Un collectif de médecins, principalement spécialisés MPR (Médecine physique de réadaptation), considère que l’arrêt imminent des soins prodigués à Vincent Lambert n’est pas justifié*. Il faut dire que la source privilégiée de leur revenu est de s’occuper des 1 700 personnes EVC-EPR (état végétatif chronique-état pauci-relationnel) en France. Dans nos sociétés complexe où pullulent les experts de toutes sortes, ce n’est pas le point de vue personnel qui compte, son sens moral, son goût de la vérité, sa conception profonde. Il s’agit d’abord de soutenir la structure dont on est membre. Ces médecins MPR, en concurrence avec les centres de soins palliatifs, proposent des alternatives EVC-EPR : stimulations relationnelles, rééducation, nursing. Ils défendent leur boulot. Un membre de la CGT qui travaille dans une centrale atomique ne peut être que pro-nucléaire, sinon il aurait été poussé à la démission pas son clan. Pour juger de la pertinence de ce groupe de pression MPR, laissons la parole aux internautes :
Catherine R. : Ces médecins osent : «s’ils arrivent à communiquer grâce à une motricité minime (un œil, un doigt), ils ont une qualité de vie similaire à celle de la moyenne de la population générale. » ??? Sérieusement ? Il ne faut pas pousser, quand même.
Marius : Avoir la même qualité de vie que la moyenne de la population en étant réduit à cligner de l’œil ? On espère que ce collectif de médecin ne siège pas à la commission sociale qui décide des taux d’ invalidité et qui attribue des indemnités compensatoires…
Lo : On aimerait connaître au passage leur définition de la notion de « qualité de vie », qui doit être la même à leurs yeux pour une bactérie et un être humain.
PIERRE DUMONT : Cela fait longtemps que les médecins, comme les religieux, ont kidnappé la mort, les uns parce que le sacré est leur fond de commerce, les autres parce que cela leur donne un pouvoir infini. Or ni les uns ni les autres n’ont quoi que ce soit à dire de plus que le citoyen lamda. En fait ils abusent de leur position sociale pour s’accaparer une puissance morale qu’ils n’ont pas.
PIERRE -MARIE MURAZ : Très importante tribune qui oblige à réfléchir, sans rire … entre autre à ce qu’est un « état végétatif chronique-état pauci-relationnel » …
LeBret : Je trouve assez gonflé d’invoquer la science alors que les « arguments » avancés concernant V. Lambert ne sont que rhétoriques. Ex: « Il n’est pas mourant, mais en état de conscience altérée chronique. » Formule qui affirme qu’il est conscient, ce qu’ils ne peuvent pas prouver, c’est même le contraire. Autre exemple ils évoquent le cas des grands handicapés moteurs, ce qui n’a rien avoir avec l’affaire. Les états de santé de V.Lambert et de S. Hawking (p.ex.) ne sont pas du tout comparable.
Lo : Le niveau « scientifique » de cette tribune de médecins affirmant avant tout une position de pouvoir est des plus douteux. De toute façon, si Vincent Lambert était conscient, n’est-il pas encore plus à plaindre ?
Les « techniciens » aveugles : Vincent Lambert, une conscience qui depuis 10 ans et plus fonctionne dans une prison absolue, incapable de ne rien faire, sans aucun signe d’une amélioration possible.
MICHEL SOURROUILLE : Quant à la volonté de la famille comme substitut à l’absence de déclaration d’intention de la part d’un mort-vivant, soulignons que son épouse Rachel, son neveu François et six frères et sœurs du patient ont accepté la décision prise par les médecins de l’hôpital rémois.
PS : cet infâme imbroglio juridique rebondit. Alors que les soins lui étant prodigués ont été interrompus lundi 20 mai au matin, la cour d’appel de Paris a ordonné, dans la soirée, la reprise des traitements.
* LE MONDE du 21 mai 2019, Affaire Vincent Lambert : « Laisser mourir, faire mourir ou soigner ? »
Droite et gauche opposent droit à la vie et droit à mourir dans la dignité.
Raphaël Glucksmann : une loi en Belgique « aurait empêché ce calvaire » en donnant « la décision à la compagne et ensuite aux enfants majeurs s’il y en a et ensuite aux parents ».
Manon Aubry a déclaré sur France 2 que la législation française devait évoluer et évoqué le cas de la Belgique et du Luxembourg, « qui ont constitutionnalisé le droit à une fin de vie digne ».
François-Xavier Bellamy s’est félicitée de la reprise des traitements. Il s’est étonné des demandes de réécriture de la loi Claeys-Leonetti de 2016, s’inquiétant de personnes qui utiliseraient l’affaire pour promouvoir l’euthanasie.
Ce que je trouve le plus infâme dans cette affaire, c’est d’en arriver à penser que là derrière se niche encore une vulgaire histoire de pognon.
Halte à l’acharnement thérapeutique ! Ne serait-ce pas les parents qui entretiennent la rente handicapée ? Il serait bien que la justice regarde de plus près de qu’adviennent les pensions invalidités de Vincent Lambert ? A savoir, si l’argent est bien préservé sur le compte de l’enfant, qui pourrait alors accréditer à ce que les parents aient vraiment espoir pour leur fils, ou alors si cet argent est dépensé par les parents ?
Quelques heures après l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation artificielles qui maintiennent en vie cet homme de 42 ans en état végétatif depuis 2008, la cour d’appel de Paris a ordonné la reprise de ces traitements. Elle a retenu la notion de « voie de fait », estimant que l’Etat a violé un droit fondamental, le droit à la vie. Ce qui lui permet d’entrer sur le terrain du juge administratif et de prononcer une injonction envers l’Etat. La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) qui consacre le droit à la vie, en avait tiré une conclusion inverse.
La mort cérébrale est considérée par l’OMS comme le critère médico-légal du décès, par contraste avec un simple arrêt cardio-circulatoire. Appelée également coma dépassé, elle est définie comme l’état d’absence totale et définitive d’activité cérébrale chez un patient, y compris les fonctions involontaires nécessaires à la vie (rythme cardiaque, respiration). L’absence apparente de fonctionnement cérébral ne saurait constituer le diagnostic à elle-seule, la preuve devant être faite que cet état est irréversible. Cela diffère d’un état végétatif permanent, où le patient est vivant et conserve ces fonctions autonomiques bien qu’incapable d’interagir avec son environnement. A quelle catégorie appartient Vincent Lambert ?