La fin de notre monde va surtout avoir lieu parce que nous ne nous posons pas la question « A quelle nécessité obéit l’espèce humaine en proliférant depuis de début de la révolution industrielle ? » Nous pouvons tous nous mettre d’accord en constatant que notre espèce prolifère simplement parce qu’elle a éliminé des facteurs de régulation naturelle. » Mais Alain Hervé précise cette question dans le dernier numéro de l’Ecologiste : « Pourquoi ? Pour qui ? Pour quoi faire ? ». La question véritable est donc : quel sens, quelle valeur donner à l’existence d’un enfant de plus sur notre Terre ? C’est apparemment une question d’ordre culturel. Du moins à l’heure actuelle puisque les énergies fossiles ont permis de nourrir artificiellement un surplus de population.
Mais fondamentalement une considération éthique découle des nécessités écologiques (il faut nécessairement répondre à la question : que va-t-on manger demain ?). Par exemple les Bochimans, peuple archaïque du sud-ouest africain, qui vivaient de chasse et de cueillette comme avant le néolithique, étaient les derniers en Afrique à représenter la civilisation de l’arc. La plus grande partie de la nourriture est récoltée par les femmes : pour une journée de récolte, elles parcourent jusqu’à 45 kilomètres. Les enfants sont choyés, mais les familles nombreuses sont rares, car les femmes n’acceptent pas d’avoir un second enfant avant que le premier ne puisse suivre sa mère à la marche pendant les longs déplacements : deux enfants à porter rendrait la récolte impossible. Les femmes se résignent donc à l’infanticide de leur propre autorité, la régulation des naissances est volontaire mais conditionnée par la survie du groupe social. La situation dans les pays riches est beaucoup plus complexe, mais le nombre de naissances dépend aussi du contexte économique en général et de la situation de l’emploi en particulier : en France, les chutes les plus brutales de la natalité ont été enregistrées en 1975 et en 1983, deux périodes qui correspondent à une récession économique. La raison qui justifie l’interruption volontaire de grossesse pour la loi française repose sur la « situation de détresse », dénomination assez floue pour permettre toutes les interprétations. Mais l’essentiel est formulé, ce qui compte c’est le droit de l’enfant à vivre dans un milieu prêt à le recevoir.
Or le milieu naturel au XXIe siècle va être beaucoup moins généreux pour l’espèce humaine que pendant la révolution industrielle… Nous changerons de civilisation car le problème de survie de la société thermo-industrielle est posé ; le malthusianisme reviendra à la mode.
Aux entêtés de ce blog :
ce n’est pas en répétant mille fois une fable qu’elle devient réalité. Malthus, vraiment…
Vous faites une nouvelle fois la preuve que l’on ne peut rien apprendre, lorsqu’on refuse de sortir de sa tour d’ivoire idéologique, bien à l’abri des faits et de la réalité. C’est regrettable.
Et puis, ce titre idiot… si vous y croyez vraiment, buvez le Kool Aid, et laissez les optimistes faire leur travail.
Salutations,
Jean-Gabriel Mahéo
Monsieur Biosphère, en lisant le PS à mon message je me suis demandé comment j’avais pu écrire une chose pareille. La pratique consistant à mettre un PS d’un auteur à un texte d’un autre auteur ne peut qu’induire le lecteur en erreur, elle est donc inadmissible. La prochaine fois répondez par un message.
Monsieur Biosphères, les phrase que vous extrayez des textes du Club de Rome ne sont que des idées générlaes.
Des prédictions concrètes du Club de Rome en voici.
Selon le rapport inaugural du club de Rome intitulé « Halte à la croissance ? » datant de 1968, le mercure aurait dû s’épuiser en 1983, l’or en 1984, l’étain en 1987, le zinc en 1990, le pétrole en 1992, le cuivre et le plomb en 1993, le gaz naturel en 1994 ! Pour l’uranium c’était « avant la fin du siècle » !
Ça fait quand même pas mal d’ereurs, non ? Quand on lit un tel tissu d’âneries comment peut on faire confiance aux auteurs pour le reste ?
PS vraiment de moi.
Monsieur Biosphère je constate que lorsqu’un commentateur met un lien vers un article qui conterdit vos thèses, vous le censurez, quand le lien mène vers un texte qui les conforte, vous le publiez. Belle conception du débat ! D’ailleurs vos pratiques à ce sujet ont été maintes fois dénoncées par d’autres que moi. Cela me conforte dans l’idée que vous et vos amis ne pensez qu’à censurer ce qui ne va pas dans votre sens et me confirme dans l’idée qu’il faut aboslument faire barrage à ce totalitarisme qui rève d’accéder au pouvoir.
La fin de notre monde n’est pas proche du tout, et surtout, compte tenu du système actuel, elle ne sera ni globale ni homogène. Les pays seront diversement touchés, ainsi, les pays riches la subiront très diversement, de même que les différentes catégories sociales au sein des pays riches. Ce qui est à craindre, c’est la pression qu’auront à subir les pays pauvres, en bref, nous pourrions très bien être peu concernés. Ce n’est pas être égoïste que d’en faire le constat, mais le catastrophisme dont vous faites preuve n’aura, à mon avis, que peu de prise sur les pays développés.
Il est plusieurs niveaux qui sont très compliqués à déterminer et dont l’évolution sera cruciale. Comment évoluera le commerce mondial, le protectionnisme, le prix des denrées et le recyclage face à la raréfaction. Il est évident que les pays auto-suffisants dans plusieurs domaines auront des tendances plus marquées au protectionnisme (le cas de la chine sur plusieurs Terres Rares, que vous souligniez il n’y a pas si longtemps). Tout aussi complexe sera l’évolution des possessions des entreprises internationales qui exploitent des denrées rares dans des pays en développement. Quel sera l’attitude des gouvernants des pays qui ont cédé les droits d’exploitation si leur population meurt de fin? Seront-ils conservés ou brutalement interrompus d’une passation de pouvoir à une autre? Comment les droits des entreprises seront-ils respectés? De manière violente?
Autre chose, le principal argument pour la stabilisation de la population de pays est leur développement. C’est l’argument qui assassine Malthus. Mais chacun doit comprendre que nous allons entrer dans un siècle où la matière première sera chère. Lorsque les prix des denrées augmentera, il entravera, brutalement le développement des pays en voie de développement. Je rappelle brièvement le cas des émeutes de la fin. Contraints à un développement économique impossible, les populations locales ne verrait-elle pas, comme dans le passé, une progéniture abondante comme un moyen de s’assurer une prospérité?
En fait, la stabilisation de la population mondiale à 9 milliards d’humains suppose le développement économique des pays, développement qui à une probabilité élevée de ne pas être atteint d’ici là. En fait, selon l’unfpa, ce n’est pas tant le développement que l’accès à la formation, disons à une information tendant à expliquer l’intérêt de la contraception et l’accès aux moyens contraceptifs qui permettrait de réguler les naissances, mais bon, c’est mal vu de le faire (une version moderne du colonialisme dont les explications sont assez obscures).
J’aurais tendance à terminé par une dernière chose. On nous met en avant le principe de précaution, à tous les niveaux, mais compte tenu des fortes incertitudes à venir, concernant les matières premières, concernant les pollutions et les alternatives technologiques, compte tenu du fait que la question se pose alors même qu’une majorité des humains espèrent encore atteindre un niveau de vie comparable à celui d’un européen, ne serait-il pas plus prudent d’entrer dans l’ère de la modération de la natalité?
Après avoir tué toutes les espèces sauvages, pollué tous les océans, rasé toutes les forêts l’espèce nuisible et prolifique que nous sommes connaîtra sa transition démographique
Ne vaudrait-il pas mieux anticiper ?
Trop tard vous dites ?
Bah, au mieux une bonne petite épidémie anticipera sur la régulation humaine à moins qu’une guerre ….
La fameuse « transition démographique » dont on nous fait croire depuis 20 ans qu’elle survient mécaniquement une fois une société donnée arrivée à un stade de développement suffisant, sans tenir compte des données culturelles propres à chaque société, se révéle de plus en plus être un mythe : elle n’a pas eu lieu en Afrique sub-saharienne, donc la population africaine devrait atteindre les 2 milliards en 2020! elle n’a pas eu lieu non plus au proche-Orient (à la naotable exception de l’Iran) et dans d’autres parties de la planète (certains pays d’Asie-Philippines, ex Indochine- et d’Amérique du sud, îles du Pacifique) : donc elle est loin d’être uen règle générale.
Du reste, compte tenu de la progression exponentielle de la population depuis 70 ans, je n’arrive pas à croire que comme par enchantement la population mondiale plafonnerait à 9 milliards en 2020, il ne faut pas oublier que la démographie est loin d’être un escience exacte! Qu’est-ce qui empêcherait la population humaine de continuer à croître à 20 milliards, 30 milliards et plus? je ne vois vraiment pas.
Si un jour (au XXIIéme siécle? plus tard?) un plafond doit être atteint, ce sera j’en suis convaincu à un niveau extrêmement élevé.
Le malthusianisme est un discours complexe qui considère à la fois la démographie humaine et l’évolution des ressources alimentaires. Il y a sur ce blog une polarisation des commentaires sur la démographie alors que l’analyse de la production agricole est aussi fondamentale.
Dans LeMonde du 12 janvier, « des experts redoutent une pénurie de phosphates d’ici à la fin du siècle ». Or une pénurie d’engrais bousculerait les équilibre alimentaires. On prévoit déjà que les pays pauvres n’auront pas les moyens de supporter un renchérissement du prix des engrais, les gisements devenant de plus en plus coûteux à exploiter.
Hurler contre le malthusianisme, c’est justifier les inégalités et la famine des pauvres.
@ Laurent Berthod : Êtes-vous bien sûr que le Club de Rome s’est trompé dans toutes ses prédictions? Avez-vous réellement lu le rapport du club de Rome pour affirmer ceci?
Si vous n’avez pas le courage de le lire, commencez par ceci : http://www.manicore.com/documentation/club_rome.html
Il faut peut être aussi souligner plusieurs points :
– les religions (les majeures) ont fortement tendance à valoriser la multiplication des naissances (« Soyez féconds et multipliez-vous » est-il écris dans la bible par exemple) et s’oppose le plus souvent à la contraception
– c’est un « besoin » génétiquement implanté, au vu du souhait profond de nombreuses personnes d’avoir des enfants
– les pays pauvres continuent à avoir des familles nombreuses, manière aussi de survivre dans certaines zones
– on valorise tjs les familles nombreuses (aides sociales etc…)
et dans l’autre sens :
– l’accroissement du niveau de vie, de l’éducation, etc fait baisser fortement le nombre de naissances
– il ne faut pas imposer une solution à la chinoise, il faut plutôt faire preuve d’éducation, ou d’une incitation moins brutale
Le club de Rome s’est trompé dans toutes ses prédictions. En principe à la date où nous sommes nous aurions dû épuiser les ressources de tous les minéraux les plus importants pour l’économie !
Justifier Malthus par le Club de Rome, c’est l’hôpital qui justifie la charité !
PS : remarque de la rédaction du blog biosphere:
Voici un résumé de l’analyse formulée dans le cadre de Club de Rome (The limits to growth) : « Si les tendances à la croissance de la population du monde, l’industrialisation, la pollution, la production de nourriture et l’épuisement des ressources restent inchangés, les limites à la croissance sur cette planète seront atteintes un jour ou l’autre dans les cent prochaines années. Le résultat le plus probable sera une baisse plutôt soudaine et incontrôlable tant de la population que de la capacité industrielle. »
Les auteurs de ce rapport ont reconsidéré en 1992 la validité de leurs projections et, l’inertie étant extrêmement importante dans l’évolution des paramètres choisis, vingt ans n’ont rien changé : ainsi les possibilités d’alimentation ont atteint leur sommet dans le monde en 1984, à peu près au moment indiqué par le rapport et la croissance démographique a commencé à ralentir au début des années 1990, encore une fois suivant la projection du scénario. Tout continue de présager une situation chaotique aux alentours de 2025.
« À quelle nécessité obéit l’espèce humaine en proliférant ? » L’ADN de nos cellules (comme celui de tout ce qui vit) est un réplicateur qui nous contraint à nous multiplier. Cependant la plupart des espèces (si ce n’est la nôtre) ne sont pas hégémoniques, et un équilibre s’établit qui permet à chacune de subsister. L’espèce humaine, elle, semble pouvoir se multiplier indéfiniment, seulement contrainte par les limites pratiques (quantité de place, de nourriture, d’eau potable, d’air…). Ceci est dû à la taille du cerveau humain qui lui donne des possibilités extraordinaires de développement inconnues jusqu’alors. Avec l’être humain, la nature a semble-t-il changé de registre. Il s’agit désormais de sortir de l’espace terrestre et de répandre la vie non seulement dans la Galaxie, mais peut-être dans l’Univers. Le vivant (la vie) doit occuper tout l’espace. Pourquoi ? Il n’y a pas de réponse. Aussi la seule question qui vaille est-elle le « comment », comment faire pour sortir des limites spatiales et temporelles que la nature nous impose.
Pour certains, la cause est entendue. Malthus n’a pas vu la révolution industrielle et ses extraordinaires potentialités.
Mais si l’on pense que la substance de l’Essai réside dans l’avertissement que la Terre constitue un espace clos et un fonds borné, alors Malthus précède d’un siècle et demi le Club de Rome et ses courbes exponentielles. La catastrophe démographique n’est pas survenue, non pas parce que la Terre pourrait nourrir n’importe quelle population, mais parce que, jusqu’à présent, le développement économique a pu suivre la croissance des besoins. Or, il apparaît depuis quelques années que cette expansion que l’on croyait indéfiniment perpétuable butte sur la double limite de l’épuisement des ressources naturelles et des capacités de régénération du milieu. Et l’on découvre, surexploitation pétrolière, micropollutions, pollutions globales et déforestation à l’appui, que la sphère des activités économiques est dépendante de la reproduction de la biosphère.
Malthus l’empiriste prend une revanche qu’il n’aurait sans doute jamais imaginée. Au moment où l’homme met en péril les conditions de sa propre survie, Malthus rappelle la nécessité d’une pensée des limites.
Jean-Paul Maréchal
Le pauvre Malthus n’avait pas entrevu le phénomène de la transition démographique. De son époque, on ne peut pas vraiment l’accabler, mais le citer encore au 21è siècle est dramatique.
Bof, la population mondiale devrait se stabiliser d’elle même à 9-10 milliards d’habitants en 2050, et nous produisons déjà suffisamment de nourriture pour tout le monde. Plus que la régulation des naissances, se pose le problème de la répartition équitable de la production puisque certaines populations meurent de faim quand de nombreux pays produisent plus qu’ils ne consomment.
Malthus est à ranger définitivement au placard !!