Le procédé d’édition de l’ADN nommé Crispr-Cas9 (un « ciseau » qui permet de reconfigurer assez facilement nos gènes) permet d’intervenir sur les cellules pour soigner des maladies génétiques. La modification se transmettrait alors à la descendance, une forme d’eugénisme durable. La sélection naturelle est remplacée par une sélection programmée par la médecine. Dans le cas de l’embryon humain, toute recherche reste conditionnée pour l’instant à une « finalité médicale ».
Mais l’Inserm et l’Académie de médecine ont réclamé un assouplissement des contraintes dans ce domaine. L’eugénisme scientifique rentre dans les mœurs, bien oubliées les dérives de la sélection d’une « race » pure du temps de l’Allemagne nazie. La techno-science va nous sauver de façon rationnelle. Plus facile à dire qu’à faire ! La modification des gènes par l’outil Crispr-Cas9 pourrait en effet accroître les risques de cancer. Une équipe internationale a constaté que Crispr-Cas9 déclenchait un signal d’alarme et de réparation chez les cellules saines qui contrariait son action contre certaines maladies comme la drépanocytose. C’est donc sur les cellules ne disposant pas de ce mécanisme que Crispr-Cas9 va être le plus efficace. Or elles sont aussi susceptibles de devenir tumorales ! (LE MONDE science et médecine du 13 juin 2018).
Voici maintenant les considérations d’un spécialiste en matière de bio-ingénierie végétale :
« Depuis le début, nous mettons en garde nos collègues contre une utilisation trop rapide du Crispr.Cas9 sur certaines cellules humaines, dont particulièrement les cellules embryonnaires. Car on sait qu’il y a non seulement un risque de modification hors du site ciblé, mais en outre que les mécanismes d’action de Crispr sont complexes. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il y a un consensus parmi les scientifiques de ne pas – en l’état actuel des connaissances – tenter d’effectuer des modifications sur l’homme qui soient transmises à la descendance. Le champ d’action est donc limité aux cellules somatiques. Mais il faut savoir qu’il existe déjà (depuis 3-4 ans) des exemples de guérison de certaines maladies grâce à ces technologies d’édition de gène, par exemple les leucémies. Dans ce cas-là, il s’agit d’agir, directement ou non, sur des cellules non reproductives.
Ceci étant, pour un généticien des plantes, le contexte n’est pas le même avec les OGM. Quelle que soit la méthode utilisée pour « améliorer » les plantes (croisements, mutagenèse, culture in vitro), les sélectionneurs passent en serre, puis au champ, pour effectuer un criblage des plantes et « sélectionner » celles qui ont le phénotype recherché. Et les généticiens des plantes, comme d’ailleurs toute autre personne qui cultive des plantes, n’ont aucun problème moral/idéologique/religieux à éliminer toute plante dont il n’a pas besoin. Les bio-ingénieurs n’ont pas les mêmes contraintes expérimentales que ceux qui travaillent sur les animaux, voire sur l’homme. »
– « En outre, il n’y a pas que les moustiques. Des travaux similaires portent sur des espèces végétales envahissantes, afin de contrôler leur dispersion ou d’éliminer leur résistance aux herbicides ou pesticides. Enfin, d’autres questions se posent avec la modification génétique d’espèces à des fins commerciales. Ainsi, en Argentine et en Uruguay, des fermes expérimentales modifient le génome de moutons et de veaux pour augmenter la taille de leurs muscles dans le but de produire deux fois plus de viande. [etc.] » ( Édition du génome : des possibilités inouïes qui posent des questions éthiques – Publié le 19/06/2018 par l’ INSERM )
En attendant, nous pouvons dormir tranquille. ON* veille sur sur nous.
* ARRIGE : Association for Responsible Research and Innovation in Genome Editing
Je me dis que s’il y a le mot «responsable» dans le machin, c’est que ça doit être du solide. 🙂
– « Depuis le début, nous mettons en garde nos collègues contre une utilisation trop rapide du Crispr.Cas9 sur certaines cellules humaines […] » (un spécialiste en la matière)
Je pense là à cet ARNm pondu à la va-vite, et balancé sur le Marché en quantité astronomique. Moi je m’en fous, il ne m’ont pas encore eu avec leur foutu Vaxxin. Il faut savoir que les risques de l’utilisation de CRISPR-Cas9 ne se limitent pas seulement à l’eugénisme (à l’humain).
Par exemple, la modification du génome d’un moustique afin de le rendre stérile, et donc d’enrayer sa prolifération, part d’une bonne intention. Seulement on sait que l’enfer est pavé de bonnes intentions. Ce moustique (Aedes aegypti), même s’il est porteur du virus de la dengue, fait partie d’un écosystème. Et personne ne sait quel serait l’impact écologique s’il disparaissait. Ni le risque de «contamination» d’espèces autres que la population cible.
( à suivre )