Demain, bientôt, en 2011 ou 2027, le baril à 300 dollars, 1000 dollars, plus… Autant dire le Premier jour de l’après-pétrole. Quelques tankers circulent encore, mais la Russie a serré la vis de ses pipe-lines. L’Europe se dessèche et les Etats-Unis entrent en transes. Des milliers de station-service ferment, les avions cessent de voler, le chauffage au fuel est abandonné. La fermeture des raffineries contamine peu à peu le secteur industriel tout entier. Plus de matières plastiques, donc plus de tuyauteries, plus d’emballages, de rouge à lèvre, de tissus synthétique, de bouteilles d’eau. Wall Street fait naufrage, les traders sautent par la fenêtre. Le chômage explose, 15 %, 30 %, 50 % de la population… Des manifestations dans tous les pays, des violences incontrôlées, la loi martiale est décrétée. Les voitures s’arrêtent de rouler, les supermarchés ferment quand ils ne sont pas pillés. La plupart des habitants des conurbations ne peuvent plus se rendre désormais à des boulots inexistants. Les banlieues pavillonnaires deviennent des déserts ou des taudis. La police est débordée, l’armée déboussolée. L’obscurité s’étend sur les villes, plus d’éclairage public. Les dernières gouttes de pétrole sont réservées à des tanks qui ne servent plus à grand chose. Les centrales nucléaires sont abandonnées, même l’Etat n’a plus les moyens de les pérenniser. Les émeutes de la faim gagnent les pays du Nord après avoir dévasté le Sud. Des marées humaines se réfugient à la campagne où il n’y a plus de refuges possibles. Des seigneurs de la guerre font la loi à coup de kalachnikov tant qu’ils ont encore des balles. En 2050, la planète compte moins d’un milliard d’habitants. Dans quelques endroits aux terres encore fertiles, la vie communautaire se reconstruit peu à peu. L’ère de la croissance économique dans un monde fini est définitivement terminée.
Cette histoire est notre réponse à la question d’un « National Geo » qui posait cette question fin 2010 : « Supposons que nous avons épuisé la dernière goutte de pétrole, que se passe-t-il ?
Sur ce, bonne année 2011…
Un avant goût très intéressant de ce qui se passerait est donné à mon avis par l’histoire qu’à connue l’île de Nauru avec l’épuisement de ses fantastiques réserves de phosphate pur. La transition n’a pas été gérée et l’île a sombré dans le chaos et le désespoir. Si nous réagissons à temps et préparons l’après-pètrole, peut-être éviterons nous un Nauru bis !
J’ai écrit un post sur l’exemple de Nauru sur mon blog:
http://www.google.fr/search?client=safari&rls=en&q=nauru+siècle+bleu&ie=UTF-8&oe=UTF-8&redir_esc=&ei=nvUcTd3LCIXB8QOdv4i8BQ
Bravo pour votre blog dont je partage de nombreuses opinions,
Jean-Pierre.
Le baril de pétrole à 1000 dollars ? Je ne pense pas. Et pourtant je suis d’accord avec beaucoup de choses qui se disent ici. Alors, quels arguments contre cette affirmation ? Simplement, le fait que le prix du baril n’a pas besoin d’atteindre des hauteurs stratosphériques pour qu’une partie de la population soit exclue, petit à petit, de la sphère des consommateurs , ce qui entrainera une baisse de la demande. En gros, l’augmentation du coût du baril va pousser une part importante de la population vers la pauvreté (cf. le nombre croissant de personnes incapables de payer leurs factures de gaz et d’electricité). Ces personnes exclues de la sphère marchande ne vont plus consommer, entraînant une baisse de la demande. Pendant un temps, la dite baisse de consommation entraîne une baisse des prix, ceci jusqu’à un nouveau seuil de déplétion, ré-ejectant une nouvelle fraction de la population du monde des « bankable ». Et ceci ad lib jusqu’à l’implosion du système…
à Flex également :
– l’uranium n’a pas les mêmes utilisations que le pétrole ;
– date d’épuisement de l’uranium : 2040
(http://terresacree.org/ressources.htm
et
http://terresacree.org/uranium.htm )
Bonjour Flex
Nous sommes moins optimiste que toi. Notre catastrophisme assumé est en effet refoulé par l’idéologie dominante, qui refuse l’échec. L’idée de compensation est un mythe, rien ne remplacera la facilité du pétrole comme source d’énergie performante et « gratuite ». Miser sur le nucléaire est une impasse, l’uranium est aussi une ressource non renouvelable.
Pire, ta croyance en une énergie de substitution, croyance très répandue aujourd’hui, nous empêche de réagir à la catastrophe émergente…
Bon scénario de film ou de livre.
C’est une réponse a la question « Que se passerait-il si la dernière goutte de pétrole était épuisée »
Fort heureusement on n’en est pas la! Et on le voit venir. Je ne pense pas que le scénario serait aussi catastrophique.
Le pétrole se raréfie, et son prix va considérablement augmenter dans les prochaines années, mais cette perte sera compensée par une autre source d’énergie (ou d’autres sources d’énergies), et je pense fortement au nucléaire qui semble malheureusement la seule source d’énergie assez puissante pour remplacer le pétrole pour l’instant, malgré tous ses inconvénients.
A nous de chercher dans la bonne direction! Mais je reste optimiste par rapport à ce scénario catastrophe qui rappelle le livre de Barjavel « ravages »…
Un regard pertinent et tout à fait lucide. Mais certains pensent ss doute que les périodes de prospérité perdurent de façon infinie.
Un avant-goût pertinent.
Employons nos énergies (intellectuelles et physique) à bon escient d’ici là.
Il n’y a plus une minute à perdre en futilité.
Pour savoir ce que les politiques vont faire de la dernière goutte de pétrole :
http://biosphere.ouvaton.org/index.php?option=com_content&view=article&id=1247:20101224-pic-petrolier-et-politique&catid=41:action&Itemid=93