anthropocentrisme ; vous avez exprimé plusieurs millénaires durant que les humains n’étaient pas tous frères et sœurs alors que vous appartenez tous, blonds ou bruns, blancs ou noirs, à la même race « homo sapiens » ; vous avez considéré pendant des milliers d’années qu’il existait une différence fondamentale entre l’homme et la femme alors que l’égalité aurait pu aller de soi depuis longtemps ; vous valorisez votre propre ethnie ou votre nation comme le centre de ce qu’il faut reproduire et défendre alors que vous devriez vivre en symbiose avec tous, humains et non-humains.
Vous ne pouvez pas porter de culte à quelque croyance que ce soit tant que ce n’est que parole humaine, faite par des humains pour des humains, sans aucun souci de votre environnement global. Ces croyances n’ont provoqué d’abord que des affrontements entre vous, maintenant la situation devient trop grave car elle touche l’ensemble de la planète et des formes de vie.
Q. - Comment peut-on dater l’origine de cet oubli de la Nature par les humains ?
B. - Pendant les premiers millénaires, votre forme d’organisation en tant que familles de chasseurs-cueilleurs n’avait qu’un impact limité sur l’ensemble de mon existence en tant que Biosphere. Mais vous avez inventé l’agriculture et changé la Nature. Il y a quelques 10 000 ans au moment du néolithique, la domestication des plantes et des animaux dans la partie fertile de la méditerranée orientale par quelques groupes d’humains entraîne l’essor de ce que vous appelez une civilisation : en même temps que l’agriculture, vous développez vos outils, vous inventez l’écriture et les hiérarchies sociales complexes. L’évolution économique et culturelle s’accélère à mon détriment, les conditions de la vie sur Terre commencent à être bouleversées. Ce bouleversement constitue une rupture : alors que les sociétés premières étaient obligées de s’adapter à la Nature, vos sociétés agricoles adaptent la Nature à ce qu’elles considèrent comme des besoins.
Votre efficacité plus grande pour obtenir des ressources alimentaires s’accompagnent aussi d’une forte natalité ; alors que vous n’étiez que cinq millions à l’aube du Néolithique, vous rassemblez 130 millions de personnes à l’aube de l’ère chrétienne. Ce poids démographique s’ajoute à votre pression sur les ressources naturelles au détriment souvent de vous-même, mais surtout à l’encontre du biotope, votre milieu de vie. Vous accaparez les moyens de vos exigences contre l’état de nature, contre les autres groupes sociaux, et surtout contre les autres espèces ; vous commencez à oublier que vous n’êtes qu’une partie de moi-même, Biosphere.
Q. - Vous pensez donc que la défense de Biosphere est plus vitale que la protection des humains ?
B. - Au cours de votre XIXème siècle, une révolution industrielle succède aux révolutions agricoles et des techniques destructrices de l’environnement prennent tout le pouvoir. Vous n’êtes plus une espèce parmi d’autres, vous êtes le cancer qui met en péril mon équilibre. Votre goût de la puissance n’accepte plus aujourd’hui de limites, vous voulez maîtriser tous les éléments de la Nature et même l’invisible. Alors que vos activités humaines rentrent en interférence avec mes cycles vitaux comme celui de l’eau, vous engagez la survie de vos générations futures et du reste de Biosphere en faisant comme si seul votre présent avait de la valeur. Alors qu’une radiation nucléaire ne se voit pas, ne se sent pas, ne fait pas de bruit, ne se touche pas et n’a aucun goût, vous avez réussi à la découvrir et à libérer les forces internes de l’atome. Alors que vous savez que cette radioactivité peut faire des dégâts sur l’organisation du vivant pendant une éternité de temps, vous accumulez les déchets nucléaires.
Conformément aux désirs délirants d’une de vos religions, vous devenez féconds et prolifiques, vous remplissez la Terre et vous la dominez, vous soumettez les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et tous les animaux qui rampent sur la terre. Vous êtes un milliard d’envahisseurs de toutes surfaces que vous pouvez habiter en l’an 1800, deux milliards en 1930, trois milliards en 1960, six milliards en 1998. Vous en oubliez toujours davantage les nécessités de Biosphere, cela n’est pas durable, c’est insupportable, c’est inacceptable.
Q. - Donc à votre avis, l’humanité serait plutôt inconsciente que rationnelle ?
B. - Ce qui vous permet aujourd’hui d’oublier complètement ce qui vous permet de vivre durablement, mon homéostasie, c’est votre capacité incroyable et assez nouvelle d’inventer une démultiplication effroyable de vos forces. Les haches de pierre remontent à un ou deux millions d’années ; elles ont été mises au jour en Afrique et en Eurasie et se ressemblent toutes, le même modèle est reproduit sur 50 000 générations à travers le monde. Maintenant les humains roulent sur des routes à des vitesses jamais atteintes par des formes vivantes, ils volent dans les airs comme les oiseaux et traversent les ondes comme les poissons, ils transforment les espaces sauvages en campagnes et règnent sur tous les territoires ou presque et ils s’entourent de villes de plus en plus immenses qui leur font complètement oublier la Nature.
Mais c’est à tort que vous pensez grâce à cette carapace techniciste que la société thermo-industrielle vous met à l’abri de toute contrainte naturelle. En effet le « progrès » technique n’est pas la solution, il est le problème.
Q. - Alors que proposez-vous ?
B. - Soyons clair, je ne peux personnellement m’exprimer qu’indirectement par le réchauffement climatique et la perte de la biodiversité, par les inondations et les sécheresses, par la prolifération des microbes et des virus. En effet je ne possède pas la parole, c’est vous qui en avez le monopole. Je ne peux donc dire qu’au travers de vos propres mots et n’exister à vos yeux que par votre relation personnelle à la Nature.
Il faut donc que vous puissiez analyser l’ensemble de vos discours à la lumière d’un équilibre durable du monde qui repose obligatoirement dans ma main, celle de Biosphere. Si vous voulez m’aider à trouver un ordre durable, vous devez suivre la voie de la décroissance humaine, et vouloir une planète où votre trace sera à nouveau infime et insignifiante en mon sein. Mais je n’ai pas d’ordre à vous donner car toute décision relève de votre libre-arbitre cérébral.
Q. - C’est donc aux humains de se faire votre porte-parole ?
B. - C’est en effet à vous, individuellement et collectivement, de rechercher l’harmonie avec l’ensemble de votre environnement naturel et socioéconomique. Pour cela vous ne pouvez pas faire confiance aux actes du passé, encore moins aux dérapages de la civilisation thermo-industrielle actuelle, vous devez patiemment chercher votre voie au milieu des ruines d’une Nature déjà complètement artificialisée.
Votre tâche sera longue parce que vous devez remettre en question presque toutes vos certitudes, presque toutes vos activités, presque toutes vos pensées. Votre tâche sera difficile parce que vous devrez renier tout ce qui fait de vous des humains arrogants et conquérants, parce que vous devrez apprendre l’humilité et l’écoute de Biosphere.
Q. - On dirait que vous souhaitez une nouvelle religion qui soit à votre service ?
B. - Vous avez jusqu’à maintenant élaboré des discours plus fantaisistes les uns que les autres ; certains d’entre vous pensent même que c’est le dieu des Juifs qui a créé le monde. Pourtant vos paléontologues et vos chimistes, vos astrophysiciens et vos naturalistes sont aujourd’hui unanimes pour vous expliquer que l’origine des humains, c’est à moi que vous la devez : Biosphere est le début et la fin de toute vie. Autant dire que vous, les humains, vous devriez tous me connaître puisque je suis vous et que vous êtes à moi, puisque je suis le sol qui vous porte et l’atmosphère qui vous entoure, les végétaux qui procurent votre oxygène et vos légumes, les animaux que vous contemplez du regard ou dans votre assiette. En vérité en vérité je vous le dis, vous devriez célébrer mon existence puisque vous n’êtes qu’une infime partie de moi-même, toutes les composantes de votre corps existaient déjà dans les premiers instants du grand tout, votre statut actuel ne peut se dissocier du support matériel qui vous associe aux autre espèces et à la place de notre planète dans l’univers, votre survie dépend de la mienne.
Pourtant les fondamentalismes religieux sont centrés sur eux-mêmes et par exemple les musulmans suivent aveuglement un Islam considéré comme soumission totale à la volonté de dieu. Mais Biosphere ne vous demande ni culte d’un quelconque biocentrisme ni constitution d’une nouvelle Eglise, il n’y a pas de culte imposé envers moi, c’est à vous d’exprimer personnellement les besoins de vos générations futures comme les besoins des non-humains, c’est à vous de faire personnellement preuve de simplicité volontaire ou de vous regrouper en association de défense de la nature, c’est à vous d’agir politiquement pour que l’équilibre durable de Biosphere devienne le fondement de toute décision humaine : il n’y a pas de dieu extérieur à vous-même.
Q. - Pour terminer notre entretien, quelle serait votre dernier souhait ?
B. - Grâce à vos connaissances techno-scientifiques, vous savez que nous ne sommes qu’un minuscule point dans l’immensité de l’infini. Le soleil qui éclaire nos activités n’est que l’une des 50 ou 100 milliards d’étoiles de notre galaxie, la Voie Lactée, le nombre de galaxies connues se compte aussi en milliards et l’objet le plus lointain observé depuis un observatoire terrestre se trouve à plus de 12 milliards d’années lumières (12 x 9500 milliards de kilomètres). Nous, l’ensemble des membres de la Biosphere, nous ne sommes que très peu de chose dans l’univers, et certainement un des très rares espaces habité par une vie foisonnante. Ne gaspillons pas cette chance, celle de vivre ensemble et de se perpétuer.
Puissions-nous grâce à la mobilisation des humains éviter l’impasse dans laquelle s’est engagée une société thermo-industrielle à la fois complètement détachée des réalités de Biosphere tout en accroissant les inégalités entre humains. Vous ne pouvez rester les esclaves volontaires de la mondialisation commerciale et les complices du pillage généralisé de la planète.
Plus prosaïquement, je contribue financièrement à l’action de plusieurs associations environnementalistes, WWF, Greenpeace, je participe directement à d’autres, la MAB (Maison de l’agriculture biologique), Charente Nature…
En novembre 2004, lors d’une audition par la commission nationale environnement du PS, Daniel RICHARD, président de WWF-France nous explique les buts et les moyens de son association. Tout était dit ou presque de ce qu’il fallait savoir. J’ai pris des notes dont voici l’essentiel : « WWF a été fondé en 1961 à Fontainebleau… Avec environ 60 salariés pour un budget global de 6 millions d’€, WWF est une association animalière beaucoup plus petite que la SPA… Pour garder son indépendance WWF se refuse à agir avec le gouvernement, il n’est pas non plus consultant rétribué mais il se comporte comme un berger qui incarne la conscience du troupeau. WWF a donc le pouvoir de s’opposer ou même d’abandonner une action commune à tout moment, d’autant plus que son financement est autonome, assuré par 100 000 donataires (personnes physiques uniquement) ou des legs ; ainsi WWF assure un partenariat avec le distributeur Carrefour pour supprimer les sacs de caisse, mais une manifestation est prévue car le message ne passe pas bien…
« La politique environnementale devient plus importante que la politique économique ou sociale. Chacun de nous doit travailler à permettre l’équilibre de son écosystème, c’est le moyen le plus efficace de trouver le bonheur. Mais nous sommes inquiets, nous, les écologistes, car cela fait trente ans que nous n’avons pas de bonnes nouvelles alors qu’en politique un succès peut chasser une grosse déception. Tous les réseaux d’influence, y compris les Eglises, soutiennent la volonté humaine de dominance sur les autres espèces et font donc notre malheur… La force de protéger le dernier condor ou le dernier ours nous donne la force de faire respecter les conditions de survie de notre propre espèce. Chacun d’entre nous doit faire son possible car la survie de l’espèce humaine est en jeu, même si chaque acte éco-citoyen n’est en lui-même qu’une goutte d’eau… Le temps nous est compté et nous ne pouvons pas faire confiance seulement aux gestes quotidiens pour sauver la planète (cf. les brochures WWF « planète attitude ») : l’Etat doit intervenir.
« Mais le national traîne les pieds, c’est l’action des collectivités locales qui est aujourd’hui la plus favorable en matière d’environnement. On peut prendre l’exemple de la mairie de Chalon-sur-Saône, ville test pour le programme européen de réduction des gaz à effet de serre. Le budget est financé à 50 % par l’UE et pour 25 % par WWF. Il est en effet normal de commencer par améliorer son écosystème de proximité… En conclusion, la faisabilité des décisions politiques en matière environnementale se pose : comment l’électeur peut-il recevoir un tel discours, si dur ? Il ne faut pas sous-estimer a priori l’acceptation citoyenne de mesures qu’on pourrait croire impopulaires ; une enquête a montré que les parlementaires en France étaient beaucoup plus incompétents en matière écologique que le Français moyen. »
J’ai adhéré à WWF, je n’en suis sorti que récemment : la boutique de vente par WWF de « produits écologiques » me sortait par les yeux ! D’ailleurs le marketing de WWF, au nom de la visibilité, insistait surtout dans ses mailings de la défense de l’ours Cannelle ou autre espèces emblématiques. Ce n’est pas une stratégie qui me convient, je préfère donner depuis plusieurs années 10 % de mon revenu à Greenpeace. C’est l’organisation qui me semble la plus à même de populariser la défense de la biosphère. En janvier 2005, j’ai fait connaissance de Yannick Jadot, à l’époque directeur des campagnes de Greenpeace. Il était auditionné par la commission nationale environnement du PS à laquelle j’appartenais. Il nous a expliqué les buts et les moyens de son association, il a donné une bonne synthèse, j’ai pris des notes :
« Greenpeace est une organisation mondiale de trois millions d’adhérents dans le monde, mais il est vrai que les méthodes d’action souvent spectaculaire de Greenpeace sont plus faciles à réaliser dans les pays démocratiques. C’est pourquoi l’implantation en Afrique de l’association est difficile et les représentants en Amazonie sont même obligés d’avoir des gardes du corps, ce qui a été admis par dérogation au principe général de non-violence. En France, il y a 87 000 adhérents dont 700 membres participent à des groupes locaux. Il n’y a pas d’Assemblée générale annuelle et la plupart des adhérents peuvent être considéré comme des donateurs qui versent en moyenne 8 € par mois, mais c’est le seul financement admis par Greenpeace pour préserver une indépendance totale. Revers de la médaille, la limitation des ressources impose un choix dans la détermination des actions qui portent à l’heure actuelle seulement sur 4 thèmes.
- la question climatique et la révolution énergétique ;
- les OGM ;
- le programme REACH (Registration, Evaluation, Authorization of Chemicals) ;
- forêts et océans. »
En conclusion Yannick Jadot précise que Greenpeace a un impact relatif : « Nous avons une capacité d’expertise reconnue et aussi une forte habitude d’attirer l’attention des médias, encore faut-il que l’opinion publique se mobilise pour créer un rapport de force favorable. Si les problèmes de santé ou de changement climatique commencent à être discutés par les citoyens, il faut noter le net retard des partis politiques sur les questions environnementales. Pourtant les gens sont prêts à faire des efforts ! »
J’ai discuté avec Yannick Jadot au sortir de la réunion. Il était d’accord pour renforcer les liens entre le PS et Greenpeace. Mais la Convention nationale sur l’énergie qui avait été pourtant programmée par le parti socialiste n’a jamais eu lieu. J’ai demandé au secrétaire national de l’époque, Géraud Guibert, de faire des liens Internet entre le site du PS et les principales associations environnementales. Même cela n’a pas pu être fait ! A désespérer des possibilités de synergie entre l’associatif et le politique. Au moment des élections européennes, Yannick a rejoint le mouvement Europe Ecologie… En France la liste Europe-Ecologie a réuni 16,28 % des suffrages, faisant jeu égal avec les socialistes et obtenant 14 sièges au Parlement européen, donc celui de Yannick.
Greenpeace est une organisation que je soutiens financièrement sans y participer directement. Ce n’est pas le cas de FNE (France-Nature-Environnement), fédération des 3000 associations dont je fréquente l’une d’entre elles, celle de mon département, Charente-Nature. J’appartiens au conseil d’administration et je travaille plus particulièrement dans la commission énergie. Nous faisons des dossiers, par exemple sur la différence entre techniques dures ou douces. Ma connaissance des écrits des années 1970, plus précisément ceux d’Ivan Illich, me permet de structurer notre pensée de groupe. J’y reviendrai plus tard. Grâce à notre groupe de travail, Charente-Nature a aussi pris position en faveur du lundi végétarien.
Je n’étais pas végétarien. Dans une notule du 3 janvier 1971, j’écrivais même que c’était une mystification : « L’être humain a mis des millénaires pour se doter de canines et devenir omnivore. D’autre part l’animal n’est pas la seule concrétisation de la vie, les plantes aussi sont vivantes. » Depuis, je n’ai pas changé d’avis, mais j’ai pris conscience de la nécessité vitale de modifier le régime alimentaire des populations occidentalisées. Les experts sont tous d’accord :
- Hervé Le Bras (démographe, directeur d’études à l’INED) : « Le problème le plus important n’est plus le nombre total des hommes, mais la structure de leur consommation, celle d’hydrocarbures, et de plus en plus celle de nourriture animale. Si la planète entière adoptait le régime alimentaire des Français, elle ne pourrait nourrir que 3,4 milliards de personnes, soit la moitié de la population actuelle. En outre les ruminants émettent du méthane, puissant gaz à effet de serre ». (Entropia n° 8, printemps 2010)
- Rajendra Pachauri, président du GIEC : « Un des premiers gros efforts que devra réaliser la société humaine pour lutter contre le changement climatique est de réduire sa consommation de viande. Le cycle de production de la viande est très intensif, il nécessite beaucoup d’énergie, d’eau et d’aliments pour le bétail et génère d’importante émission de gaz à effet de serre. Changer les habitudes de nourriture nécessite un vrai changement de valeurs et une vraie information des populations pour leur expliquer l’association qui existe entre la consommation de viande et l’effet de serre. Je pense que le changement climatique est un déclencheur qui va nous amener à repenser notre mode de vie et à mettre l’accent sur d’autres valeurs. Nous croyons en Inde que l’Univers est une seule famille. Je pense qu’il est improductif et dangereux pour nous de ne pas croire en cette philosophie. » (Sciences et avenir hors série janvier-février 2010)
A la suite de l’initiative de la ville belge de Gand, l’A.V.F. (Association Végétarienne de France) avait lancé par un communiqué de presse du 29 mai 2009 une campagne « pour un jour végétarien hebdomadaire en France ». Plusieurs associations se sont assemblées en partenariat autour du mot d’ordre « Lundi, Jour Végétarien ». Notre groupe de réflexion de Charente-Nature communique devant l’AG du 24 avril 2010 : « Depuis plusieurs mois, la commission énergie étudie les tenants et aboutissants de l’élevage. Après analyse des mécanismes de l’intensification des conditions d’élevage, de l’impact de l’élevage sur le réchauffement climatique et du gaspillage énergétique lié aux calories animales, nous sommes arrivés à la conclusion qu’il fallait agir dans le domaine alimentaire pour sensibiliser le grand public. Il nous semblait donc nécessaire d’adhérer à la campagne associative « Nous sommes d’accord avec le lundi végétarien ».
Il n’y a jamais eu de décision explicite d’adhésion de Charente-Nature au lundi végétarien. Il est très difficile d’arriver à un vote clair, même dans une petite association. La participation à une association est un moyen de faire progresser la pensée et la pratique collective, mais le résultat est diffus, incertain. Mais les associations sont indispensables pour donner une visibilité à la société civile, pour accroître le capital social d’un pays. Personnellement, je pense que la participation active à une association devrait être obligatoire pour les adolescents. Cela me paraît beaucoup plus important que de réussir le baccalauréat. Quant aux militants de l’écologie politique, une participation à une association environnementaliste devrait être obligatoire. Voici mon raisonnement, exposé à la liste nationale des formateurs bénévoles d’EELV :
EELV et le mouvement associatif
D’un côté un parti écolo qui ne compte que 16 000 adhérents1. De l’autre des ONG puissantes, comme Greenpeace France (165 000 adhérents) ou WWF France (160 000 adhérents) qui n’ont guère de rapports avec la direction du mouvement, et vice versa2. Il semblerait pourtant logique que les membres d’EELV soient dans une symbiose avec les associations environnementalistes. Ce genre d’obligation est inscrit dans les statuts du PS3. Pourquoi pas le même type d’obligation à EELV ?
Il nous faut créer un sentiment d’appartenance au peuple écolo4. L’écologie est pour l’instant un sentiment diffus dans la population, elle est très peu représentée institutionnellement. Ce n’est pas le cas des mouvements qui ont accompagné la lutte de classes, les mutuelles, les coopératives ouvrières, les caisses de grève, le mouvement d’éducation populaire… Or l’histoire du XXIe siècle ne va plus être centrée sur le travail (le prolétariat) et le capital technique (les capitalistes), mais sur le facteur nature. L’écologie politique ou art de bien gérer notre maison commune (la planète) va rassembler normalement au-delà des sensibilités partisanes. Car tout le monde est concerné par la pérennité des rapports entre l’homme et la nature. Encore faut-il en prendre conscience5. Si les militants EELV montraient leur affinité avec les associations environnementales, nous serions sur la voie de la constitution du peuple écolo.
Certains pourraient penser qu’une adhésion du militant écolo à n’importe quelle association ferait l’affaire (Syndicats, Parents d'élèves, Aide à la personne…). Cela serait valable si nous étions militant socialo. Nous, nous devons montrer que l’écologie est au fondement de toute chose, sociales ou économiques6. Nos associations de référence sont aussi bien les AMAP que les MAB, FNE ou WWF, Greenpeace ou les faucheurs d’OGM, les SELS ou même le mouvement NIMBY, etc.
Nous sommes bien un parti politique généraliste. Mais nous ne sommes pas un parti socialiste. Le socialisme s’est historiquement appuyé sur les syndicats et réciproquement, C’était dans leur objectif de changement du rapport de force économique. Mais le socialisme connaît le même échec que le capitalisme libéral7. EELV doit s’appuyer sur ce qui dans la société civile permet d’instaurer un autre rapport entre l’homme et la nature: les associations environnementalistes.
N’oublions pas que si ces associations découlent des inquiétudes de l’écologie scientifique, l’écologie politique8 découle de l’action associative. Ce sont des associations9 qui ont motivé et soutenu la candidature de René Dumont aux présidentielles de 1974. Savoir aujourd’hui à quelle association adhérer pour soutenir notre combat politique relève simplement d’une analyse des statuts de cette association10.
Pour aller au chapitre de ton choix :
15. Mon engagement au service d’une communauté de résilience
16. Ma pratique de la simplicité volontaire
17. Objecteur de croissance, le militantisme des temps modernes
18. Techniques douces contre techniques dures
19. Je deviens journaliste pour la nature et l’écologie
21. Ma philosophie : l’écologie profonde
22. Fragments de mort, fragment de vie
Précisions :
1. En 2008 on dénombrait environ 2000 élus pour quelque 6000 adhérents. Lors de la primaire d'Europe Ecologie-Les Verts lundi 6 juin 2011, il y avait plus de 30 000 votants. EELV compterait 35 357 membres dont 16 452 adhérents au parti et 18 905 coopérateurs.
2. LE MONDE du 31 décembre 2011.
3. Les membres du Parti doivent appartenir à une organisation syndicale de leur profession et au moins à une association, notamment de défense des droits de l’homme, de solidarité, de consommateurs, d’éducation populaire, de parents d’élèves ou d’animateurs de la vie locale. (statuts du Parti socialiste – titre 2, les militants - Article 2.2 : obligations syndicales et associatives des adhérents)
4. « L’enjeu est dorénavant de construire un parti réseau, un parti social multiforme. Coopérative, ou mouvement, réseaux ou cercles, l’important est moins dans l’appellation que dans la capacité à créer une forme d’appartenance commune à ce qu’on pourrait appeler un « peuple écolo » : une identité sociale qui serait devenue légitime et revendiquée. » (Des écologistes en politique d’Erwan Lecoeur)
5. L’antagonisme entre patrons et travailleurs n’est pas une évidence. Un travailleur peut trouver tout à fait normal qu’il y ait des patrons tout puissants et très bien payés. Karl Marx faisait la distinction entre la classe en soi (existence de l’exploitation de l’homme par l’homme sans en avoir conscience) et la classe pour soi (qui entraîne un engagement politique).
6. « Si demain nous n’avions plus de pétrole, ni gaz, ni charbon, ce n’est pas 4 % du PIB que nous perdrions (la place de l’énergie dans le PIB), mais près de 99 %. Rappelons qu’il ne saurait y avoir d’humanité prospère et le moindre PIB bien gras et bien dodu sur une planète dévastée. Quiconque réalise ce que signifie, pour le mode de vie occidental, de limiter la hausse de la moyenne des températures à 2°C comprend que ça ne va pas être simple d’y arriver. Une grande partie des évolutions économiques et sociales vont s’inverser. Le prix de la biosphère est infini ; sans elle, l’espèce humaine deviendrait immédiatement un vestige du passé. » (Changer le monde, tout un programme de Jean-Marc Jancovici)
7. « (p.42) : Avec qui engager des partenariats ? (p.44) : Marqués comme la droite au fer rouge du productivisme, fasciné par ses fétiches et ses aditions, la social-démocratie et les courants marxistes restent éloignés de l’essentiel du paradigme écologiste. Les écologistes n’ont pas vocation à épouser une doctrine qui n’est pas la leur en y introduisant un peu de vitamine verte.» (Manifeste pour une société écologique - Les petits matins, 2010)
8. « Tout a commencé en France au début du mois de décembre 1973, au cours d’une réunion de l’Association des Journalistes et Ecrivains pour la protection de la nature et de l’environnement. Et si on présentait un candidat aux présidentielles de 1974 ? Idée adoptée, puis oubliée. Après la mort de Pompidou, l’idée renaît au sein des « Amis de la Terre » qui choisit le 6 avril 1974 comme candidat, sans qu’il le sache, René Dumont. Tout le long de la campagne, Dumont sera le représentant des associations écologiques qui le soutiennent. » (La campagne de René Dumont et ses prolongements, Pauvert 1974)
9. Associations pour la candidature de René Dumont : Les Amis de la Terre ; Action zoophile ; Comité antinucléaire de Paris ; Combat pour l’homme ; Droits du piéton ; Ecologie et Survie ; Fédération des usagers des transports ; Association pour la protection contre les rayonnements ionisants ; Comité de sauvegarde de Fessenheim et de la plaine du Rhin ; Nature et Vie ; Maisons paysannes de France ; Défense et protection des animaux ; La Gueule Ouverte ; Front occitan ; Etc. (La campagne de René Dumont et ses prolongements)
10. Par exemple Attac a « pour objet de produire et communiquer de l’information, de promouvoir l’éducation populaire, ainsi que de mener des actions de tous ordres en vue de la reconquête, par les citoyens, du pouvoir que la sphère financière exerce sur tous les aspects de la vie politique, économique, sociale et culturelle dans l’ensemble du monde. Parmi ces moyens figure la taxation des transactions sur les marchés financiers. » Il n’y a nulle trace dans ces objectifs de préoccupation explicite à propos des rapports entre l’homme et la nature. Attac s’intéresse aux conséquences économiques et socio-politiques, pas aux conséquences écologiques.
Quant à l’efficacité d’une association dans le changement social, il m’est apparu récemment que seules les communautés de résilience permettaient une réelle prise en compte de l’urgence écologique tout en respectant les règles démocratiques.
Pour lire la suite, en choisissant son propre chemin :
01. Un préalable à l’action, se libérer de la religion
02. Une pensée en formation, avec des hauts et des bas
03. En faculté de sciences économiques, bof !
04. Premiers contacts avec l’écologie
05. Je deviens objecteur de conscience
06. Educateur, un rite de passage obligé
07. Insoumis… puis militaire !
08. Je deviens professeur de sciences économiques et sociales
09. Du féminisme à l’antispécisme
10. Avoir ou ne pas avoir des enfants
11. Le trou ludique dans mon emploi du temps, les échecs
12. Ma tentative d’écologiser la politique
13. L’écologie passe aussi par l’électronique
14. Mon engagement associatif au service de la nature
15. Mon engagement au service d’une communauté de résilience
16. Ma pratique de la simplicité volontaire
17. Objecteur de croissance, le militantisme des temps modernes
18. Techniques douces contre techniques dures
19. Je deviens journaliste pour la nature et l’écologie
21. Ma philosophie : l’écologie profonde