Franchir une étape de plus vers la légalisation de l’euthanasie : tel est l’objectif du groupe socialiste à l’Assemblé nationale (LeMonde du 19 novembre 2009). Selon le socialiste Manuel Valls, « la société avance plus vite que les parlementaires. L’euthanasie est une pratique courante, jugée avec clémence par les tribunaux. Nous devons sortir de l’hypocrisie et légiférer ». Le texte autoriserait l’aide active à mourir. Il concernerait toute personne majeure, en phase avancée ou terminale d’une affection grave et incurable, qui lui inflige une souffrance physique ou psychique qui ne peut être apaisée. Le malade ferait sa demande auprès de son médecin, qui devrait saisir trois autres praticiens pour vérifier le caractère libre, réfléchi et éclairé de la démarche. La proposition de loi veut créer aussi un registre national des « directives anticipées ». Tout majeur pourrait engager cette démarche pour le cas où il serait un jour hors d’état de dire sa volonté. Cette démarche du PS s’inspire des législations néerlandaise et belge. Elle est combattu par les partisans des soins palliatifs.
De son côté, la loi Leonetti de 2005 sur la fin de vie interdit l’acharnement thérapeutique et autorise le soulagement de la douleur au risque d’abréger la vie, ce qui peut être assimilé à une euthanasie passive. Pour Jean Leonetti, le texte actuel accompagne le malade, la proposition de loi vise à abréger la vie. Pour lui, les deux textes sont incompatibles.