Le gaz de schiste nous empêche de penser. Heureusement que LeMonde magazine* nous ouvre les yeux : « Nous sommes sauvés : voici le gaz de schiste… La France serait assise sur d’importantes réserves de ce gaz naturel en tout point semblable à celui que l’on connaît sauf qu’au lieu d’être concentré au sein de poches souterraines, celui-ci est disséminé dans ces argiles profonds et imperméables… La technologie de la fracturation hydraulique est la clef monstrueuse d’une révolution énergétique lourde de conséquences pour l’environnement. » Voici quelques réactions significatives des commentateurs sur lemonde.fr :
– Toutes les énergies pseudo-nouvelles se veulent « propres », selon des critères spécifiques et opportunistes. Mais le gaz naturel, sous ses formes traditionnelles ou exotiques, n’est jamais qu’un hydrocarbure fossile, dont la combustion produit inévitablement du CO2.
– Ce mode d’extraction est une horreur. Recherchez « nappes d’eau contaminées au Canada » : des régions entière devenues inhabitables faute d’eau potable. La contamination se fait via la silice injectée, ou à cause d’une concentration importante en gaz dans l’eau. Tous ceux qui ont eu affaire à ces exploitations disent que malgré la forte somme d’argent reçue pour la permettre, ils ne le referaient pas.
– Aux USA les contaminations des nappes phréatiques sont nombreuses. Au Québec les études exploratoires ont démontré des défauts structuraux dans le calfeutrage des puits. Et voilà que par décret et sans débat ni évaluation le gouvernement donne des concessions d’exploration en France !
– Tiens donc, en France aussi ? Est passé sur TV5 un bon docu sur le gaz de schiste au Canada. Forages longs et coûteux, qui ratent, ou bien fracturation du schiste non maîtrisable, à 1000 mètres sous terre et en aveugle, le gaz passe dans la nappe phréatique. Expérience : remplir une bouteille de l’eau du robinet, allumer un briquet au dessus : ça brûle (le gaz sature l’eau).
– Ca ne coûterait pas moins cher de travailler sur les économies d’énergie? Améliorer l’isolation thermique ( et phonique par la même occasion) et la ventilation de nos bâtiments, travailler sur des appareils à la moindre consommation en énergie et en eau, chasser le gaspillage. Plutôt que de subventionner l’électricité comme cela se fait actuellement, subventionnons les réductions de consommation d’énergie !
– Économie d’énergie d’abord et surtout. Suppression de l’éclairage public inutile, autoroutes, monuments et publicités, ordinateur allumés, veille d’appareil en toute sorte (et surtout dans les entreprises) : rendons la clarté au ciel nocturne – http://www.anpcen.fr. Donc moratoire sur le gaz et pétrole de schiste.
– Bordel ! qu’est-ce qui tourne mal dans ce monde ? Ah oui, l’argent. Tout le monde peut crever tant que ça ramène de l’argent.
– On fait fausse route en s’en prenant à « l’argent » : beaucoup de trafics infâmes, drogue, prostitution, armes, n’existeraient pas s’il n’y avait pas de clients. Soyons raisonnables, faisons-nous mêmes le choix entre une terre habitable et certains éléments de confort personnel, et faisons passer ce choix dans la loi : interdisons universellement les gaz de schiste, et ni Total ni aucune mafia ne pourra nous convaincre d’en consommer.
– Il y a 50 ou 60 ans, on ne chauffait en Savoie qu’une seule pièce par maison. On dormait sous un empilement d’édredons dans une pièce non chauffée. A Paris les enfants se couchaient dans un lit glacé avec une bouillotte. On se chauffe trois fois plus et pendant le même temps, la population de la planète a triplé. Et s’il n’y avait que le chauffage !
– On en arrive à souhaiter que la crise pétrolière actuelle, dont la deuxième gifle ne devrait tarder à arriver, mette un terme à toutes ces porcheries. Et c’est d’ailleurs très probablement ce qui va se passer.
* LeMonde magazine du 22 janvier 2011
En meuse aussi , voici 50 ans on ne chauffait qu’une pièce et l’on mettait une brique chaude dans son lit pour aller dormir, bien sûr c’etait moins confortable mais ….
En meuse aussi , voici 50 ans on ne chauffait qu’une pièce et l’on mettait une brique chaude dans son lit pour aller dormir, bien sûr c’etait moins confortable mais ….