Dès la fin du XXe siècle, la capacité de charge de la planète est déjà dépassée, il y a surpopulation manifeste. En effet un niveau donné de population est indissociable de l’état des ressources alimentaires et de l’échelle des besoins. L’empreinte écologique des pays riches est telle qu’elle n’est pas généralisable et des émeutes de la faim se sont multipliées durant la première moitié du XXIe siècle. Le diagnostic de Robert Malthus a refait surface, une population ne peut s’accroître plus vite que ce que le milieu naturel peut lui offrir durablement. Les problèmes de fécondité de la terre issus de la surexploitation des sols sont devenus apparents, ce qui accroît d’ailleurs le sentiment général de surpopulation. La destruction de l’humus, la déforestation, la stérilisation des terres, la désertification, l’épuisement des ressources halieutiques ont continué leurs ravages pendant tout le début du XXIe siècle.
En 2050, la planète compte moins de 9 milliards d’habitants d’humains. Nous sommes confrontés à deux problèmes interdépendants, le niveau de la population et l’état des ressources. La maîtrise de la fécondité est devenue incontournable, tous les moyens sont utilisés : liberté de contraception et d’avortement, suppression des allocations familiales car l’Etat se veut neutre financièrement par rapport aux naissances voulues par les couples. L’approche fiscale de la fécondité est remplacée par la formation des jeunes et des adultes en matière de poids démographique et de responsabilité dans l’éducation des enfants. A cette approche malthusienne se superpose l’apport d’Arne Naess : si l'épanouissement de la vie et des cultures humaines est compatible avec une diminution substantielle de la population humaine, l'épanouissement de la vie non-humaine requiert une telle diminution. Le maintien de la biodiversité est facilitée par la maîtrise de la fécondité humaine.
En 2050, la relocalisation de la production agricole et la généralisation de l’agriculture biologique ne peut suppléer complètement à l’apport interrompu du pétrole (engrais, énergie, pesticides, etc.) propre à une agriculture productiviste. Il faut donc changer de régime alimentaire. De gré ou de force, nous sommes tous devenus quasi-végétariens, le complexe agroalimentaire a fait faillite. La sécurité alimentaire exigée par les pays du Nord a été remplacée par l’idée de souveraineté alimentaire de chaque territoire. Les jardins collectifs ont été fortement encouragés par mise à disposition gratuite de terrains aménagés avec une double vocation alimentaire et de création de lien social.