Au début du XXIe siècle, les hommes n’ont pas su réagir à l’urgence environnementale. Comme Hans Jonas l’avait pressenti, il était naïf d’espérer pouvoir résoudre le problème simplement au moyen de techniques « vertes ». C’était aussi un leurre d’espérer résoudre la crise écologique au travers de simples mesures économico-politiques. A cause de cet échec, la thèse selon laquelle le XXIe siècle sera le siècle de l’écologie peut être accréditée C’est en effet d’une modification de notre rapport à la nature, mais aussi d’une révision de nos valeurs dont nous avons besoin. Le vœu majeur de notre temps me semble adéquatement formulé dans l’aspiration à une philosophie de la nature qui cherche à concilier l’autonomie de la raison avec une valorisation intrinsèque de la nature (Vittorio Hösle).
En 2050, une nouvelle ontologie commence à remplacer tant les croyances religieuses que la croyance en la croissance capitaliste. Nous sommes en passe d’acquérir un nouvel horizon éthique, du type écologie profonde (Arne Naess), basé sur le plus grand respect des humains (généralisation de la non-violence) comme des non-humains. Pour arriver à cet état d’esprit, il a fallu l’échec de l’écologie superficielle ou réparatrice ; la crise écologique a en effet permis de mettre en question l’analyse des spécialistes pour adopter une approche systémique.
En 2050, nous avons compris que l’humanité sans la nature ne serait plus humaine. Opposer l’amour des hommes et l’amour de la nature serait une erreur, l’espèce humaine n’étant qu’un élément de la nature. Il y a un approfondissement de l’humanisme qui abandonne alors les illusions de l’anthropocentrisme.