« Ni droite, ni gauche » est un slogan qui ne veut rien dire, comme d’ailleurs « elle était consentante ». Tout dépend de ce qu’on entend par droite, gauche, ou consentement ! Et rappelons-nous que Dominique Strauss-Kahn se disait socialiste. LeMonde succombe pourtant à ce travers de la superficialité dans son article* sur la primaire des écolos Hulot/Joly. Il paraît qu’il y a un clivage historique entre le « ni droite, ni gauche », formule à l’origine de la création des Verts, et « l’ancrage à gauche » depuis 1997. C’est oublier que cette évolution relevait seulement d’une stratégie politique et non d’un changement de convictions des écolos. En effet, contrairement à ce qu’affirme Noël Mamère, il y a des arrangements possibles pour savoir avec qui on va se marier. Car il faut déterminer de quelle « gauche » et de quelle « droite » on parle.
La gauche au pouvoir en 1981 avec Mitterrand n’a laissé aucun souvenir en matière d’écologie. Entre 1997 et 2002, le Premier ministre Jospin, de « gauche », tenait l’écologie pour une bizarrerie anecdotique. Bettina Laville, sa conseillère environnementale, se désespérait chaque jour de ne servir à rien. Dominique Voynet confiait avoir été la seule écolo dans un gouvernement qui ne l’était pas. Rien n’a changé depuis : la motion « pour un parti socialiste résolument écologique », n’a obtenu que 1,6 % des voix lors du dernier Congrès. La gauche qui veut nous gouverner n’est donc pas écolo. Elle continue de sous-traiter les problèmes environnementaux au lieu de les prendre comme condition première de notre genre de vie.
La droite a donc beau jeu de rappeler que c’est elle qui a porté en France la législation environnementale, qui lui a donné un principe constitutionnel et qui a organisé la première véritable concertation publique sur l’ensemble de ces enjeux : création en 1971 du ministère de l’environnement par Georges Pompidou, loi Barnier en 1995, Charte de l’environnement en 2005 et « Grenelle de l’environnement » lancé en 2007. Nathalie Kosciusko-Morizet, Ministre actuel de l’Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, assume un périmètre assez large d’action. Le contenu de son livre** n’était pas partisan.
C’est avec sagacité qu’André Gorz avait subsumé l’économie contemporaine capitaliste et socialiste sous un concept plus large, l’industrialisme (le productivisme). C’est donc une certaine droite qui se retrouve avec une certaine gauche pour dénoncer les méfaits d’une société de croissance qui court au désastre. Beaucoup de pages seraient encore nécessaires pour approfondir ce que veut dire politiquement droite ou gauche quand on y mêle l’écologie. Mais en résumé, il y a ceux qui estiment qu’il n’y a pas de limites à la volonté de puissance de l’homme, et ceux qui ont le sens des limites. Où placeriez-vous DSK ?
* LeMonde du 15-16 mai 2011, Les écologistes face au vieux démon de la division
** Tu viens ? (Gallimard 2009)
DSK n’est ni de droite ni de gauche (à l’ heure actuelle , il convient de différencier mondialistes (pouah!) et nationalistes (patriotes)) mais du milieu (référence ancienne à Gaston Deferre) !
« Où placeriez-vous DSK ? »
En prison? ^^