Après le gaz et l’électricité, l’eau ! Tout augmente, bientôt ne pourront payer que les solvables. Après la précarité énergétique, bientôt les déclassés iront chercher directement l’eau au puits… très pollué ou trop absent de l’environnement urbain !
Lors de la première phase des Assises de l’eau, le gouvernement plaide pour une hausse des tarifs de l’eau afin de financer la rénovation des canalisations et des usines d’assainissement vieillissantes. « Il y a trois manières de financer, et c’est aux hommes politiques de prendre la décision : le tarif, l’impôt ou la dette, qui se transforme finalement en impôts », résume le directeur général de Suez. « La première phase des Assises a montré que l’essentiel du financement des infrastructures devait provenir de la facture d’eau », a récemment prévenu Nicolas Hulot, le ministre de la transition écologique. La problématique de l’eau va bien au-delà de la modernisation des installations et de leur financement. La deuxième phase des assises, qui doit débuter en septembre, élargira la réflexion sur la qualité de la ressource, la diversité de ses usages et les conséquences du réchauffement climatique…*
Et dire que les adeptes des supermarchés préfèrent généralement l’eau en bouteille (plastique) que l’eau du robinet. Au fil des décennies, on a fini par oublier à quel point disposer chez soi d’eau potable rien qu’en tournant un robinet était un luxe, et on pense aujourd’hui que ça va de soi . Mais passons deux jours sans eau au robinet, et on se rend compte de la galère ! En période de descente énergétique (il faut de l’énergie pour amener l’eau au robinet après l’avoir dépolluée), l’eau deviendra en France un bien rare. Mais dans d’autres pays, la majorité des gens vivent déjà des temps de stress hydrique, d’épuisement des nappes phréatiques, de pollutions diverses de l’eau, etc. Urbanisation, surpopulation, sur-pollutions, agriculture intensive, la problématique de l’eau révèle l’impuissance du complexe thermo-industriel à nous mener sur les voies d’un futur acceptable.
* LE MONDE économie du 20 juillet 2018, La hausse du prix de l’eau est inévitable)