Vivre déconnecté ! C’est la série en six épisodes que propose LE MONDE. Voici quelques extraits de la pensée de Sylvain Tesson* :
– Une carte d’un monde de 8 milliards d’êtres humains mobiles et connectés se dessine. La majorité des hommes vivra dans des villes-mondes où personne ne s’occupera de savoir d’où viennent les choses qu’il mange ni les êtres qu’il côtoie. Cette redistribution de l’homme à la surface du globe est peut-être appréciable, mais nous sommes quelques-uns à la goûter fort peu.
– Le plus immonde dans le dispositif, c’est que la machine commence à nous influencer, nous contrôler, nous requérir. La vie urbaine est un défilé du 14-Juillet permanent, en rang, au pas, sous l’œil de l’adjudant et au son du tambour. Je ne vois pas pourquoi je mettrais dans ma poche un petit dictateur à puce de silicium qui m’intimerait de répondre, me sonnerait en valet, me dicterait où aller, que faire, quoi lire, comment me conformer, comment m’exprimer dans des limites « appropriées » et qui signalerait à une communauté virtuelle tout écart dont je serais coupable.
– Les démiurges de l’intelligence artificielle le croient. Ils croient nous entraîner vers une aventure enthousiasmante, un monde nouveau. Ils se voient en Christophe Colomb. Ils rêvent de nous augmenter. Mais qu’ils nous laissent nous déployer d’abord ! Les uns comme les autres, en ne vivant pas au soleil, en ne se contentant pas de la nature (sous leurs yeux déployée, sous leurs pieds saccagée), ne savent pas ce qu’ils perdent ! Car le soleil, notre dieu, est une réalité qui n’a pas besoin d’être augmentée.
– Bref, connexion absolue ! L’ivresse, les souvenirs, l’imagination, la poésie, l’amour : c’est cela le wi-fi ! Éteignez tout et le monde s’allume.Voilà la griserie : des heures volées à la soumission et au brouhaha. Pour cela, la recette existe : le moindre chemin qui s’enfonce dans un bois, la moindre galerie entre les parois d’une bibliothèque, suivez-les !
* LE MONDE du 5-6 août 2018, Sylvain Tesson : « Éteignez tout et le monde s’allume ! »
Bien sûr d’accord, mais … c’est comme avec la clope, quand on est accro on ne peut plus s’en passer. On peut dire ce qu’on veut, à part taper lourdement au porte-monnaie je ne vois pas ce qui pourrait convaincre nos junkies de se déconnecter et d’arrêter de déconner.
« Arrêter de fumer, ça fait voyager ! » dit la pub. On peut bien sûr voyager dans sa tête, pas besoin de compagnies de voyages, pas besoin de smartphones et autres gadgets à la con.
Bien sûr d’accord, mais … c’est comme avec la clope, quand on est accro on ne peut plus s’en passer. On peut dire ce qu’on veut, à part taper lourdement au porte-monnaie je ne vois pas ce qui pourrait convaincre nos junkies de se déconnecter et d’arrêter de déconner.
« Arrêter de fumer, ça fait voyager ! » dit la pub. On peut bien sûr voyager dans sa tête, pas besoin de compagnies de voyages, pas besoin de smartphones et autres gadgets à la con.