Biosphère est Une, indivisible

Dans la tradition de l’humanisme juridique, seuls les êtres doués de raison ont des droits. Dans ces conditions, ceux qui ne peuvent pas passer contrat, c’est le cas des animaux, sont exclus de la sphère morale et juridique. Il en était autrefois ainsi pour les femmes, il en est de même aujourd’hui pour les aliénés. Les écologistes s’intéressent en général plus aux grands équilibres qu’à la sensibilité et aux droits des individus animaux. Par exemple les veaux en batterie sont, de la naissance à l’abattage, maintenus dans le noir, privés de mouvement et de tout contact tant avec leurs mères qu’avec leurs congénères, exclusivement nourri au lait qui sert à absorber les excédents de lait en poudre subventionné. Nous privilégions les animaux de compagnie rattachés à notre ego alors que nous déconsidérons ce qui nous permet de vivre. Pourtant la souffrance animale est aussi la souffrance implicite de l’éleveur qui supporte psychologiquement très mal le mode d’existence et les traitements qu’il inflige aux animaux. En France l’écologie reste beaucoup plus anthropocentrée que dans les pays anglo-saxons. Le premier texte de protection des animaux est anglais (Martin’s Act de 1822 à propos des animaux d’élevage).

 

La philosophie de l’écologie profonde ou deep ecology s’extrait d’une posture où l’animal est à notre disposition. Elle défend l’idée que le bien-être et l’épanouissement de la vie humaine et non-humaine sur Terre ont une valeur intrinsèque (en eux-mêmes) et que ces valeurs sont indépendantes de l’utilité que peut représenter le monde non-humain pour nos intérêts humains. Que les 62 millions de Français pensent enfin à ce que représente le milliard d’animaux de boucherie qui sont tués chaque année !

 

Il est important de remettre en question notre statut de dominant, de rechercher l’humilité. Le souci porté aux animaux ne dilue pas les droits de l’homme, il les élargit au contraire en donnant un surcroît de responsabilité.