2/2) appel à la désobéissance

Quatre cents prêtres et diacres en Autriche se prononcent pour l’ordination des femmes et la fin de la règle du célibat. Helmut Schüller, l’initiateur de l’appel à la désobéissance, insiste sur la nécessité de «  passer d’un système absolutiste, organisé autour du pouvoir romain, à une forme de démocratie telle qu’elle est pratiquée de longue date dans les communautés religieuses chrétiennes. » Les conservateurs ressentent ce choix du mot  » désobéissance  » comme une dangereuse provocation. Mais la véritable provocation, c’est le maintien d’un ordre injuste.

Cet appel à la désobéissance soutenue par des prêtres contre les conservateurs, nous réjouit profondèment : les Eglises partipent aussi de la soumission des peuples. Il est significatif que la langue française n’offre pas de substantif pour le verbe désobéir… comme si l’acte de désobéissance ne pouvait pas être légitimement revendiqué. On ne dispose que de l’adjectif désobéissant qui, selon le Petit Robert, « ne se dit guère que des enfants ». De celui qui désobéit, on peut dire qu’il est désobéissant, on ne peut pas dire qu’il est un désobéissant, comme on dit de celui qui milite qu’il est un militant. Plutôt que de substantiver le participe présent du verbe désobéir (désobéissant), il nous semble préférable avec Jean-Marie Müller de créer un mot nouveau, celui de désobéisseur : qui revendique haut et fort sa désobéissance et entend en assumer toute la responsabilité.