« L’humain d’abord » est le sous-titre du programme du Front de Gauche que va défendre Jean-Luc Mélenchon aux présidentielles 2012. On pose pour postulat que « la richesse d’un pays réside dans le travail humain, dans la capacité de ses femmes et de ses hommes à inventer et à produire ». Mélenchon oppose le travail humain à la finance, il en oublie complètement le capital technique dont l’enveloppe monétaire n’est que le voile. Ce programme occulte donc la problématique de la techno-science et ne pose pas clairement la question : de quelle sorte de technologies avons-nous besoin ? Plus grave, le Front de Gauche oublie que la richesse d’un pays réside d’abord dans les ressources naturelles utilisables, le travail n’étant qu’un procédé de transformation de ces ressources avec l’aide du capital technique (ou « travail cristallisé » au sens marxiste). Un littoral durablement envahi par l’effet du réchauffement climatique ne fera vivre ni les villes, ni les services sociaux.
Dans les ressources naturelles, l’énergie fossile est prépondérante puisqu’elle permet de démultiplier le travail humain et même de le remplacer par des robots. Or la descente énergétique qui se profile (épuisement du pétrole et du gaz) va mettre à mal tous les avantages acquis. Comme l’exprime Jean-Marc Jancovici, « Conservez les neurones et supprimez les combustibles fossiles : nous ne serons plus capables de proposer des machines géniales à chaque consommateur occidental pour un prix qui n’a cessé de baisser au fil des temps… Si demain nous n’avons plus de pétrole, ni gaz, ni charbon, ce n’est pas 4 % du PIB que nous perdrions (la place de l’énergie dans le PIB), mais près de 99 %. ». Autant dire que Mélenchon ne nous prépare nullement à un avenir difficile en réclamant « tout de suite » le droit à la retraite à 60 ans à taux plein, le Smic à 1700 euros brut par mois et la titularisation immédiate des 800 000 précaires de la fonction publique.
Le gauchisme diffus dont Mélenchon est l’apôtre n’est qu’une variante du « toujours plus » de Nicolas Sarkozy. D’un côté le président des riches, de l’autre le représentant des pauvres. D’un côté l’oligarchie de la fuite en avant, de l’autre le populisme et ses bouffées nostalgiques. Mais Mélenchon a bien évolué depuis son passage chez les trotskistes (1972-1975), il laisse une place à la planification écologique dont nous dirons bientôt quelques mots. De notre côté nous n’avons pas changé, depuis notre vote pour René Dumont en 1974 : l’écologie d’abord ! Nous devons clairement expliquer aux citoyens que les facteurs de production sont à la fois le travail, le capital et surtout les richesses de la biosphère. Nous devons ajouter que le programme de la révolution industrielle, « les humains d’abord », nous amène au bord du gouffre maintenant que nous avons pillé toutes les richesses de la biosphère.
NB : le programme du Front de gauche (L’humain d’abord) est en vente en librairie pour 2 euros…
Dommage que vous fassiez preuve d’une obstination décérébrée à partir du moment ou on ne reprend pas votre slogan rêvé (au mot près évidemment). Je ne vois pas qui vous pourriez convaincre en vous montrant à ce point borné, surtout pas ceux qui sont d’accord avec vous.
Peut-être à méditer.
Mais peut-être non, rien de plus difficile que d’être critique sur soi-même, je peux en convenir.
« D’un côté l’oligarchie de la fuite en avant, de l’autre le populisme et ses bouffées nostalgiques. »
Et c’est quoi le populisme ? Vous pouvez donner une définition ?
Zapping sur le thème « Mélenchon = populiste » : http://www.dailymotion.com/video/xjr5nf_zapping-melenchon-populisme_news
Il semblerait que vous soyez un tout petit peu victime des médias de masse…
Un tout petit peu.