JMG : Le clitoris est dédié exclusivement au plaisir. Les hommes tellement jaloux n’ont pas trouvé mieux que l’excision pour EMPECHER les femmes d’avoir du plaisir. Le clitoridectomie a été pratiquée en Occident jusqu’à l’époque contemporaine. Un crime qu’on appelle excision qui perdure encore dans certaines contrées du monde. Ce que ne supportent les bonshommes c’est que le plaisir clitoridien dépasse de loin le plaisir vaginal.
LAWRENCE BOHME : Quand j’étais encore puceau, ma première nuit à 17 ans avec une jeune femme a été un échec foudroyant. C’était en 1959 à New York. Un ami d’origine italienne m’a pris expliqué qu’il fallait commencer, avec certaines filles par ce qu’il nommait dans son argot personnel, « the clit ».
Clitoridectomie, l’ablation du plaisir féminin. Pendant longtemps le clitoris n’est pas identifié en tant que tel dans la littérature savante. C’est seulement en 1560 qu’un médecin italien le décrit de la façon suivant : « Si tu frottes à cet endroit avec le membre, ou mieux encore avec un doigt, même le plus minuscule, la semence coulera aussi vite que la brise, qu’elles éprouvent du plaisir ou même malgré elles. Si tu le touches, tu te rendras compte qu’il se durcit et s’allonge, présentant la même apparence d’une sorte de membre viril. » En 1575, Ambroise Paré est le premier Français à utiliser le mot « cleitorus », mais sans faire allusion au plaisir ! Au milieu du 18e siècle, un mouvement d’origine religieuse va décrier la masturbation qui devient une « pratique funeste ». Au XIXe siècle en Allemagne, les jeunes filles en train de se masturber subissent l’excision. En 1880 on va comprendre que le clitoris ne sert à rien dans la procréation, et il commence à être attaqué. Le grand exciseur psychique en Occident est Sigmund Freud qui explique en 1905 que la petite fille se touchait le clitoris parce qu’elle était dans une sexualité inorganisée, asociale. La petite fille «remarque le grand pénis bien visible d’un frère ou d’un camarade de jeu, le reconnaît tout de suite comme la réplique supérieure de son propre petit organe caché et, dès lors, est victime de l’envie du pénis», décrit Freud dans Introduction à la psychanalyse (1922). «Humiliée», «dégoûtée», la petite fille doit abandonner son clitoris pour se tourner vers son vagin et par là, «vers de nouvelles voies qui conduisent au développement de la féminité», reproductive. Il invente à cet effet le terme « orgasme vaginal » et accompagne dans sa démarche les mouvements natalistes qui s’étendent après-guerre à tout l’occident. La découverte du processus de la fécondation de l’ovule par le spermatozoïde sonnera définitivement le glas pour le clitoris: il est décrété inutile pour la procréation et perd donc tout intérêt. Par la suite, le présentation du clitoris disparaît des ouvrages scientifiques et médicaux. Dans les années 1960, il a même disparu des dictionnaires. Jean-Claude Piquard, sexologue à la faculté de médecine, témoigne dans son livre « La fabuleuse histoire du clitoris », qu’à sa grande surprise pendant ses études de sexologue clinicien on ne lui a jamais parlé du clitoris. Plus de 50 % des jeunes filles ignorent posséder ce fameux « bouton de rose ». Et seulement 16 % d’entre elles connaissent sa fonction érogène.
C’est seulement en 1998 qu’une urologue australienne redécouvre que le clitoris externe et les bulbes clitoridiens internes ne font qu’un seul et même organe. Odile Fillod a réalisé, en 2016, le premier clitoris « imprimé en 3D à taille réelle » (soit, tout de même, 10 cm de long), et mis le fichier de fabrication en accès libre sur Internet. L’ensemble a la même origine embryologique que le pénis, fonctionne exactement de la même manière (sa congestion constitue la composante principale de l’excitation sexuelle) et joue le même rôle dans le plaisir sexuel.
Je vous jure les amis, et les autres, que je passe de très bons moments sur Biosphère. Merci Biosphère. Aujourd’hui pour changer on s’attaque au clito. Je veux dire, on nous raconte, on nous explique et on nous détaille le clitoris. Autrement dit le bouton de rose, le clicli, le clito etc. etc. Et on nous le raconte en douceur, en profondeur et en 3D.
Aujourd’hui grâce à Biosphère, merci Biosphère, je viens d’apprendre que chacun peut se fabriquer un clito et ainsi voir de ses propres yeux à quoi ça ressemble pour de vrai. Décidément on n’arrête pas le Progrès, merci Odile.
Et maintenant imaginez les bienfaits, pour l’humanité évidemment, de la pédagogie du clito en 3D. Seulement la pédagogie a un coût, la connaissance aussi. Pour être moins con sur le sujet il faut que je télécharge dare-dare le fichier de fabrication sur Internet et bien sûr que je m’équipe d’une imprimante 3D. Laissons tomber le coût en euros de tout ce bazar, et inquiétons-nous plutôt du coût écologique de cette innovation à la con.
Autrement dit, est-ce que ça vaut vraiment le coup d’acheter une imprimante 3D pour fabriquer un clito en plastoc ? P’têt ben qu’oui , p’têt ben qu’non !
Je compte sur vous les amis et les autres pour m’aider à résoudre ce terrible dilemme. Je vous préviens, j’interprèterais toute non réponse et toute indifférence à mon appel comme un encouragement à m’équiper du clito en plastoc. Et je serais donc obligé d’en conclure que Biosphère entretien des liens étroits avec les marchands d’imprimantes 3D 🙂