L’avion est comme la ville, un endroit inhumain, sans horizon, où l’on ne respire pas un air sain, où l’on vit sans possibilité d’évasion, de sortie, d’exception. Aujourd’hui, en avion, en voiture et même en train, on ne voyage plus, on se déplace ; témoin inconscient d’un spectacle trop rapide que l’esprit ne peut fixer. Pour moi l’avion n’était qu’ un métro. Si j’ai l’instinct voyageur, c’est vrai aussi que j’ai l’esprit casanier. J’aime bien m’installer dans un lieu durable. Comme un arbre aux racines étalées, mais qui ne s’incrustent pas dans la terre. Partir me demande un effort, mais demeurer m’est impossible car l’instinct de découverte me stimule : c’est ma contradiction.
En 1991, je faisais un livre, « États d’âme », à partir des anecdotes de mon expérience de baroudeur. Mais j’aimais encore plus lire qu’écrire : picorer les cinq continents, c’est cent jours d’avion, donc cent jours de lectures. Je fréquentais à l’époque des maîtres à penser, aussi bien Paul-Emile Victoire que Théodore Monod. Quand je traversais les fuseaux de notre planète au rythme des avions de ligne, à la cadence parfois accélérée de mes voyages professionnels, je prenais conscience que notre terre se résume à quelques îlots d’opulence entourés d’océans de misère et de détresse.
Dès lors que l’on s’inscrit dans le luxe, comme quand on prend l’avion, il faudrait automatiquement prélever une somme qui soit reversée à un fonds au mécanisme approuvé : l’aide alimentaire, l’accès aux soins, l’éducation… A partir du moment où l’on prétend au voyage, on s’inscrit comme citoyen de la planète et il est alors évident que l’on doit contribuer à un élan de solidarité. Le trafic aérien a été exclu du protocole de Kyoto, et par ailleurs le kérosène des avions n’est pas taxé… si bien qu’il coûte beaucoup moins cher que l’essence utilisée par les automobilistes. Ce n’est pas normal. Mettre 20 tonnes de pétrole dans un avion pour emmener 180 Français à Venise n’a pas de sens. Les hommes peuvent exprimer leurs inquiétudes sur la dégradation du climat d’un ton fort grave pour aussitôt les oublier, acheter une nouvelle voiture, mettre la climatisation ou prendre l’avion pour partir en vacances. Je ne pense pas que le fait d’accomplir les choses au seul motif que nous pouvons ou savons les faire soit une expression bien haute de notre liberté.
NB : Les extraits précédents ont été publiés dans le livre de Michel Sourrouille paru en octobre 2018, « Nicolas Hulot, la brûlure du pouvoir ». Mieux vaut rendre la pensée de Nicolas Hulot publique, la libre circulation des idées écolos contribue à la formation de notre intelligence collective…
Hier un article sur la Libre Belgique où un crétin publiait son optimisme béat pour raconter que les technologies vont résoudre les problèmes du réchauffement et de la pollution… Comme je vous ai toujours dit, ils ont envie de continuer de faire joujou avec tous leurs gadgets dont les avions, alors ils inventeront toujours des excuses dialectiques pour ne renoncer à rien et poursuivre de brûler la vie par les deux bouts. Ils en ont rien à foutre de la pollution et du climat, tout ce qui compte toutes leurs technologies. A présent, ils vont faire de la propagande pour dire que leurs technologies vont résoudre tous les problèmes de pollution et de climat… Alors ça continuera comme avant, jusqu’au crash ! Ils ne s’arrêteront pas tant que l’effondrement ne sera pas total…
– « Ce n’est pas normal. Mettre 20 tonnes de pétrole dans un avion pour emmener 180 Français à Venise n’a pas de sens.» (Nicolas Hulot)
Et le billet Paris-Venise A/R à 32 € est-ce que c’est normal ? Est-ce que ça a du sens ?
– « Billet avion Paris – Venise *** (A/R) à partir de 32 € / pers.» (bourse-des-vols.com)
32 € c’est ce que coûtent 20 litres de diesel. De quoi faire 400 km avec une voiture pas trop gourmande. Et Toulouse-Paris en avion au même prix que le train, est-ce que c’est normal ?
– « Vols Toulouse Paris pas chers à partir de 14 € – KAYAK »
– « Train Toulouse Paris Pas Cher dès 14€ | KelBillet.com »
En fait les prix pour l’avion comme pour le train, c’est du grand n’importe quoi !
Oui les tarifs sont aberrants, rappelons qu’un aller simple en seconde classe Paris-Lyon c’est 97 € (hors ouigo). c’est incroyable, Venise est bien moins cher, on est dans le ridicule, les tarifs devraient être faits au km, c’était le cas avant d’ailleurs.
Pour les tarifs aériens des compagnies low cost c’est le contribuable qui paye via les subventions, c’est tout à fait injuse. Il faut supprimer les subventions et le kérosène doit être taxé comme les autres produits pétroliers.