Les experts ne savent plus quoi dire. Dans un même article, ils peuvent à la fois affirmer que la reprise économique va suivre (le cours des Bourses) en 2010 car c’est le sens de l’histoire et conclure avec Isaac Newton : « Je sais mesurer le mouvement des corps célestes, pas la folie des hommes. » (Jacques Marseille, Travailler plus, pour gagner plus, pour consommer plus, est dépassé – LeMonde du 5 janvier). Jacques ne sait plus où nous pousse le vent de l’histoire puisque « si la Chine et l’Inde continuent sur le même rythme de croissance, d’ici quelques décennies, il faudra les ressources de quatre planètes pour soutenir la demande globale ». Mais dans le même numéro du Monde, le « Dakar » continue sa course folle. Comme l’exprime les premiers concernés (la Fundacion para la defensa del ambiente), cette course « est un amusement pour riches qui viennent jouer à l’aventure dans le tiers-monde ».
Les logiques économiques, sociales et culturelles qui président à la variabilité des actions humaines échappent à l’analyse de l’écologue : l’homme apparaît comme une population sujette à de perpétuelles mutations, une boîte noire particulièrement fantasque. Mais c’est aussi une personne à la recherche d’un bonheur partagé. C’est pourquoi nous avons besoin d’un chef d’Etat courageux qui dira au prochain sommet mondial :
« Je suis là pour représenter les intérêts de ma patrie, mais je suis là aussi pour représenter les générations futures, tous les pauvres de notre planète, et notre Terre-patrie. C’est pourquoi je demande une mesure symbolique immédiate pour lutter contre nos émissions de gaz à effet de serre, l’arrêt de toutes les courses automobiles. En effet le temps n’est plus où des gens au volant n’avaient plus le temps d’admirer les paysages et de nouer des relations conviviales. Le temps n’est plus où il fallait forcer la reprise avec des plans de relance qui soutiennent des entreprises sans avenir comme les constructeurs automobiles. Le temps n’est plus où nous pouvions gaspiller en deux siècles la moitié de nos ressources fossiles. Le temps n’est plus où nous ne prêtions aucune attention aux équilibres écologiques de notre petite planète. Faisons tous l’effort de comprendre les maux de notre société pour pouvoir y remédier. Vous pouvez compter sur moi : Yes, we can ! »
Le temps n’est plus aux courses: tout va déjà trop vite pour la grosse majorité de la population. Le temps n’est plus à la domination de la masse par la minorité exploitante. Le progrès aujourd’hui est dans la connaissance, la compréhension de l’autre et dans le partage…
D’accord pour des courses de véhicules électriques mais alors limitons leur puissance à 15 ch dyn et faisons jouer l’allègement, l’autonomie, l’audace dans le choix des itinéraires et/ou des trajectoires : voilà de vraies « performances » correspondant aux valeurs de ce siècle ..
Exit la vitesse qui ne sert qu’à se faire plus mal en cas d’accident et à tuer des autochtones otages de ce cirque médiatique et de ces caprices de riche.
Supprimer les courses automobiles, c’est une idée excellente, mais nous devrions être capables de voir bien plus loin encore: voyages inutiles en avion, ski pratiqué grâce aux canons à neige, meetings aériens, conquête de l’espace, consommation exagérée de viande. Cette petite énumération est loin de refléter l’ensemble des actions possibles pour améliorer l’état de notre planète…
L’intention est louable et le message contient son pesant de marketing.
Cela dit, je ne suis pas d’accord. Je pense au contraire qu’il faut relancer les courses automobiles pour faire de nouveau rêver avec la voiture… mais cette fois électrique. Changeons simplement la perspective. Les règles de la F1 ou des rallyes sont complètement artificielles et peuvent être changées du jour au lendemain pour s’aligner sur de nouveaux enjeux marketing et économiques.
La technologie est là, on peut tout aussi bien atteindre des accélérations et des vitesses sportives avec des moteurs électriques.
A titre de comparaison, la Porsche Carrera 4S 911 atteint 60mph(~100km-h) en 4,5 s, alors qu’il ne faut que 3,9s à la Tesla.
Le spectacle peut tout à fait être produit avec de nouveaux bolides, même électriques, je dirais que le mode de propulsion est presque secondaire quand il s’agit de faire un show, avec toutes les paillettes et autres people nécessaires…
Il n’est pas difficile non plus d’imaginer les retombées technologiques qui pourraient en découler, si les « Electric car racing » quittent le monde des amateurs et que les grands sponsors décident d’abandonner enfin la F1 classique. Il s’agit maintenant de frapper fort et de remplacer la F1 à essence par de la F1 électrique !
Soyons créatifs !
En plus cette course va souiller un des bijoux de ce monde : le désert d’Atacama.
Et son directeur » d’affirmer que l’environnement sera évidement préserver : la meilleure façon de le préserver est que cette course n’existe pas.
C’est la course la plus obscène qui existe.