Chargée de la planification écologique, le premier ministre Elisabeth Borne a déclaré que la « révolution écologique » serait « radicale ». Mais Matignon, c’est-à-dire aussi la même, vient de dire qu’il n’y aurait pas d’annonces précises lors de son discours du vendredi 11 octobre. Tout est donc dans l’emphase, rien dans l’application concrète.
Elisabeth Borne : « Nous devons engager des changements radicaux dans nos manières de produire, de consommer, d’agir. Ce n’est pas une question d’idéologie, cela devient, de plus en plus, une question de survie… Ma conviction, c’est que nous devons agir, en même temps, et sur tous les fronts… La planification écologique, c’est avancer dans le bon ordre. D’abord, nous fixer des objectifs ambitieux au niveau européen et national et les décliner secteur par secteur, territoire par territoire. Ensuite, dans chaque filière et dans chaque territoire, nous devons nous réunir et nous accorder, ensemble, sur une stratégie, des engagements et un calendrier. »
Le point de vue des écologistes
Stratégie… calendrier, Élisabeth tient le même discours tenu lors de chaque conférence internationale sur le climat, et ça fait 27 ans que ça dure… bientôt, le mois prochain, la COP27 à Charm el-Cheikh. Le gouvernement français écarte d’ailleurs toute immixtion dans les comportements individuels. Pour l’instant son ambition est seulement de mettre en œuvre les mesures déjà inscrites dans la loi, comme l’interdiction des ventes de voitures thermiques en 2040, l’objectif de sortie des plastiques à usage unique ou l’interdiction de louer des passoires thermiques en 2028. On accompagnera des décisions déjà prises, comme le « zéro artificialisation nette » des sols ou la production de 2 millions de voitures électriques en 2050. En fait on ne fera rien puisqu’il faut attendre l’acception de la baisse de niveau de vie par l’opinion publique, on a encore peur des Gilets jaunes.
Lire, Voiture électrique pour tous, faut pas rêver
Les seules proposition qui font sens seront dures à avaler : faudrait revenir en arrière. Un exemple, le logement. Que dire des « passoires thermiques », que faire pour diminuer la dépense énergétique liée au chauffage ?
La première solution est assez évidente : chauffer moins, beaucoup moins. En 1945, on ne chauffait que la cuisine qui était aussi la pièce à vivre. On trouvait normal que les pièces moins occupées telles les chambres, ne soient pas chauffées. Aujourd’hui il serait normal de sacrifier son confort afin de limiter le nombre de radiateurs et donc notre consommation énergétique.
La deuxième solution est d’ordre culturel : accepter de vivre ensemble dans de plus petites surfaces. En effet, nous sommes très individualistes et considérons comme normal de nous étendre sur des surfaces habitables importantes ; en gros un individu occupe entre vingt et quatre vingt mètres carrés à lui seul. Vingt mètres carré pour une famille de quatre enfants, quatre vingt mètres carrés pour une personne âgée seule. Il est évident que la personne âgée seule peut héberger matériellement une autre personne plus jeune. Il y aurait même intérêt pour sa sécurité et la communication avec l’autre. On comprend bien que ces solutions pratiques matériellement possibles sans frais, sont à l’opposé des principes de notre société individualiste et croissanciste.
La grande majorité des Français est préoccupé par le court terme, comme le pouvoir d’achat et l’inflation. Mais comme la facture énergétique va grimper vers les sommets, les comportements changeront de force. Le sentiment écologique n’est pas grand-chose actuellement, sauf en intentions, mais le signal prix résultant de la raréfaction des ressources fossiles nous fera passer dans une autre dimension culturelle.
– « Mais on voit bien le glissement progressif depuis plus de 5 ans vers l’écologisme. […]
le logiciel de Macron en 2017 était celui d’un libéral en matière économique façon Rothschild, mais les choses changent [etc.] » (Biosphère À 10:01)
Ce n’est peut-être qu’une question d’angle, de point de vue, mais moi je ne trouve pas que les choses changent. Ou alors si, bien sûr qu’elles changent, mais comme c’était prévu, programmé. Le programme de Macron en 2017 (consultable sur en-marche.fr) s’intitulait : «RETROUVER NOTRE ESPRIT DE CONQUÊTE POUR BÂTIR UNE FRANCE NOUVELLE».
Rien qu’avec ça je vois déjà très bien l’esprit (le logiciel) du personnage. La compétition, les conquêtes, la guerre etc. Exemple : «Nous ferons de la France le leader mondial de la recherche sur la transition environnementale» (P.10). La France Champion des tocards … ça fait rêver, non ? Pas moi en tous cas. ( à suivre )
En 2007 sa FRANCE NOUVELLE c’était bien sûr celle du «ni-ni» et du «et en même temps», qui n’a trompé que les gogos. Comme toujours, nous devons d’abord dire merci aux gogos. Si aujourd’hui Macron et sa bande prêchent pour que la France soit une «nation verte», il ne faut pas oublier que l’écologie était, comme chez tous les autres, au cœur de son programme. Dès les première lignes le candidat Macron écrivait : «Le changement climatique nous oblige à repenser notre organisation et nos modes de vie. [et blablabla]».
Son programme écologique (P.10) s’intitule « Inventer un nouveau modèle de croissance». Là encore tout est dit. Une simple lecture en diagonale des 9 points de cette page suffit pour voir que 5 ans plus tard Macron ne fait que suivre son fil et qu’il fonctionne toujours avec le même logiciel. Nous vendre des vessies pour des lanternes, nous enfumer, nous rendre toujours plus dociles et serviles, bêtes à bouffer de la paille, etc. etc.
En matière de planification écologique, le gouvernement est certes actuellement dans l’emphase, dans le blablabla, on peut même dire dans la langue de bois habituelle des politiciens. Mais on voit bien le glissement progressif depuis plus de 5 ans vers l’écologisme. Le climat et ses dérèglements s’imposent à l’agenda politique, la crise énergétique se profile, les ressources se tarissent. Et l’appel à la sobriété de Macron, la mise en place pour l’instant d’une planification purement indicative, laissera bientôt la place aux mesures contraignantes pour nous faire vivre la vie des Amish.
Le politique évolue lentement, soumis à la vox populi qui vit au rythme de son pouvoir d’achat, le logiciel de Macron en 2017 était celui d’une libéral en matière économique façon Rothschild, mais les chose changent .La rupture écologique est pour demain, poussée par les réalités biophysiques.
Le chef de l’Etat l’avait promis pendant la campagne présidentielle, son second mandat « sera écologique ou ne sera pas ». Vendredi 21 octobre, la locataire de Matignon lance d’emblée : « Nous vivons une période critique. Les crises s’accumulent, et les rappels à l’ordre se font de plus en plus pressants. La réalité nous rattrape durement. Nous devons agir fort, dans tous les domaines, et avec tous les acteurs. Ce n’est pas une question d’idéologie, cela devient, de plus en plus, une question de survie ».
Le Conseil national de la refondation (CNR) pour le climat et la biodiversité est créé après six mois d’hésitation depuis l’élection présidentielle. Nous aurions préféré la renaissance du commissariat français au plan.
C’est bien ce que je dis (À 09:27), il sont bien en train de préparer le terrain. Pour nous faire avaler, de force, la Pilule Amère. Comme ils l’ont fait pour le Pass et le Vaccin. Seulement là, nous n’aurons plus la moindre possibilité de dire NON.
C’est donc maintenant que tout se joue.
Plus exactement… que tout pourrait se jouer, si …
Tant que ces gens-là seront dans le double discours (double pensée), avec d’un côté leur blablabla «écologique» (urgence, sobriété, «nation verte» etc.) et de l’autre leur sempiternel discours libéral (Croissance, Compétition, Progrès etc.) celui qui aujourd’hui peut encore sérieusement se dire écologiste… ne peut que REFUSER et combattre cette politique-là.
Pour rappel, le «Commissariat au Plan» existe depuis 1946.
Seulement à l’époque on l’appelait Commissariat général au Plan» (CGP).
En 2006 il est devenu le «Centre d’analyse stratégique» (CAS), et puis en 2013 le «Commissariat général à la Stratégie et la Prospective» etc. etc.
On n’a donc fait que changer l’étiquette. Et on n’a jamais arrêté de tirer des plans… Pour ça, je dirais même que nous sommes les Champions.
Pour moi, Plan me fait penser à Rantanplan. Ou à du flan !
D’ailleurs il n’y a qu’à voir notre actuel «Haut-commissaire au Plan».
– « Que dire des « passoires thermiques », que faire pour diminuer la dépense énergétique liée au chauffage ? La première solution est assez évidente : chauffer moins, beaucoup moins. [etc.] La deuxième solution est d’ordre culturel : accepter de vivre ensemble dans de plus petites surfaces. [etc.] »
Les passoires thermiques, c’est comme le gaspillage alimentaire… c’est juste un énorme gâchis ! Pour ce qui est de cet «ordre culturel»… je viens de relire l’article mis en lien (Programme écologique « logement »). Les commentaires aussi bien sûr. Tout ce que je peux dire, c’est qu’il y en a un, ici, qui n’est pas du tout disposé à ces deux solutions. Comme moi il n’aime pas Macron, c’est d’ailleurs je crois la seule chose que nous ayons en commun. Misère misère.
– « Tout est donc dans l’emphase, rien dans l’application concrète. » (Biosphère)
Oui, dans l’emphase. On peut dire aussi dans la langue de bois. Ou dans le blablabla. Quand ce n’est pas dans le grand n’importe quoi. Il suffit juste de comprendre que ces gens-là se DOIVENT de parler d’écologie, de ne pas oublier d’en parler.
C’est donc juste pour ça qu’ils en parlent : blablabla ! Parler pour ne rien dire !
Mais attention, parler pour ne rien dire ne veut pas forcément dire parler pour ne rien faire, et en même temps. Parce que si ces gens-là ne font que semblant de se soucier d’écologie… pendant ce temps ils planifient autre chose.
La France une « nation verte » … la belle affaire !
– «Les seules propositions qui font sens seront dures à avaler : faudrait revenir en arrière» (point de vue des écologistes)
Oui mais… pour ça nul besoin d’évoquer de suite les Gilets jaunes etc. Faudrait déjà qu’Elisabeth, Manu et Compagnie aient déjà avalés cette pilule amère. Qu’ils soient eux-mêmes con vaincus de cette impérative nécessité de revenir en arrière. Et ceci même à leur «haut» niveau. Adieu le jet-ski et le jet privé !
Et puis revenir en arrière OK, oui mais jusqu’où exactement ? Au Moyen-Age ?
Les saigneurs bien au chaud, bien gras etc. et les gueux à la ramasse, c’est ça ?
Et puis chauffer moins, beaucoup moins (sic) OK. Oui mais… quand on se les gèle déjà, qu’est-ce qu’on fait ? En plus il n’y a pas que de froid, qu’on peut crever.
Bref, on ne fait encore là que tourner en rond. Attention toutefois à ne pas nous enfoncer, à ne pas jouer le jeu de ceux qui tirent les ficelles, il n’y a rien à gagner.