Le 15 novembre 2022, nous avons dépassé selon l’Onu le nombre de 8 milliards d’êtres humains. Comment ne pas faire le lien entre le poids du nombre et la question migratoire ?
Un livre (« Les migrations environnementales »), rédigé par deux juristes, Christel Cournil et Benoît Mayer, s’attache à rendre accessible cette question : « L’environnement a toujours eu une influence sur les comportements migratoires des populations » (p. 16). Mais ces relations sont devenues plus complexes du fait de l’expansion démographique et aussi de l’explosion des techniques affectant de manière directe ou indirecte l’environnement, avec aujourd’hui des perturbations climatiques avérées. Convient-il alors de parler de réfugiés environnementaux ou de réfugiés climatiques ?
L’enjeu n’est pas mince car le statut de réfugié implique des droits. Or définir les migrants environnementaux comme réfugiés est problématique : ils ne sont pas l’objet de persécution ciblée, ils ne sont pas forcés à migrer sauf dans les cas où c’est le pays même qui est amené à disparaître comme c’est le cas de certains États insulaires. De fait, il existe en outre une diversité de migrations environnementales, selon qu’il s’agit de catastrophes naturelles subites ou d’une dégradation continue. Les migrants eux-mêmes présentent des profils très variés selon la distance qu’ils vont parcourir, selon que leur migration va être définitive ou temporaire. Certaines données fournissent des ordres de grandeur, entre 150 et 300 millions attendus pour 2050. Ces flux seront particulièrement massifs dans les pays émergents ou pauvres (delta du Gange ou du Niger, Sahel ou Asie Centrale…), pays de plus moins à même d’y faire face. On réserve aux plus pauvres l’étiquette de « réfugiés climatiques » sans utiliser ce terme pour les victimes d’une canicule en France (ces personnes âges qu’on prend soin à présent de faire migrer vers des pièces climatisées…).
Face à ces constats, comment se présentent les outils juridiques existants ? Rien n’apparaît parfaitement adapté au cas spécifique des migrants environnementaux, pour de multiples raisons. Certes, ont émergé depuis les années 1970 la notion de droit à un environnement sain d’une part, de droit au développement d’autre part. Mais on en reste au stade de principes abstraits, qui ne permettent pas de traiter spécifiquement de la question de la protection des personnes face aux changements environnementaux. Des problèmes très concrets restent en suspens : les habitants des îles qui vont disparaître pourront-ils bénéficier des droits dont bénéficient les apatrides par exemple, alors même qu’ils entendent bien préserver l’existence même de leur état ? Ces questions sont certes abordées par les institutions internationales mais dans le cadre de toute une « littérature grise » sans grande portée. Par contre, tout un droit et une gouvernance de l’environnement, tous deux au niveau international, se développent, depuis la Convention-cadre des Nations-Unis sur les changements climatiques adoptée au Sommet de Rio en 1992. Mais là encore, la question des migrants environnementaux est peu traitée en tant que telle.
De même, les diverses institutions impliquées peinent à articuler leur action, qu’il s’agisse des institutions en charge des migrations (telle le Haut-Commissariat aux Réfugiés), les institutions en charge des questions d’environnement impliquées dans les négociations climatiques, les institutions en charge des droits de l’homme. Elles ont des priorités différentes et privilégient des approches diverses : mettre en avant la responsabilité pour faute et la nécessaire réparation, ou bien la non moins nécessaire réponse humanitaire à apporter à des populations vulnérables. Par rapport au thème classique du développement se pose des problèmes inédits de gouvernance : « L’aspect sensationnel et nouveau des migrations climatiques rompt avec « la fatigue de l’aide » – notre lassitude pour des problèmes trop connus de la pauvreté dans le monde » (p. 108). Mais une autre rhétorique se développe, le besoin de se défendre face à une menace, qui espère rassembler davantage de moyens en invoquant l’argument de la sécurité, mais qui pourrait déboucher sur un repli défensif (encore) plus marqué des États par rapport aux migrations.
Les projets de loi apparaissent encore peu réalistes et on semble se rallier au principe de « droits souples « (soft laws), plus pragmatiques et moins contraignants ; les instances internationales (Assemblée générale des Nations Unies, Conseil de sécurité…) expliciteraient par exemple les droits des personnes en matière de déplacement à l’intérieur de leur propre pays à partir des textes existants, sans que les États aient à les ratifier et sans que cela débouche sur droits et obligations de droit international. La régulation se ferait par des mécanismes eux-mêmes souples comme le « naming and shaming » (dénonciation et condamnation), ou par des ONG, tout ceci pouvant déboucher de fait sur un droit international coutumier.
En conclusion, ce livre consacré aux migrations environnementales intéressera à la fois le « citoyen du monde » interpellé a priori par tous les problèmes planétaires, et les sociologues curieux de voir comment un « problème social » en vient à s’inscrire sur l’agenda politique, à se construire via des statistiques, à se concrétiser par des textes et des mesures, le tout étant complexifié par le cadre planétaire dans lequel il s’inscrit nécessairement. Très informatif sur ces questions juridiques parfois peu connues des sociologues, il invite ces derniers à les intégrer davantage dans leurs analyses des questions globales d’aujourd’hui.
Que faire ? Agir avec l’association Démographie Responsable
https://www.demographie-responsable.org/
Que lire ? Alerte surpopulation – Le combat de Démographie Responsable
https://www.edilivre.com/alerte-surpopulation-michel-sourrouille.html/
à commander
https://livre.fnac.com/a17437174/Michel-Sourrouille-Alerte-surpopulation
À l’égal des commentaires sur lemonde.fr ; le nombre de commentaires sur ce blog biosphère et plafonné à un seul en principal et trois en commentaires de commentaires. Michel C. dépasse ce plafond régulièrement, ce qui donne un travail supplémentaire pour une modération a posteriori de ce blog accomplie de façon totalement bénévole et manuelle.
Nous reprenons cependant le contenu d’un de ses articles que nous avons mis à la corbeille : « Les migrations ont toujours des causes environnementales. C’est bien parce que leur environnement (pas seulement le climat, sécheresses ou autres) est devenu invivable, au sens littéral du terme, que les gens sont obligés de partir ailleurs.
C’est juste une question de survie. Partant de là, de mon point de vue, juridiquement un seul statut devrait suffire. Celui de réfugié tout court. (à suivre)
(suite) Michel C. : « Rappelons que bien souvent ces migrations ne vont pas très loin, et ne se font qu’à l’intérieur même du pays. Ce qui, dans ce cas, ne devrait pas poser, juridiquement, trop de problème. Hélas, le problème le plus difficile à résoudre reste l’intolérance. Sans parler de la haine. L’intolérance de l’autre, l’étranger… même s’il vient de la vallée d’à côté. Misère misère ! »
Certes ce constat est réaliste et justifié. Mais nous rappelons que le statut de réfugié climatique n’existe pas internationalement, les États font donc ce qu’ils veulent. Et un su croit d’étrangers dans un territoire aboutit le plus souvent à des réactions de rejet, ce qui est aussi incontestable. La solution en temps ordinaire est de contrôler dans chaque territoire l’adéquation entre son peuplement et ses ressources. Pour les réfugiés climatiques, le problème est insoluble vu le surnombre à craindre !
La notion d’étranger est relative, c‘est l’étrange, le bizarre qui nous fait sortir de nos habitudes de vie et apporte un plus si le contexte s’y prête. Mais il faut reconnaître que sur une planète surpeuplée, sans aucun territoire assez « vierge » pour accepter un surcroît important de population, c’est le rejet qui l’emporte nécessairement. Michel Sourrouille avait écrit en 2014 sur « la fin des migrations sur une planète close et saturé » ». Nous sommes passés de 11 milliards en 2011 à 8 milliards en 2022. Si des personnes ne comprennent pas cette situation et veulent encore un monde sans frontières, ils ne peuvent qu’augmenter l’intensité des haines qui vont se développer.
L’extrême droite a le vent en poupe en Europe et d’ailleurs, plus d’immigrés c’est augmenter nécessairement le nombre de leurs électeurs !
En 1985, les gauchistes français chantaient tous en cœur
« Ils n’ont jamais vu la pluie
Ils ne savent même plus sourire
Il n’y a même plus de larmes
Dans leurs yeux si grands
Les enfants d’Éthiopie
Embarqués sur un navire
Qui n’a plus ni voiles ni rames
Attendent le vent
Loin du cœur et loin des yeux
De nos villes, de nos banlieues
L’Éthiopie meurt peu à peu
Peu à peu
Rien qu’une chanson pour eux
Pour ne plus fermer les yeux
C’est beaucoup et c’est bien peu »
Et ben à propos de fermer les yeux, nos gauchistes les ont bien fermés et pour le coup c’est beaucoup de mesquinerie et peu d’actions derrière ! En effet cette chanson a vu le jour suite à la Grande famine de 1984 (j’insiste sur Grande car c’est bien le qualificatif historique qui lui a été donnée au regard de son ampleur).
Pourtant en 1984 l’Éthiopie comptait 39 millions d’habitants ! A 39 millions l’Éthiopie est sujet à de grandes famines et quelles solutions ont trouvé les éthiopiens pour y répondre ? Ben pondre comme des lapins pour se retrouver à 123 millions en 2023 ! Bref en seulement 40 ans la population a carrément triplé ! Mais encore si vous tapez Famine Éthiopie sur le Wiki, vous aurez la liste des famines de ce pays ou région avant que ça ne devienne un pays ! Et depuis l’année 850 et plus particulièrement 1535 l’Éthiopie enregistre plus d’une trentaine de famines ! Donc déjà ce pays était sujet à des famines de manière chronique bien avant d’atteindre 39 millions ! Autrement dit rien n’a été fait pour enrayer les famines par les éthiopiens et ça fait des siècles que ça dure, plus il y a de famines et plus ça pond !
Si vous regardez les historiques des autres pays d’Afrique, le schéma est exactement le même ! Comme vous pouvez le constater les africains ne savent pas gérer leurs pays et ça ne date pas d’aujourd’hui ! Tous ces pays d’Afrique enregistrent une ribambelle de famines au cours de la même chronologie depuis plusieurs siècles et rien n’a été fait à part pondre davantage ! Alors que les européens pendant la même chronologie n’ont jamais cessé d’améliorer les techniques agricoles pour améliorer les rendements et aussi améliorer les techniques de contraception et mis en œuvre l’avortement au cours du 20 ème siècle. En tout cas, jamais les européens n’ont eu une croissance démographique aussi forte que les africains surtout pendant une aussi longue durée, pourtant on a su générer l’abondance alimentaire ! Les solutions existent mais les africains n’en veulent pas, mais n’assument pas leurs progénitures en les refourguant aux européens !
Paul Aries, combien de divisions ?
Juste une gauchiasse peinte en vert comme Cheynet , le stalinisme en moins !
Un rêveur en chambre , une idole de bobo parigot dont les partisans se comptent sur les doigts d’ une main .
Je le répète , le malthusianisme possède plus de partisans que le lecto – rat du journal « la décroissance » (47000 selon internet)😃
Chez les gauchos , la raillerie imbécile (genre France inter) remplace l’ argumentation .
La pensée de malthus représente l’ avenir même si elle date de plus de 2 siècles : une telle constatation doit faire mal à certains 🤣🤣
Je tiens à remercier DIDIER BARTHES, qui hier, sur “La surpopulation snobée par les décroissants”, nous a rappelé ce débat tenu en 2011 sur France Culture.
Débat entre Paul Ariès, Francis Ronsin (historien) et lui-même, porte-parole de Démographie Responsable.
* Le lien est sur son commentaire : 10 FÉVRIER 2023 À 20:41
En effet, ces 37 min suffisent largement à comprendre la situation. A savoir l’impossibilité d’aller plus loin dans le débat. Au delà, on ne peut que tourner en rond, s’énerver, se traiter de tous les noms etc. Et là bien sûr, il n’est plus question de parler de débat.
Seulement ces 37 min ne nous avancent pas à grand chose. Si ce n’est à mieux comprendre l’histoire de certains personnages et de leurs idées, ce qui de toute façon ne répond pas à la question du débat. ( à suivre )
Dès le début (7ème min), après avoir rappelé que la planète compte désormais quelque 7 milliards d’humains (2011), Didier Barthès conclue en déclarant :
– “ Oui, il faut faire quelque chose. “
=> Oui mais voilà… FAIRE QUOI ?
Et COMMENT ? CONCRETEMENT, PRATIQUEMENT etc.
Patience, écoutons les 30 min restantes pour le savoir. Ou pas.
Je ne vous surprendrais pas en disant que je pour moi, Paul Ariès est parfaitement clair. Et que je suis à 200 % d’accord avec lui. Justement, à la 24ème min, alors que Paul Ariès énumérait une liste de yaka-faukon, Didier Barthès lui répond :
– “ On est d’accord “
Ben voilà, c’est formidable ! Que demander de plus ?
Je pense donc qu’on devrait pouvoir passer à autre chose.
Et je rappelle que l’écologie ne se résume pas à la démographie.
Quand même Michel C, quand Paul Ariès reprend, avec manifestement son approbation personnelle, l’idée d’un grand penseur du passé pour dire qu’il n’y a qu’un seul homme en trop sur Terre c’est Malthus, c’est un peu gênant non ? Et cela exprime bien au contraire le peu de dialogue auquel sont prêts les natalistes et le peu de considération du monde de la décroissance.
Quant à « que faire ? » Mais regarder ce qui est proposé sur le site de Démographie Responsable.
Au fait, vous proposez quoi pour résoudre les problèmes du monde ? Parce que pour l’instant c’est encore et toujours la moquerie des idées des autres.
L’écologie ne se résume pas à la démographie, certes, mais sans la maîtrise de la démographie, le reste de nos efforts ne servira strictement à rien sinon à nous permettre d’être encore plus nombreux quelques décennies de plus et finalement à abîmer plus encore la planète.
Quand même Didier Barthès, quand (à 27:30 mn) Paul Ariès reprend les slogans de certains… au sujet de l’ «amour» des humains… et que vous vous contentez de lui répondre «ça n’a rien à voir avec nous, et vous le savez»… j’estime que votre réponse est un peu légère. C’est facile, ça ne mange pas de pain, c’est politiquement correct etc.
Sauf que ce dont parle Ariès est une réalité. Or, cette réalité, vous semblez ne pas vouloir en tenir compte. Vous la balayez seulement d’un revers de la main, pour revenir à l’autre réalité, la seule qui vous préoccupe, le (sur)nombre.
Vos propositions, je les connais. Votre site Démographie Responsable est clean, rien à redire. Je vous l’ai déjà dit, si ce n’est que ça… je suis 200% d’accord avec vous. ( à suivre )
Seulement je vois aussi le reste. Notamment, je le l’ai dit X fois, cette sorte de complaisance (tolérance etc.) envers certains. Qui, notamment ici sur ce blog, tiennent des propos plus que douteux, pour ne pas dire haineux. Et puis il suffit de comparer ça à l’énergie que vous consacrez à contrer (dénigrer etc.) ceux qui, comme moi, voient là un danger. Et qui pensent que le terrain est miné etc. etc. etc.
Et ce que je raconte là, ça aussi c’est une réalité. Voilà donc, de mon point de vue… où sont les limites de ce que nous pouvons appeler un débat. Et ce n’est pas se moquer que de dire ainsi les choses. Non, cette fois je suis très sérieux !