L’additif alimentaire E171 ne sera pas suspendu en France. Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a remporté l’arbitrage du premier ministre contre celui de la transition écologique et solidaire. Ce colorant, formé de nanoparticules de dioxyde de titane (TiO2), est présent dans de nombreux produits alimentaires, en particulier des confiseries, des plats cuisinés, etc. Suspecté de présenter un risque cancérogène, sa suspension était prévue par la loi Egalim adoptée en novembre 2018. Mais Le Maire a exclu de signer l’arrêté ministériel. « Dans le doute, c’est aux industriels de s’abstenir », a expliqué le ministre. France nature environnement précise que « l’E171 n’ayant aucune valeur nutritionnelle, son utilisation est superflue ».*
Anti-septique sur lemonde.fr : Il a bien raison, Mr Lemaire. Il a été aussi ministre de l’agriculture, donc il connaît bien l’histoire du chlordécone aux Antilles : là aussi il fallait vider les stocks avant de valider l’interdiction… Laissons les industriels travailler sereinement.
untel : La décision va nous éviter une situation inconfortable : celle d’interdire des produits fabriqués par des sociétés multinationales et consommées partout dans le monde. Ces sociétés porteront l’affaire devant la justice et il faudra alors expliquer au juge pourquoi le ministre a pris une mesure d’interdiction alors que les agences de santé donnaient le feu vert
Sous Influence : L’influence des lobbys de l’agroalimentaire sur les politiques, plus particulièrement les parlementaires, mais aussi sur les organismes de contrôles est telle que la plupart des mesures de régulation ou contraignantes ont très peu de chance d’être adoptées ou mises en œuvre. À ce sujet, le livre de l’ancien industriel de l’agroalimentaire Christophe Brusset « vous êtes fous d’avaler ça » est particulièrement éclairant.
Marite : A lire aussi « LOBBYTOMIE » de Stéphane HOREL (La Découverte)
Professeur Gaston : Le gouvernement a toujours d’excellentes raisons de ne pas agir et de tortiller du cul : « Ce n’est pas le bon moment », « On veut être sûr » ou « C’est trop complexe ». On a eu la même chose sur le Nutri-score. Rien ne changera, jusqu’au jour où les bobos enfileront des gilets verts et enfonceront les portes de Bercy avec des tondeuses électriques
ChP : C’est beau la politique ! Vous votez des lois. Tout le monde applaudit ! Elles ne servent à rien car les décrets d’application ne sont pas promulgués. Les gens ne sont pas contents alors vous leur dîtes qu’il faut réaliser de nouvelles études, pour mieux les protéger. Ensuite ils sont surpris qu’ils ne sont pas aimés. Les cons.
Gilles : Il y a très longtemps, on m’a appris à distinguer l’indispensable, l’utile et le superflu. J’ai pour ma part beaucoup de mal à comprendre cette débauche d’études, d’analyses et in fine d’articles, coûteux, pour quelque chose qui ne nous sert à rien. Médias, informez le public sur l’inutilité du colorant et celui-ci finira par boycotter les produits qui en contiennent. Un excellent sirop de fraise ou de menthe n’a pas de couleur !
Livia : Mr Le Maire, il me semble que le principe de précaution est (encore)inscrit dans la constitution. On parle là d’un additif à seule visée esthétique. Nous comprenons que vous êtes à la botte de l’industrie alimentaire et que la santé publique ne compte absolument pas face aux profits de l’industrie agro-alimentaire. Il y a longtemps que j’ai compris et que je n’achète que des produits bruts que je cuisine. De plus en plus de gens font comme moi. Cette industrie finira par couler.
Bunteblatter : Entièrement d’accord avec vous … et si au lieu de passer 10 ou 20h/semaine devant la télé ou les réseaux sociaux chacun consacrait en moyenne 30 min par jour à choisir ses aliments et les cuisiner, nous n’en serions pas là, et nous parlerions même pas de tous ces industriels véreux ni des agences européennes infiltrées par leurs lobbyistes.
* LE MONDE du 11.01.2019, E171 : l’additif alimentaire controversé ne sera pas suspendu
@ on a gagné ! Eh ben je vais faire péter le Champagne, c’est quand même une bonne nouvelle. Quoique…
Parce que si c’est vrai, ça encore ne fait que confirmer le grand n’importe quoi dans lequel nous vivons.
dernière heure : Finalement Bruno Le Maire s’engage à suspendre, à la mi-avril, l’additif E171 sous la pression des associations de défense de l’environnement. (LE MONDE du 15 janvier 2019)
« La cohérence c’est d’avoir une évaluation qui soit partagée sur les dangers du dioxyde de titane, a dit M. Le Maire sur le plateau de « C à Vous »… Bonjour la cohérence ! Nous savons très bien que tant qu’il y aura de gros intérêts en jeu et ces puissants lobbies, nous pourrons toujours attendre longtemps le con-sensus.
En attendant, chacun pourra mesurer l’hypocrisie et le cynisme de Le Maire quand il dit : « Dans le doute, c’est aux industriels de s’abstenir ». Je crains que l’incohérence, l’hypocrisie et maintenant le pire des cynismes soient dans l’air du temps. Tout ça sent très mauvais.
Nous trouvons trouve donc du dioxyde de titane dans des bonbons, des produits chocolatés, biscuits, chewing-gums, dans des compléments alimentaires, dans des dentifrices et des produits pharmaceutiques. Bon courage pour y échapper.
Si les cons-ommateurs veulent absolument éviter tout ce qui craint (E171 et TOUT le reste) et ne serait-ce que pour ce qu’il mange, je pense que Bunteblatter est un peu court avec ces 30 min par jour. Et si (ma tante en avait) tout le monde faisait comme Livia, ce « joli monde » trouverait encore un autre moyen de nous vendre leurs saloperies.