Un permis de chasse à prix réduit : 200 euros pour la validation annuelle nationale (ou même moins), contre 400 euros aujourd’hui. Nicolas Hulot étant opposé, Macron contourne l’obstacle en confiant le dossier au secrétaire d’Etat Sébastien Lecornu. « Pour l’instant, rien n’a été décidé », avait assuré Nicolas sur France Inter le 6 juin dernier, ajoutant : « Jusqu’à preuve du contraire, le ministre concerné, c’est moi. » Quelques jours plus tard, sur Europe 1, Sébastien Lecornu avait osé : « Je proposerai une simplification du permis de chasse qui conduira probablement à une diminution de celui-ci, parce qu’en retour, nous allons demander des choses aux chasseurs, notamment en matière de protection de la biodiversité ou de restauration des milieux naturels. » Le directeur général de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) estime de son côté qu’il faudrait au contraire augmenter le permis : « Le tarif actuel de 400 euros pour le permis national est très faible au regard de la valeur vénale d’un grand gibier tel qu’un cerf ou un chamois, qui dépasse 1 000 euros pièce. »*
Emmanuel Macron n’est pas le premier président à courtiser le monde cynégétique. Mais celui-ci a rarement été autant caressé dans le sens du poil. En mars 2017, devant le congrès annuel des chasseurs, le candidat Macron avait conquis son auditoire en déclarant : « Je veux porter avec vous un discours de développement de la chasse en France. » Rien de commun avec Nicolas Hulot qui a pu écrire : « La chasse dans son ensemble me répugne ; la vie observée me comble trop pour que me vienne l’idée de la supprimer. Quand j’étais enfant, une partie de ma famille avait des résidences en Sologne qui, à l’époque, était la Mecque de la chasse. Ma révolte contre la chasse date de cette époque. Trop de regards animaux se sont reflétés dans mes propres yeux pour que je reste étranger à leur sort. Un principe intangible guide ma réflexion, engendre mon dégoût de tuer : le fait d’ôter la vie ne doit jamais être source de plaisir ni de spectacle. Je suis toujours consterné de voir avec quel sang-froid le chasseur détruit l’existence. Je suis inquiet de son accoutumance à la vie qui s’en va. Rien de commun entre le paysan qui, pour améliorer son ordinaire, ira lever quelques perdrix ou faisan, et le chasseur déguisé en Rambo qui confond forêt et fête foraine. »
* LE MONDE du 25 août 2018, Lobbying : les chasseurs caressés dans le sens du poil par le gouvernement
Pour une fois que le prix de quelque chose baisse, on devrait se réjouir… non ?
Et puis, si maintenant « nous allons demander des choses aux chasseurs » … alors c’est bien normal que ces braves gens soient correctement rémunérés en échange … non ?
Et demain, qui sait, peut-être même les chasseurs seront-ils payés par l’Etat pour observer, compter, restaurer, réguler… les loups par exemple.
Plus sérieusement, ce que dit le directeur de la LPO est grave, pour moi tomber dans un tel piège n’est pas digne d’un véritable écolo. Comparer le prix du permis de chasser avec la valeur vénale d’un cerf ou d’un chamois, fallait oser.
Mais personnellement je m’en fiche, je ne suis pas chasseur, seulement pêcheur. Eh bien je peux vous dire qu’à 100 € le permis, si ce n’était que pour manger du poisson je ferais bien mieux d’aller chez le poissonnier. Moralité, quand on aime on ne compte pas.
n chez le poissonnier.