Fitoussi

L’analyse de JP Fitoussi (Le Monde du 27 septembre 2006) repose sur l’hypothèse de la substitution toujours possible des facteurs de production : du capital et du travail (connaissances, innovation, investissement) pourra remplacer un manque de ressources naturelles. Et si notre croissance économique était au contraire absolument complémentaire de la disponibilité de l’environnement, en particulier les énergies fossiles ? Alors JPB Fitoussi serait à mettre au rang des rêveurs comme ceux qui ont dit que la grande crise de 1929 ne pouvait durer ou ceux qui ont pensé que la deuxième guerre mondiale n’allait pas arriver…

Une telle pensée, ce que Nicholas Georgescu-Roegen appelle « le sophisme de la substitution perpétuelle », n’est pas sérieuse. Il faut en effet avoir une vue bien erronée du processus économique pour ne pas remarquer qu’il n’existe pas de facteur matériel autres que les ressources naturelles. Plus que l’impact du progrès technique sur la consommation de ressources par unité de PIB, ce qui doit attirer notre attention, c’est l’accroissement du taux d’épuisement des ressources comme effet de ce progrès.