« De Club Van Tien Miljoen » (Le club des 10 millions) aux Pays-Bas considère la surpopulation, tant au niveau mondial que national, comme la plus grande menace pour la qualité de vie, non seulement pour nous-mêmes, mais surtout pour les générations futures. Nous voulons un retour à un niveau de population raisonnable pour les Pays-Bas, soit 10 millions, ce qui correspond à environ 300 habitants au km². Le manifeste de la fondation s’appuie sur les arguments suivants :
- Le nombre d’habitants aux Pays-Bas est actuellement de presque 15,5 millions et s’accroît encore. Chaque individu a le droit d’avoir des enfants. Toutefois, il y a encore trop de mobiles qui poussent à avoir des enfants sans que la survivance de la race humaine ou l’intérêt de l’enfant soient les éléments prépondérants. Il s’agit, par exemple, de raisons politiques, religieuses ou financières, ou d’une pression sociale et psychologique. De telles raisons ne justifient pas la procréation d’enfants au détriment de l’intérêt général. Les problèmes découlant du vieillissement de la population sont souvent invoqués comme argument contre la limitation du nombre de naissances. Or ces problèmes ne sont pas résolus par la croissance de la population, mais ils sont repoussés vers les générations futures.
- La qualité de vie humaine exige des espaces suffisants pour le développement naturel des autres formes de vie. Dans notre pays, l’homme accapare trop d’espace au détriment de la flore et de la faune, c’est-à-dire de la nature sauvage. L’environnement humain et la nature sauvage constituent trop souvent des conceptions antagonistes. La qualité de vie humaine n’est garantie qu’à condition que cette vie se déroule en harmonie avec la nature sauvage.
- La croissance de la population est une des causes de l’allongement des files d’automobiles et de l’engorgement des aéroports. Les extensions des routes et des aéroports, nécessaires pour résoudre ces problèmes, continuent de dévorer les espaces résidentiels et ceux encore occupés par la faune et la flore. Ces extensions ont en outre pour conséquence la pollution croissante de l’environnement par les produits chimiques et le bruit.
- La croissance continue de la population provoque un agrandissement d’échelle comportant nombre d’effets secondaires néfastes, comme l’intensification des transports de marchandises, des dégâts à l’environnement et des problèmes avec les déchets.
- Le bien-être, la sécurité publique et les possibilités d’épanouissement personnel sont de plus en plus menacés par la concentration des hommes et le stress qui en découle. La pression exercée par la densité de la population engendre généralement des tendances racistes et agressives. L’existence d’un espace suffisant pour chaque être vivant contribue par contre à la tolérance mutuelle.
- L’échelle réduite et la convivialité de communautés, comme celles des villages et des petites villes, disparaissent au profit de constructions résidentielles énormes et de l’infrastructure y afférente. C’est ainsi que l’agriculture et les paysages disparaissent ou sont irrémédiablement atteints.
- Plus il y a d’hommes, plus vite les ressources naturelles s’épuisent. Leur consommation dépend directement et indirectement (entre autres pour la production de biens de consommation et pour les transports) du nombre des utilisateurs. La modération de la consommation est nécessaire à l’ égard des générations futures.
Les mesures à caractère coercitif doivent être évitées autant que possible, les mesures qui peuvent mener à une forme de racisme ou de discrimination ne seront ni proposées ni soutenues, la limitation des naissances aux Pays-Bas se réalisera, autant que possible, à un même rythme pour tous. L’accroissement de la population aux Pays-Bas est en partie dû à l’immigration en provenance des pays « en voie de développement ». Il est évident que l’aide au développement doit être associée à une politique active de limitation des naissances. Les réfugiés peuvent, en principe, être aidés plus efficacement et de façon plus adaptée à leur mode de vie dans leur région d’origine. Les Pays-Bas sont l’un des pays les plus densément peuplés du monde. Vis-à-vis des pays en voie de développement, la limitation des naissances ne peut être défendue de façon crédible que si une politique vigoureuse de limitation de la population est également menée aux Pays-Bas. Pour les futures mères, les allocations devraient être supprimées après le deuxième enfant, tout comme la progression de l’allocation entre le premier et le deuxième enfant…
Quelles sont les valeurs de cette fondation ?
Dans son manifeste (sur son site) nous lisons : «La fondation « De Club Van Tien Miljoen » (Le club des 10 millions), ci-après la fondation, vise la conservation et l’amélioration de la qualité de vie pour tous les habitants légaux des Pays-Bas. […] Par conséquent, la fondation se propose comme but de promouvoir le retour à un niveau de population raisonnable pour les Pays-Bas, prenant en considération les normes et valeurs établies pour la vie actuelle. »
C’est clair. Ce qui prime (ce qui en quelque sorte est sacré) ce sont ces «normes et valeurs établies» qui assurent actuellement encore aux néerlandais cette fameuse QUALITÉ de VIE. Ce que vise cette fondation c’est tout simplement la CONSERVATION et l’AMELIORATION (toujours plus) de cette «qualité» de vie néerlandaise. Disons tout simplement le mode de vie du petit bourgeois occidental.
Bien entendu le discours sera teinté de décroissance matérielle, d’appels à plus de sobriété etc. mais je ne dirais pas de décroissance économique. Parce que tout ça reste dans le cadre de l’idéologie du Système, les arguments développés notamment dans l’article «Le vieillissement n’est pas un problème» le montrent bien. C’est avec les mêmes vieilles recettes dont on sait l’efficacité … qu’on pense pouvoir régler les problèmes.
Mais en plus ici, le titre est significatif. Je le trouve même particulièrement marrant. Le «surnombre» est un problème, Le Problème ! Et le vieillissement de la population n’est pas du tout un problème…
C’est sûr, un problème n’existe que dans la tête de celui qui voit un problème.
l’empreinte écologique d’un hollandais est de 4,4ha ,la biocapacité est de 0,8ha d’ou un facteur de réduction pour un équilibre écologique de 4,4/0,8 = 5,5 .Donc si on joue uniquement sur le facteur population, diminuer par 5 le nb d’habitants.en comparaison la France a un facteur 2.les pays bas ont un modèle économique qui est basé sur le gaz et le pétrole ,et évidemment non durable .rappelons que la démographie c’est la quart du pb ,les 3 autres c’est le type d’énergie ,l’efficacité énergétique ,le niveau de consommation (voir équation de Kaya),sans compter les ressources minières limitées a l’avenir.
3-4) « La croissance de la population est une des causes de … »
Certes. Mais en attendant on peut dire que l’allongement des files d’automobiles, l’engorgement des aéroports, les extensions des routes et des aéroports, l’intensification des transports de marchandises, des dégâts à l’environnement, des déchets, l’épuisement des ressources naturelles, etc. etc. ne sont que les CONSÉQUENCES de notre modèle axé sur la Croissance. Le Système obsédé par la sacro-sainte CROISSANCE (économique) !
Et là on ne peut que se perdre dans un «débat» visant à dire qui de la poule ou de l’œuf.
Toutefois on peut rappeler que même avec une population réduite et stabilisée à N habitants, une croissance économique de 3% double ses «richesses» tous les 23 ans.
5-6-7) L’espace, disons tout simplement l’environnement, est évidemment une des conditions au bien-être, à l’épanouissement personnel, aux bonnes relations entre les individus vivant en société.
En termes de m2 et/ou de m3, de combien un être humain a t-il réellement BESOIN ?
On peut déjà déterminer l’espace (la surface) dont une population P a réellement besoin, ne serait-ce que pour se nourrir. Seulement la plupart des individus semble avoir «besoin» de toujours plus. Toujours plus de déplacements, de biens de consommation etc. Partant de là cette notion d’ «espace suffisant» ne veut pas dire grand chose, elle est bien trop subjective. Partant de là ce débat ne peut être que biaisé (ou miné), on en arrive vite à l’idée d’ «espace vital» (Lebensraum en allemand).
– « Les mesures à caractère coercitif doivent être évitées autant que possible, les mesures qui peuvent mener à une forme de racisme ou de discrimination ne seront ni proposées ni soutenues […] »
Bien sûr. Seulement sur ce sujet il reste difficile de ne pas déraper, il suffit déjà de voir sur les réseaux sociaux (sur Biosphère aussi) ce que ce sujet suscite comme réactions. J’espère que ces belles phrases sont réellement sincères, qu’elles ne sont pas du même ordre que les chartes «éthiques» des plus gros saccageurs de la planète.
1) Ce club estime que «chez eux», une densité RAISONNABLE (???) serait de l’ordre de 300 hab/km2. Actuellement la densité de population des Pays Bas est de 416 hab/km2. Pour la France métropolitaine c’est 116 hab.
Puisqu’il faut s‘entraider dans la vie, partager etc. je propose l’idée d’accueillir «chez nous» en France le «trop-plein» néerlandais. Pour moi l’idéal serait que ce soit uniquement des néerlandaises.
2) Ce club estime que dans son pays l’homme accapare trop d’espace au détriment de la flore et de la faune, c’est-à-dire de la nature sauvage (sic).
Je propose donc l’idée de commencer par rendre à la nature (à la mer) le quart de ce territoire qui lui a été volé. Eh oui, volé ! Ce qui et en même temps, occuperait les 310.000 chômeurs néerlandais.
Et puisqu’il faut s’entraider dans la vie, partager les joies comme les peines etc. on pourrait même leur envoyer quelques homologues français. Pour moi l’idéal serait que les obsédés du «surnombre» se portent volontaires, pour aller démonter les digues. J’estime que ce serait la moindre des logiques.
En espérant que ces deux petites propositions (à la con ?) vous auront amusé. : -)
Bonjour Michel C,
Remarquez que c’est un peu ce qu’on fait pendant les vacances d’été (les années normales j’entends) ce qui montre bien que les hommes ont besoin d’espace et qu’ils ne l’ont plus quand ils sont 400 par km carré.
Je m’étonne que les écologistes vantent souvent la Hollande parce qu’on y roule en vélo et que les gens y sont globalement assez respectueux, en oubliant hélas qu’il n’y a plus en hollande de vastes massifs forestiers, qu’il a fallu « manger » sur la mer et que comme il n’y a pas de montagnes on a tout occupé. Résultat : un pays « propret » mais largement hors sols et dont le modèle ne peut absolument pas être exporté (il faut bien qu’il se nourrisse sur l’extérieur) et ou toute la grande faune sauvage n’existe quasiment plus… parce qu’il n’y a plus de place.
Bref, ce club des 10 millions a raison, même si à terme il faudrait redescendre encore beaucoup plus bas pour conserver un minimum d’équilibre avec la nature
Bonjour Didier Barthès.
Je doute que ce soit le besoin d’espace qui pousse les gens à aller s’entasser sur les plages ou dans les campings en été, mais bon 😉
Par contre c’est vrai que la Hollande est souvent présentée comme un «modèle» d’écologie, les vélos, les moulins à vent, les tulipes etc. On nous vante aussi le Costa Rica etc. Mais que voulez-vous, chacun a sa propre idée de l’écologie.
Bref, ce club a peut-être raison mais il doit bien voir qu’hélas son discours (ou son combat) ne peut pas mener à grand chose. Grand chose de bon, surtout. Comme le votre d’ailleurs, et ne m’en veuillez pas de vous le dire aussi directement. Ce qui ne veut absolument pas dire que vous devez vous taire (nous en parlions hier), que vous devez oublier ce problème et passer à autre chose. (Je développerais plus tard).
Et votre combat à vous mène à quoi cher Michel C ?
Mon cher Didier, j’espère déjà ne pas vous avoir trop blessé ni contrarié. Mon principal combat, je le mène contre moi-même. Maintenant au sujet de ce petit «combat» que je mène ici, et partout où je peux, à chaque occasion etc. il ne vise qu’à diffuser un peu de joie de vivre. Et à inviter les gens à réfléchir, toujours plus, sur ce point je me fiche de la démesure. 🙂