Montdidier, commune de la Somme, développe le premier parc éolien communal*. Cela créé 9 emplois sur place et le profit de l’activité revient à la commune. Le parc éolien produira 19 000 MWh par an, pour une consommation actuelle de Montdidier de 39 000 MWh. Les artisans locaux sont formés au solaire et à l’isolation thermique. Mais la France ne compte plus que 160 régies locales d’énergie. Cette commune agit, mais elle ne va pas jusqu’au bout du raisonnement.
En fait Montdidier est une des communautés qui tend actuellement à l’autonomie énergétique. Elle participe donc sans le savoir à ce qu’on appelle les « villes en transition » ou Transition Towns. Mais produire n’est qu’un aspect du problème, il faut économiser l’énergie. Dans le guide d’aide à la formation d’un groupe local de transition, The Transition Handbook, le rationnement est présenté comme incontournable : « Le rationnement doit sa mauvaise réputation à son association à l’idée de pénurie… alors qu’il est une réponse à la pénurie, et non sa cause. (Rob Hopkins, The Transition Handbook. From oil dependency to local resilience, 2008). Montdidier devrait diviser par deux sa consommation d’électricité, comme d’ailleurs tous les pays développés.
Le mouvement des villes en transition est peut-être la forme de construction par le bas qui se rapproche le plus d’une société de décroissance**. Ces villes visent d’abord à l’autosuffisance énergétique en prévision de la fin des énergies fossiles, et plus généralement à la résilience. Ce concept peut se définir comme la permanence qualitative du réseau d’interactions d’un écosystème, ou plus généralement comme la capacité d’un système à absorber les perturbations et à se réorganiser. La spécialisation permet d’accroître les performances mais fragilise la robustesse de l’ensemble. Au contraire, la diversité renforce la résistance aux chocs et les capacités d’adaptation. Réintroduire les jardins potagers, la polyculture, l’agriculture de proximité, des petites unités artisanales, la multiplication des sources d’énergie renouvelable, renforcent la résilience. Pour cette raison, Nicholas Georgescu-Roegen préconisait pour l’avenir de l’humanité de petites communautés rurales.
* LeMonde du 15 janvier 2011, L’objectif est de pouvoir maîtriser la politique énergétique de la collectivité
** Le pari de la décroissance de Serge Latouche (préface de juin 2010)
Benoît Thévard, ingénieur de l’école des mines en génie énergétique, rédige actuellement un livre qui aborde l’après-pétrole sous l’angle de la résilience locale.
Pour consulter son site, ce LIEN .
Benoît Thévard, ingénieur de l’école des mines en génie énergétique, rédige actuellement un livre qui aborde l’après-pétrole sous l’angle de la résilience locale.
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Luc Semal et Mathilde Szuba sont des spécialistes de la transition ;
les joindre à cette ADRESSE .
Luc Semal et Mathilde Szuba sont des spécialistes de la transition ;
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