Pour commentaires de la part de nos lecteurs, les idées de l’extrême droite en matière écologique :
Marion Maréchal Le Pen : « J’ai arrêté cinq grands défis sur lesquels, selon moi, se jouera la place de la France au XXIe siècle : le grand remplacement, le grand déclassement, le grand épuisement écologique, le grand basculement anthropologique et le grand affrontement des puissances (…)Le troisième défi est le plus omniprésent dans le débat public. Il s’agit du grand épuisement écologique. C’est vrai, notre environnement est épuisé par un modèle productiviste, imposé, et c’est là d’ailleurs la grande incohérence des écologistes, par la pression de la concurrence mondiale, et un modèle de consommation devenu internationalisé, des paysans qui se suicident, des champs devenus stériles à force de produire, des écosystèmes qui disparaissent, saturés de déchets et de produits chimiques. Ce modèle, en plus de détruire, est un échec économique. Pour la première fois de son histoire, un rapport du Sénat annonce que d’ici 2023 la France pourrait importer davantage de produits agricoles qu’elle n’en exporte. Je l’affirme aujourd’hui : l’écologie en réalité est un conservatisme. Préserver des paysages, préserver des terroirs, préserver des modes d’alimentation, tout ceci en réalité est un combat identitaire.
C’est nous qui sommes légitimes pour porter ce combat, loin des lobbys, loin des effets d’aubaines, des éclats médiatiques, des grand-messes internationales, d’une fiscalité punitive aussi inefficace qu’injuste. Ce ne sont pas les internationalistes libres-échangistes à la Macron ou les zadistes antinucléaires qui pourront répondre de manière cohérente à ce grand défi. Nous sommes les plus légitimes à proposer des modèles économiques alternatifs qui encouragent à produire et à consommer local : permaculture, biomimétisme, recyclage, système naturel de dépollution, création d’algo-plastique [plastique à base d’algues]. Quand je vois toutes ces innovations technologiques qui avancent, je suis très très loin du catastrophisme ambiant (…), bien au contraire, je suis incroyablement optimiste sur ce que la science va nous permettre de révolutionner en termes de production et de consommation pour, demain, mieux respecter la nature. Mais tout ceci ne peut fonctionner que dans une logique de consommation locale, fondée largement sur l’initiative entrepreneuriale, et dans le cadre, évidemment, de frontières protectrices.
L’actualité législative nous conduit au quatrième défi : le grand basculement anthropologique, qui n’est pas sans lien, d’ailleurs, avec la question écologique que je viens d’évoquer. Dans ce temps de la consommation, les désirs deviennent des droits, tout s’achète et tout se vend, de l’utérus à l’enfant.
Pardon pour ceux qui nous qualifient de bioconservateurs, j’admets, j’avoue humblement, sans fantasmer sur le fait que ce soit mieux avant, que je souhaite pour ma fille une société dans laquelle l’enfant ne soit pas un produit à acheter, à commander, à consommer, à jeter, d’ailleurs, s’il déplaît. Je souhaite en effet ne pas être, moi en tant que femme, un produit à commander et à livrer. Je dois dire que je goûte assez peu la promotion qui a été faite ces dernières semaines, non pas tellement de la PMA , parce qu’en réalité cela est déjà acquis pour la plupart des progressistes, mais de la gestation pour autrui [GPA], que je trouve profondément indécente.
Je le dis avec beaucoup de force, je trouve profondément indécent que des couples aujourd’hui, qui sont allés sciemment violer la loi française, louer le ventre d’une femme, acheter un bébé, reviennent aujourd’hui avec ce bébé dans les bras, se défaussent de leurs responsabilités et nous accusent, nous, d’être inhumains et de ne pas défendre les droits de l’enfant. Une chose est sûre, il ne faut pas se voiler la face, l’eugénisme et l’intelligence artificielle sont les prochains terrains de compétition des grandes puissances. La France a longtemps et souvent inspiré le monde. Je crois qu’elle a encore un grand rôle à jouer dans ce domaine. (…) »
(Discours lors de la première édition de la « convention de la droite », le 28 septembre 2019)
Curieusement, alors que le Rassemblement National n’est pas spécialement un parti écologiste, Marion Maréchal Le Pen a une vision me semble t-il assez écolo de la situation, elle insiste avec raison sur la nécessité de relocaliser productions et consommations et dénonce le mondialisme que je crois aussi à la base de bien des problèmes.
Par contre je la crois très naïve dans sa confiance en la science. Pour l’instant, celle-ci n’a fait que nous donner plus de pouvoir et avec ce pouvoir nous avons toujours plus détruit l’environnement, il y a une corrélation absolument extraordinaire sur ce point, or, sans le dire (mais comme beaucoup d’autres, certains écologistes compris) Marion Maréchal Le Pen laisse entendre qu’on va inverser le sens de la corrélation, (comme ce n’est pas dit comme ça mais juste que la science va nous aider, ça passe mieux) c’est là une chose si lourde, un tel retournement que je le pense absolument impossible. Il ne faut pas faire plus sophistiqué, il faut faire moins
Curieusement … dites-vous ? Mon cher Didier Barthès j’espère que vous n’allez pas vous laisser attraper par ce genre de discours. Regardez seulement la place qu’occupe l’écologie comparé au reste. J’espère que vous avez compris que le vert est aujourd’hui incontournable pour vendre n’importe quoi, même ce qu’il y a de plus pourri.
– « Le tout et le rien » … on dirait du Jean-Baptiste Botul (« Du trou au tout »).
Il y avait du « beau monde » samedi dernier à cette «convention de la droite». Pour dire le très haut niveau, il y avait notamment le « petit nerveux au front transpirant » et il y avait aussi « Le prof de philo star des twitto ».
On cherchait soit disant… à partir d’un ramassis de casseroles trouées, autrement dit à partir de pas grand chose qui vaille, pour ne pas dire à partir de rien du tout… on cherchait donc à construire un tout bien solide. Et c’est probablement pour ça qu’on avait invité le dit philosophe. Toute la journée on a donc parlé de tout et de rien, ce qui est toujours l’occasion de s’engueuler. Dans la salle à un moment donné, on s’est même indigné : «retourne en Algérie», «connard», «caca» . Et à la fin, « une fois les esprits calmés et avant l’heure du JT », on a un peu parlé d’écologie, parce qu’il le faut bien.
Enfin, tout ça c’est ce qu’on raconte … parce que moi évidemment je n’y étais pas, j’aime pas le cirque. Petit récit du barnum : https://oeilsurlefront.liberation.fr/actualites/2019/09/28/la-convention-de-la-droite-de-marion-marechal-le-pen-vire-a-la-caricature-radicale_1754246
Au sein de toutes les familles, qui pourtant partagent les mêmes idées, les mêmes valeurs, disons même l’essentiel, il existe des conflits. Des conflits parfois virulents. Le monde va ainsi, il en a toujours été ainsi. Le clan Le Pen n’échappe à la règle, tout le monde sait l’amour (avec ou sans guillemets) que se portent mutuellement les trois plus médiatiques.
Personnellement je n’ai jamais cru que cette Marion se retirait définitivement de la vie politique. Bien trop brillante (avec ou sans guillemets), bien trop jeune, bien trop ambitieuse pour ça. Non, j’ai toujours pensé qu’elle se mettait au vert (en marge) juste momentanément et seulement par stratégie. Et voilà donc qu’elle nous fait son come-back. Remarque depuis 2017 ce n’est pas la première fois non plus, là aussi le monde d’aujourd’hui va ainsi. On verra donc ce qu’il se passera en mars 2020 aux prochaines municipales, coup d’essai en vue de l’épreuve reine en 2022.
En attendant, Marion s’est mise au vert, je veux dire à l’écologie. Le plus triste c’est que certains verront là une avancée, le fait que l’écologie soit maintenant «au cœur» des préoccupations de tous les partis. J’ai déjà dit que l’écologie avait bon dos, qu’elle se conjuguait désormais à toutes les sauces, même les plus dégueulasses. Le plus grave c’est qu’un tel discours, voire un tel « programme », risque de séduire bon nombre de gogos.