L’adaptation nécessaire au changement climatique à venir fait l’objet d’un nouveau cap gouvernemental : se préparer à une hausse de 4 °C de la température. Autant dire que la messe est dite, ou mieux la terre est cuite !
Audrey Garric : Le dérèglement climatique, causé par les activités humaines, frappe aussi notre territoire et va s’aggraver. la France va se préparer à une élévation de 4 °C de la température en 2100 en métropole, ce qui correspond à une hausse du thermomètre de 3 °C au niveau mondial ; c’est la trajectoire vers laquelle nous mènent les politiques actuelles de l’ensemble des pays. L’adaptation au changement climatique, est restée longtemps le parent pauvre des politiques climatiques, tant on craignait qu’elle ne détourne les Etats de l’indispensable réduction des émissions – ce que l’on appelle l’atténuation. L’adaptation et l’atténuation sont pourtant complémentaires. Le scénario de + 4 °C semble « pessimiste », alors qu’il n’est que réaliste. Le ministre de la transition écologique, Christophe Béchu, a décidé d’ouvrir une consultation publique. Mais les deux premières questions n’ont pas lieu d’être. La troisième question, qui porte sur la façon d’agir, a du sens, mais sa technicité tend à dépolitiser un débat majeur.
« 1. La France doit-elle se doter d’une trajectoire de réchauffement de référence d’ici à la fin du siècle pour l’adaptation (…) ? 2. Que pensez-vous d’une trajectoire de réchauffement de (…) + 4 °C en 2100 par rapport à l’ère préindustrielle ? 3. Quels outils et quel accompagnement pour les grands chantiers identifiés (mise à jour des normes, référentiels et réglementations techniques, adaptation des collectivités territoriales, adaptation des filières économiques) ? »
Le point de vue des écologistes pas dupes
Une opinion publique inconsistante
JCM : Le débat démocratique est certainement souhaitable, ET sans doute quasi impossible : ça fait plus de cinquante ans qu’il est réclamé par les scientifiques, escamoté par les politiques et faussé par les industriels. Est-ce que la démocratie peut résister à une pénurie de ressources vitales ? Le manque d’eau et de pétrole va-t-il entraîner une décivilisation accélérée ?
Toledino : Le débat c’est vite fait, continuons de nous gaver de SUV, de viande, d’avion à gogo, de fast fashion et d’emballage jetable et laissons la terre brûlée à ceux qui ne sont pas encore nés.
G. Delaurens : Allons donc, comment voulez vous retrouver un grand élan populaire qui ne soit pas guidé par des intérêts particuliers ! La consultation publique ne va servir qu’à masquer le caractère vénal, populiste et au final destructeur de la croissance économique…
Philippe C : La population (les gens), plus réels que « le peuple », n’a pas toujours raison. N’oublions jamais que c’est « le peuple » qui a élu Hitler. La démocratie ce n’est pas suivre aveuglément « le Peuple », c’est penser et agir pour le bien de la communauté, de l’ensemble des citoyens, même s’ils ne le comprennent pas immédiatement !!!
L’inertie totale du politique
Steve McKing : Il ne faut pas rêver, nos politiciens démago n’auront jamais le courage d’agir et d’imposer quoi que ce soit à leur électorat qui ne veut rien voir. La seule réaction sera la fin des libertés publiques comme on commence à le voir avec la criminalisation des écologistes et l’interdiction de toute manifestation qui remet en cause le dogme libéral. Le peuple ne veut rien voir, rien savoir, rien comprendre. Tout ce qu’il demande, c’est qu’on lui promette le doublement de sa ration de chocolat pour demain.
Wis : Grand débat démocratique, oui, mais quid des partis politiques (on va dire tous, hein), qui exploitent sans vergogne, afin de gagner le pouvoir, les opinions publiques ? Pas UN SEUL parti n’est en phase avec ce réchauffement de 4°. Il y a ceux qui se voilent la face, les bisounours, les profiteurs, pour beaucoup de grands idéologues, etc…
Oliv.b : Parier sur le fait que les citoyens et leur représentants réussiront à se mettre d accord sur des sujets qui sont à la fois aussi complexes et impactant sur la vie quotidienne tient franchement de la méthode Coué… Penser qu’un fort leadership des autorités ne sera pas nécessaire est le meilleur moyen de conduire à un immobilisme qui sera mortifère sur le sujet.
Timenewnovel : Cette consultation est épouvantable ! On peut déjà entendre des horreurs comme Macron qui dit qu’il faudrait faire une pause dans la réglementation environnementale !!! On peut utiliser les moyens de répression antiterroriste pour traquer les écolos engagés … C’est une défaite annoncée et la possibilité que ça puisse être pire encore ( c’est à dire totalement invivable), un monde où seuls les très privilégiés pourront vivre alors que pour l’immense majorité ça sera une infernale survie ..
L’impossibilité de l’adaptation
Jacques Py : un climatologue interrogé par Audrey Garric : « Nous ne pouvons pas nous adapter à 4 °C au niveau mondial et je suis sceptique quant à la capacité de le faire au niveau régional comme le propose la France. Je ne pense pas que les politiques d’adaptation puissent faire face aux vagues de chaleur ou aux sécheresses estivales qu’un tel réchauffement entraînerait dans certaines régions, en particulier le long de la côte méditerranéenne. En extrapolant à partir des connaissances actuelles, cela ne semble pas réaliste. » L’adaptation devient un biais idéologique dont les ressorts ne peuvent qu’étonner.
Bunteblatter : La réalité est que l’immense majorité est incapable de se désintoxiquer du modèle qui nous a menés là où nous sommes, l’effondrement de ce modèle sera donc imposé par l’effondrement des ressources dont il se nourrit, et aucune espèce du genre Homo ne sera capable de s’adapter en moins de 2 générations aux conditions de vies qui s’annoncent.
Obéron : Le scénario français à + 4 C tiendra-t-il compte des centaines de millions d’humains qui n’auront d’autre choix que de migrer vers le nord, quand les zones tropicales et sub-tropicales seront devenues invivables ?
Oubli des générations futures
Raoul Radis : Le problème, c’est que les +4°C concerne les nouveaux nés et ceux encore à naître. Difficile de leur demander leur avis.
Pakko : Un débat démocratique… pour refiler l’enfer à nos enfants car personne ne veut faire d’effort. Quelle grandeur! Nous resterons dans l’histoire comme LA génération criminelle ( on peut exclure les générations précédentes car non averties)
Raki : C’est trop tard, depuis longtemps: trop d’humains, de besoins, de désirs, d’habitudes, d’égoïsmes, d’inégalités, de pollutions, de GES, d’armes, d’hubris généralisé. Les petits clans primitifs de chasseurs-cueilleurs sur de vastes espaces pouvaient pratiquer un certain égalitarisme et une modération des pollutions. Mais dès le néolithique, l’humanité n’a pas su croître en nombre tout en gardant ces deux qualités. Alertons les bébés: désastre écologique, déplacements de populations, guerres, mafias, régimes totalitaires partout, fin de la civilisation humaine. C’est raté, tant pis, … game over. D’ici là, tâchons chacun.e de rester sobres, ne pas nuire, s’entraider, bien faire … être joyeux.
Place aux riches
Vervamon : Il y aura des guerres des ressources et il vaudra être mieux du côté des pays développes que du Sud (Afrique en tête).
Claude Danglot : Personne n’a l’air de réaliser qu’un réchauffement de 4°C signifie la mort des 2/3 des humains les plus pauvre et la survie des plus riches qui auront les moyens de se protéger. C’est en quelque sorte l’épisode ultime de la lutte des classes. Le bla-bla permanent des politiciens depuis des années sans aucune action réelle a rendu inévitables ces conséquences dramatiques.
Jmlefranc : Le débat démocratique a tranché: les premiers de cordée auront la clim’, les autres gratteront la terre.
Raoul Radis : Dans une de ses nouvelles des années 50, Philip K. Dick, en visionnaire, imagine un monde ou les très riches se prélassent sur les plages de l’Antarctique pendant que le reste de la population vit terrée sous un soleil mortel à la moindre sortie à l’extérieur.
Conclusion optimiste
Martin-Lechat : Il faut avoir le courage de dire aux jeunes, et aux moins jeunes, qu’ils ne pourront plus vivre comme les plus âgés ont vécu. Moins consommer, moins d’eau, moins de douches, de jardins bien verts… Restrictions d’eau dans les locations, les campings…Fin des golfs arrosés. Nécessité de stocker les eaux de pluie… Moins de voyages, moins loin. Fin des clims, qui sont une calamité ! Bref, un certain retour aux Années Trente… c’est dur à faire avaler aux gens, ce n’est pas populaire. Mais sinon, les enfants et les bébés actuels vivront dans un monde invivable.
ChristianL : Pourquoi donc un retour aux années trente ? Simplement aux 60s ou aux 70s, vous n’imaginez pas comment on vivait sobrement à l’époque ! Et la durabilité était une évidence, des ustensiles, du mobilier utilisés de génération en génération, de l’habillement pour des années… Bien peu de voitures en province, seul Paris sert encore d’image d’Epinal. Eh oui, même dans les seventies, pas comme on voudrait nous le faire croire ! J’attends donc avec avidité et curiosité que nos chérubins-rois élevés dans la ouate se voient restreindre… Comptez pas sur moi pour les plaindre ni faire profil bas.
Adaptation ? Comme avec le Développement Durable, la Sobriété (Croissance Sobre) et tant d’autres miroirs aux alouettes, là encore qu’essaie t-on de nous vendre ?
Alors bien sûr on nous explique ce qu’est cette adaptation : « L’adaptation désigne l’ensemble des mesures visant à se préparer et à répondre aux impacts du changement climatique sur la société, l’économie ou les écosystèmes. […] il s’agit également d’apprendre à vivre avec et à faire face à ses impacts. [etc. etc.] » (Audrey Garric – Le MONDE 11 juin 2023)
Avec ça nous voilà bien avancés. S’il ne s’agit que de FAIRE AVEC … alors il y a mille solutions, ou remèdes. Et comme je dis, à chacun sa came.
Jacques Py nous parle de ce climatologue interrogé par Audrey Garric, et nous dit :
– « L’adaptation devient un biais idéologique dont les ressorts ne peuvent qu’étonner. »
Étonnant non ?
Les « écologistes pas dupes » ne font qu’exprimer résignation et colère.
Colère principalement envers l’Opinion (inconsistante) et les politiques (inertes). Colère envers notre génération, «LA génération criminelle» selon le grand criminel Pakko. Colère envers les riches, très riches, quand on pense qu’ils seront épargnés. Raoul Radis les voit se prélasser sur les plages de l’Antarctique pendant que le reste de la population vit terrée sous un soleil mortel. De mon côté je pense que, riche ou pas, ce sera d’abord et comme toujours une question de chance (de hasard). Colère enfin envers les jeunes, «nos chérubins-rois», qui eux non pas choisi d’être «élevés dans la ouate», les pauvres, et que ChristianL n’a pas l’intention de plaindre. Et à qui il souhaite d’en chier. Ce pauvre Christian L qui redoute un «retour» aux années 30, et pour qui les seventies feraient mieux l’affaire. ( à suivre )
Quand ce ne sont pas les jeunes c’est les vieux, quand ce ne sont pas les riches c’est les pauvres, quand ce ne sont pas les noirs c’est les rouges, les jaunes, les verts et j’en passe. Bref, c’est toujours la faute aux Autres ! Pas bon du tout ce genre de colère. Surtout quand elle tourne au mépris, si ce n’est à la haine.
– « C’est raté, tant pis, … game over. D’ici là, tâchons chacun.e de rester sobres, ne pas nuire, s’entraider, bien faire … être joyeux. » (Raki)
Pour moi l’Adaptation se résume tout simplement à ça.
Et pour finir deux mots au sujet de cette consultation publique et ses trois questions à la con. Autant le dire de suite, là encore c’est juste de la foutaise. Vous avez jusqu’à mi-septembre 2023 pour le leur faire savoir.
« Le peuple ne veut rien voir, rien savoir, rien comprendre. Tout ce qu’il demande, c’est qu’on lui promette le doublement de sa ration de chocolat pour demain »
Pourquoi cette affirmation au singulier ? Disons plutôt les peuples veulent le doublement de leur ration de chocolat ! Tant qu’on ne connaît pas encore l’existence de chocolat, il ne nous viendrait jamais à l’idée de vouloir manger du chocolat, mais ce principe vaut pour le reste ! A présent que les africains, les chinois et les indiens connaissent l’existence des voitures, alors ils veulent tous une voiture au même titre que les occidentaux… Autrement dit la situation ne va pas s’améliorer ! Pensez vous vraiment que les chinois, les indiens et les africains ont envie de se soucier du climat ? Ben non, ils ont envie de développer leur économie pour accéder eux aussi aux voitures. D’autant qu’on ne peut pas leurs reprocher de vouloir accéder à un mode de vie que nous même ne voulons pas renoncer !
En résumé la boucle est bouclée, il n’y a plus le choix que de s’adapter aux +3°/+4° plutôt que de s’épuiser inutilement à éviter cette hausse de température…
Puis sur le plan systémique, tant que la création monétaire se fera par la voie de crédit et que tant que les gens seront noyés de crédits, alors vous ne pourrez pas ralentir la consommation de masse ! Tant que les gens ont des crédits sur le dos, alors ils voudront tout faire pour vendre soit leur force de travail donc produire des biens et services, soit vous vendre de manière intensive des biens et services !! Il faut bien vendre quelque chose pour pouvoir rembourser ses crédits ! En plus de ça pour vous vendre plein de trucs, ils vont vouloir vous vendre aussi des crédits, en gros ils créent de nouveaux clients plombés par les crédits, ce qui va démultiplier le nombre de gens qui vont vouloir vous vendre plein de trucs et ainsi augmenter la production et la pollution !
C’est plus facile de lever le pied sur la production la consommation et la pollution lorsqu’on n’a pas de corde à son cou avec des crédits ! C’est impossible de baisser la pollution tant qu’on ne s’attaque pas aux crédits et à la production monétaire par la voie de crédit, c’est impossible ! C’est même le cœur du système ! Les crédits c’est un peu comme le starter d’une voiture, tu noies le moteur de liquidité pour faire avancer la machine. Et quasiment tout le monde appuie dessus, pour obtenir des biens et services plus rapidement et en plus grande abondance ! Dettes des ménages, dettes des entreprises, dettes publiques…. C’est même en expansion forcée; car les volumes des crédits des 3 catégories ne cessent d’augmenter d’une année sur l’autre, d’une décennie à l’autre…