Les « libéraux » qui contestent le principe de précaution nous font passer des frissons dans le dos. Ils ne se sont pas encore rendus compte que la société thermo-industrielle est devenue extrêmement dangereuse, que ce soit pour des raisons écologiques, économiques ou sociales. Analysons l’actualité relatée par LeMonde du 29 avril.
Au niveau écologique, la marée noire dans le golfe du Mexique montre que la poursuite de l’exploitation off-shore du pétrole n’est pas une mince affaire. Obama avait élargi les autorisations de forages pétroliers en haute mer (LeMonde du 2 avril), la réalité des risques lui inflige un démenti cinglant. En Inde, la filière du recyclage échappe à tout contrôle, des déchets nucléaires se retrouvent même dans les villes. Que ce soit en Inde ou ailleurs, personne ne sait vraiment quoi faire des déchets radioactifs sauf à reporter le risque sur les générations futures qui ne profiteront même pas du nucléaire civil faute d’uranium !
Au niveau économique, le risque de contagion de la crise grecque fait paniquer les marchés financiers. Les économistes libéraux se sont accommodés pendant des décennies de l’ampleur croissante des déficits publics, négligeant le risque systémique et déjà « surpris » par le tsunami financier de 2008 causé par l’endettement des ménages américains. Le spectre d’un nouveau choc bancaire est encore accentué par la formation d’empires comme Goldman Sachs. La garantie de refinancement public donnée aux établissements « too big to fail » accroît les possibilités de défaillance du système. Le capitalisme vit à crédit, c’est un risque majeur.
Au niveau social, François Fillon confirme le calendrier du projet de loi contre le voile intégral ; le texte sera (aussi) « basé sur les motifs de sécurité ». Ainsi raisonnent les politiques, soutien du libéralisme économique : polariser l’attention du public sur les choses inessentielles, financer les dettes et permettre le pillage des ressources naturelles.
Une société minière qui dilapide le capital naturel (pétrole, uranium, etc.) est une société qui court à la catastrophe. Une société minière qui s’accompagne d’une spéculation financière effrénée accroît encore le risque de catastrophe. Une société minière spéculative qui endort les masses par de faux débat accroît le risque de totalitarisme pour gérer les catastrophes économiques et écologiques. Le principe de précaution devrait être au cœur de nos prises de décision individuelles et collectives.
Limpide.
J’ai exactement la même analyse à un détail près : le principe de précaution appliqué à tort et à travers peut lui-même conduire à des dérives totalitaires. Une exemple est le domaine de la santé et est très bien illustré par cette bande dessinée dont j’ai oublié le titre (il me semble qu’elle était d’Enki Bilal mais je ne suis pas sûr) décrivant une société belge obligeant sa population à des contrôles de santé permanents et où les « daviants » seraient pourchassés…
Le problème est bien l’incurie, la corruption et l’incompétence de ceux qui s’auto-définissent comme des « élites ». L’autre problème est aussi de considérer l’information, le savoir comme une arme et un pouvoir qu’il ne faut surtout pas partager (comme notre ministre de la culture lorsqu’il prétend que la totalité du savoir humain n’a pas « vocation a être numérisé ») au lieu, sur le modèle de l’open source, de considérer l’accès au savoir comme un facteur émancipatif (en particulier du comportement consommateur et amasseur de produits matériels dont la monnaie) et engeandrant une plus grande responsabilisation de chacun des êtres composant la société. Mais ces derniers en ont-ils vraiement envie ? Finalement les meilleurs alliés des dominants ne sont-ils pas les dominés ?
Limpide.
J’ai exactement la même analyse à un détail près : le principe de précaution appliqué à tort et à travers peut lui-même conduire à des dérives totalitaires. Une exemple est le domaine de la santé et est très bien illustré par cette bande dessinée dont j’ai oublié le titre (il me semble qu’elle était d’Enki Bilal mais je ne suis pas sûr) décrivant une société belge obligeant sa population à des contrôles de santé permanents et où les « daviants » seraient pourchassés…
Le problème est bien l’incurie, la corruption et l’incompétence de ceux qui s’auto-définissent comme des « élites ». L’autre problème est aussi de considérer l’information, le savoir comme une arme et un pouvoir qu’il ne faut surtout pas partager (comme notre ministre de la culture lorsqu’il prétend que la totalité du savoir humain n’a pas « vocation a être numérisé ») au lieu, sur le modèle de l’open source, de considérer l’accès au savoir comme un facteur émancipatif (en particulier du comportement consommateur et amasseur de produits matériels dont la monnaie) et engeandrant une plus grande responsabilisation de chacun des êtres composant la société. Mais ces derniers en ont-ils vraiement envie ? Finalement les meilleurs alliés des dominants ne sont-ils pas les dominés ?