Entre décroissance économique, décroissance démographique ou enterrement des technologies nouvelles, que choisir ? L’équation d’Ehrlich, dite IPAT, nous donne une approche globale. I = PAT (P x A x T) montre que l’impact environnemental, noté I, est le produit de trois facteurs : la taille de la Population (P), les consommations de biens et de services ou niveau de vie (A pour « Affluence » en anglais) et les Technologies utilisées pour la production des biens (T). Si l’on regarde ce qui se passe en ce moment, on constate au niveau mondial que le taux annuel de la croissance de la population est de 1 % (x 1,01), le taux de croissance du PIB est en moyenne de 3 % (x 1,03). L’amélioration de l’intensité énergétique des techniques est difficile à estimer, si ce n’est par le rapport entre tonnes équivalent pétrole et PIB. Considérons pour simplifier que T est égal à 1, neutre par rapport à la croissance démographique et l’explosion consumériste. L’impact environnemental est donc de 1,01×1,03×1, soit environ 4 % (pour simplifier, l’approximation 1 % + 3 % + 0 % = 4% est assez bonne pour ce genre de taux assez proches). On voit les conséquences de ce taux de croissance global tous les jours dans les médias, dérèglement climatique, épuisement des ressources, pollutions diverses, etc. Que faire ? L’équation nous montre la voie, il faut agir en même temps sur P, A et T. Aucun des termes ne peut être considéré indépendamment des deux autres. La population est un multiplicateur des menaces tout comme la croissance économique, l’automobile ne peut pas se concevoir sans son conducteur ni le nombre de chevaux de son moteur.
Il importe de conseiller aux couples de ne pas avoir trop d’enfants, y compris dans les pays dits développés où un bébé est beaucoup plus « lourd » pour les écosystèmes que des naissances multiples dans un pays pauvre. Dire et redire « Un enfant ça va, trois enfants, bonjour les dégâts » est une vérité. Un seul enfant par femme devrait devenir un objectif connu de tous. Il faut mettre fin aux politiques natalistes en France et faire du planning familial un volontarisme politique dans tous les pays. Facile à dire, difficile à appliquer tant le culte de la fécondité se retrouve partout. Pour le facteur « A », la notion de décroissance économique est encore un repoussoir puisque le culte de la croissance est généralisé au niveau mondial, il faudrait interdire la publicité. Allez dire aux Gilets jaunes français qu’il faut instituer une forte taxe carbone pour changer le mode de déplacement, allez dire aux syndiqués que la hausse du pouvoir d’achat ne doit plus être mis en avant, allez dire aux retraités présents et futurs que leur niveau de vie doit baisser, allez dire aux milliardaires qu’un écart de revenu de 1 à 3 est le maximum admissible ! De plus au niveau « T » joue un phénomène pervers : avec l’adoption de technologies moins consommatrices d’énergie, on n’observe pas de ralentissement des dégâts environnementaux, c’est l’effet rebond. Bien que les véhicules automobiles consomment moins qu’il y a 20 ans, la consommation de carburants des ménages a augmenté car les gens parcourent plus de kilomètres vu le moindre coût que cela représente pour eux… Il apparaît même aux yeux de nos contemporains que le « toujours plus de technologies innovantes » entraîne un gaspillage d’énergie insensé, mais que c’est si bon de changer de modèle de smartphone.
Autant dire pour conclure que l’humanité veut accélérer, mais que le mur (ou le précipice) est de plus en plus proche car nous voulons mener à toute vitesse la marche du « progrès » pour une société d’abondance factice. « En marche », dit Macron, le « niveau de vie des Américains avant tout » dit Trump, bousillons la forêt amazonienne dit Bolsonaro, bientôt on n’aura plus besoin de lutter contre le froid en Sibérie dit Poutine… et nous sur ce blog biosphere qui indiquons gentiment que l’équation IPAT devrait être connu de tous, dirigeants et dirigés, c’est à mourir de rire.
Il y a même une équation « électrodémographique : 1 Ohm / 1 FEM = 1 Gauss😁😁😁😁
Pas mal Marcel ! Je vois que comme moi vous commencez bien l’année (ou l’ânée). Et j’espère que nous allons continuer comme ça 🙂 🙂 🙂
Cependant j’ai le regret de vous dire que votre formule, certes marrante, est plus que simpliste. Parce que 1Ohm/1FEM ne donne pas nécessairement 1Gauss. Et heureusement, pourrions-nous dire. En effet, pour que cette équation tienne la route, beaucoup d’autres facteurs doivent entrer en jeu, c’est le cas de le dire. Comme l’âge de l’un et de l’une, la position de la lune et Jean Passe.
Et il en est de même de l’ IPAT (PATATI et PATATA). Là encore, la principale critique de cette formule est son simplisme. En bref, IPAT ne veut pas dire grand chose. Autrement dit ça n’a pas beaucoup de sens. Et donc IPAT ne prouve rien.
Je ne sais plus qui a dit : «Citer une formule mathématique peut sembler intelligent, mais l’algèbre n’a de sens que lorsqu’on lui donne un contenu significatif.»
En effet (Joule) , vu l’ absurdité de notre situation humaine et l’ impuissance à faire changer les choses , je pense adopter dès cette année un point de vue digne de Pierre Dac et son grand copain en loufoquerie Francis Blanche !
Quand les limites sont franchies , il n’ y a plus de bornes !😎
Meilleurs vœux à toutes zé à tous les biosphèrophiles et autres biosphèrosophes.
Étant donné que nous sommes d’accord sur l’essentiel, cette année et pour changer, je nous propose de participer à faire baisser la tension. La tension ou la pression peu importe, arrêtons de nous étriper sur des points de détails. Et puis arrêtons de jouer à nous faire peur avec ces histoires de désastre, de fin du monde, de grosse Cata et patati et patata. Certes, un détail pour l’un peut très bien être l’essentiel pour l’autre et vice versa. Mais si on commence comme ça, on n’en sortira pas. Et on n’avancera pas.
– «On voit les conséquences de ce taux de croissance global tous les jours dans les médias, dérèglement climatique, épuisement des ressources, pollutions diverses, etc. Que faire ?»
Et voilà, la sempiternelle question : QUE FAIRE ? Et voilà je ne sais combien de temps que les hommes se posent cette question. Oh pas tous bien sûr, parce qu’il faut avoir un peu plus que deux neurones pour ça. Que puis-je savoir ? Que puis-je connaître ? Que dois-je faire ? Que m’est-il permis d’espérer ? etc. etc. Bref, depuis que l’homme existe son principal problème semble être de savoir ce qu’il doit faire, en attendant. En attendant ce qu’on sait, évidemment. Quand je pense qu’il y en a qui ont besoin de croire en la vie éternelle, là je me dis : «Mon dieu ce que l’éternité doit être chiante ! Surtout vers la fin.» Peut-être encore plus chiante que ce que nous vivons actuellement. Mais c’est qui ce Kiki qui a dit qu’il fallait faire ? Y’aca faire ceci et faucon fasse cela ! Mais pourquoi faire ? Et faire pourquoi ? Mon dieu ce que ce verbe me fatigue ! Alors juste pour nous amuser, en attendant, faisons un peu de maths thématiques.
Selon Ehrlich : I = P x A x T. Admettons. Or la loi d’Ohm nous dit : I = U/R
L’intensité ou l’impact, on ne va pas chipoter. La tension ou la pression, non plus. Toutefois ne confondons pas la tension et l’attention. Tout simplement et tout connement, l’impact dépend donc de la tension et de la résistance. Mais là attention ! Notons qu’avec une tension forte et une résistance faible l’impact sera plus important qu’avec une tension faible et une résistance forte. Autrement dit, plus la tension sera forte et plus la résistance se devra de l’être.
Résumons : Attention à la tension ! La pression, mieux vaut ne pas se la mettre, mieux vaut la boire. Toutefois si la pression monte la résistance se doit d’être à la hauteur. Pas question donc de faire semblant. Portons alors nos efforts sur la résistance. Résister ça ne veut pas seulement dire se battre. Se battre ne veut pas seulement dire s’échanger des bourre-pifs. Et s’il nous faut nous battre, battons-nous d’abord contre nous-même. Résister c’est aussi ne rien faire. Notamment ne rien faire, ou en faire le moins possible, pour alimenter ce système mortifère et d’ailleurs moribond. Il y a donc mille façons de résister, ne serait-ce déjà qu’en refusant de participer au Grand Barnum.
« », y compris dans les pays dits développés où un bébé est beaucoup plus « lourd » pour les écosystèmes que des naissances multiples dans un pays pauvre. » »
–> Pourquoi les enfants des pays non développés seraient moins lourds ? C’est une plaisanterie ! Ils sont moins lourds pour l’environnement parce qu’ils ne mangent pas à leur faim; mais ils sont déjà trop nombreux ! Puis qu’on soit un adulte africain adulte européen, adulte asiatique, adulte latino, et ben on a tous les mêmes besoins alimentaires !!! Les corps biologiques d’un africain europeen, asiatique ou latino ont les mêmes besoins alimentaires ! D’autant qu’en Afrique le régime végétarien est quasiment inconnu, plus de 99 % des africains sont viandards contre 80 % et 94%, en Europe, alors oui la poursuite de la natalité en Afrique va alimenter à terme l’industrie de la viande, alors penses tu vraiment qu’ils sont si écologiques que ça tes africains ? Parce que si tu veux me persuader du contraire, je veux que tu me détailles leur alimentation avec le grammage des aliments indiqués !
@ BGA : Ce n’est pas moi qui parlait du poids des bébés, c’était Biosphère. Mais si vous insistez, je peux moi aussi discuter puériculture et recettes de cuisine. Pour commencer je vous invite à consulter la pyramide des besoins humains (Maslow par exemple) et vous verrez que se remplir le ventre fait partie des besoins physiologiques, disons de base ou vitaux. Plus haut il y a les autres besoins et «besoins», comme ce «besoin» de posséder une grosse bagnole, ce «besoin» d’exhiber sa «réussite» (sa Rolex), celui d’aller passer des petits week-ends à Rome (parce que je le veau bien), etc. etc.
Vous pouvez raconter tout ce que vous voudrez, mais en attendant (le bouquet final) le «bon» français moyen a «besoin» de 2,5 planètes Terre ! Et ça au moins ça ne peut que parler à tout le monde : 2,5 >1 ! C’est tout simple, c’est tout con, c’est encore plus facile à comprendre que l’équation I=PAT. Et puis amusez-vous à comparer les besoins et/ou «besoins» en planètes des uns et des autres au niveau mondial. Ainsi vous verrez que si le français (ou l’américain, ou le canadien etc.) moyen s’offre le luxe de vivre (et de penser) comme un porc, c’est pour la seule et unique raison que sur cette planète, des milliards d’êtres humains se contentent de quelques grains de riz et de miettes. Je l’ai dit X fois et ce sera la première cette année, le problème démographique est le parfait alibi pour se dédouaner.
Et ben si vous voulez parler de biens matériels, les chinois qui consomment plus de béton en 10 ans que tout l’occident réuni en 100 ans, vous en pensez quoi ? Et toute la feraillerie qui va avec pour faire tenir leurs buildind ? Alors bon, stop au mythe des vilains européens qui consommeraient toutes les ressources ! Chacun doit prendre sa part de responsabilité mais non au sketch de l’ethnomasochisme pour désigner tous les maux de la terre que sur nous !
Et ça ne change rien à l’idée qu’il faudrait un élevage industriel et une agriculture intensive pour nourrir 4,4 milliards d’africains en 2100…. L’agriculture intensive et l’élevage industriel c’est mal quand ce sont les européens qui le font mais vous trouvez que c’est le bien absolu quand ce sont les autres qui le font ? Halte au foutage de gueules !
Ce n’est pas une question d’«ethnomasochisme», nous aurons d’autres occasions pour parler des chinois et de tout leur béton. En attendant, regardons les empreintes écologiques des uns et des autres.
D’autre part je ne vois pas pourquoi une agriculture «raisonnée», disons à taille humaine et respectueuse de l’environnement, ne pourrait pas nourrir autant d’africains, ou de chinois, ou d’américains, d’européens etc. qu’une agriculture intensive et industrielle. Et même 4 milliards d’africains en 2100. C’est grand l’Afrique. Et puis, des milliards de bras, ça peut en abattre du boulot. Maintenant, si on a «besoin» de je ne sais combien de millions et de millions d’hectares pour produire je ne sais combien de millions de tonnes de café, de cacao, d’huile de palme, de biocarburants et autres … là en effet ça ne va pas le faire.
Sinon, meilleurs vœux à tous les Bospheronautes, bonne à année et surtout bonne santé car vous en aurez besoin… (et finalement la santé étant ce qu’il y a de plus précieux)
Quand je lis des commentaires sur le Figaro ou le Point pour ne citer qu’eux, et ben je vois ressurgir 3 catégories de commentaires =
1/ parmi les commentaires, beaucoup disent qu’on ne peut pas se permettre la décroissance car ça serait synonyme de récession, de conflits, de pauvreté etc… bref et soutiennent l’idée qu’il faille poursuivre les objectifs de croissance pour subvenir aux besoins des populations.
2/ parmi les commentaires, beaucoup disent aussi, suite à la publication d’un récent article qui défendait cette idée, que les collapsologogues sont idiots car s’ils parient sur l’effondrement et que ce dernier ne se produit jamais, alors les collasologues auront perdu leur temps à s’infliger une extrême pauvreté pour rien, En l’occurrence mieux vaut parier sur la croissance.
3/ d’autres commentateurs soutiennent aussi l’idée que la décroissance est organisée par de riches malthusianistes….
Bon vous l’aurez compris, toutes les excuses, toutes les théories, tous les complots seront énoncés pour empêcher une décroissance organisée, et même pour poursuivre la croissance jusqu’au bout… — je vous l’ai déjà dit, 95 % de l’humanité est obnubilée par l’expansion de plaisirs……
Et puis si nous parvenions à organiser la décroissance plutôt que de la subir trop tard, quasiment plus personne ne serait heureux, puisqu’on n’est plus habitué à vivre sans toutes les technologies, aussi plus personne ne sait vivre sans toutes ces commodités….. Donc, même les survivants de la rupture énergétique subie ne seront plus heureux puisqu’ils auront goûté aux technologies qui ont remplacé tous les efforts de travail….. Disons, que ça sera juste un peu moins pénible pour ceux qui n’auront pas goûté ou peu goûté au mode de vie dit occidental…. Et ils le savent déjà très bien, tout le monde le sait, même ceux qui y ont peu goûté au mode de vie occidental que les technologies et la croissance c’est confortable, avec internet et tous les médias, ils savent ce que c’est notre de mode de vie et veulent aussi tous y goûter…. Donc pour toutes ces raisons, en plus de l’expansion de plaisir’s’ qui anime la majorité des êtres humains, la décroissance ne sera jamais admise ni organisée, elle ne peut être que subie….
@BGA80: vous avez malheureusement raison, la décroissance ne pourra être que subie. Pas juste pour les raisons que vous invoquez d’ailleurs.
Mais que faire alors, quand on sait que ça va se casser la gueule? Ces derniers temps je me sens assez désespéré car la situation me semble pire qu’un navire qui va chavirer. La au moins on peut se rendre aux canots de sauvetage à temps si on est lucide. Mais la, j’ai l’impression que ces canots n’existent pas. Même à supposer créer une communauté résiliente, les troubles sociaux et environnementaux finiraient par la rattraper.
J’ai un peu le cafard en y pensant.
Bonne année à tous, j’interviens pour la deuxième fois ici mais je vous lis quotidiennement.
Bonjour ATREYUH
Que FAIRE alors ? demandez-vous … Eh oui, that’s The Question !
C’est marrant, j’en parlais justement, ci-dessus à 12h22, juste avant d’aller faire la vaisselle. Si j’ai un conseil à vous donner (je ne les vends pas je les donne), c’est de ne pas trop vous en faire. De toute façon ça ne sert à rien, que de se faire de la bile, si ce n’est que ça file des maux de ventre, pas bon. Un autre bon conseil, celui de Marcel, encartez-vous au PER (le Parti d’En Rire). Maintenant si tous ces guignols ne vous font pas rire, pire si l’actualité vous file le cafard ou le bourdon, alors balancez votre télé par la fenêtre. Et qui sait, «un militaire avec un peu d’bol, s’la mange en pleine tête !»
Allez va, au diable les cafards et les bourdons ! Et au plaisir de vous relire, en forme cette fois. En forme de quoi on s’en fout, mais en forme ! 🙂