Il faudrait transformer en toute sérénité les urbains en agriculteurs respectueux de l’environnement naturel… La Biosphère souhaite bien du plaisir aux générations futures !
En 2007, la planète compte 6,5 milliards d’habitants dont 2 milliards sont mal nourris et 854 millions sont affamés. Nous pouvons donc déjà déterminer que les 9 milliards de Terriens en 2050 ne pourront pas tous manger à leur faim. Les terres apparemment vides sont déjà utilisées en jachères pour rotation longue des cultures ; mais pourtant on parle de cultiver ces jachères pour produire des agrocarburants ! Les engrais seront beaucoup plus chers puisque fabriqués à partir d’un pétrole en voie de disparition, et forcer le sol à donner plus se heurte à la loi des rendements décroissants en agriculture. Les produits phytosanitaires entraînent déjà une forte pollution et l’accès à l’eau pose problème dès aujourd’hui. On ne peut donc compter ni sur une agriculture plus extensive, ni sur une agriculture plus intensive. Enfin on connaît la dégradation actuelle des écosystèmes, l’épuisement des ressources halieutiques, la déforestation, la désertification, la salinisation des sols, la pression qu’exercera la production de biocarburants au détriment des ressources vivrières. Le prix des denrées alimentaires va exploser d’ici à 2050, et toucher de plein fouet les plus démunis. Une expertise de la Banque mondiale évoque bien un nouveau modèle d’agroécologie, mais quand on mesure le rejet de l’agriculture biologique dans les pays développés, quand on voit le sort réservé aux paysans qui font de l’agriculture biologique sans le savoir dans les pays pauvres, on peut déjà prévoir le résultat. De plus, il est vain de parier sur la capacité des écosystèmes à se régénérer quand la pression démographique s’accroît : douze pays verront leur population tripler dans les cinquante prochaines années, 51 connaîtront un vieillissement accéléré, les stabilités sociales seront menacées, les paysans seront encore les premières victimes des conflits.
La biosphère aime les objecteurs de croissance, elle aime aussi les objecteurs de conscience : à chacun de s’engager le plus profondèment possible…
Il suffirait d’arrêter toutes les guerres, mais celà fait partie du domaine du rêve….