Les sciences économiques et sociales (SES) sont l’enseignement où, par excellence, les savoirs pluriels des sciences sociales peuvent permettre de comprendre le caractère systémique des crises écologiques, leur articulation avec nos modes de production et de consommation comme avec nos structures sociales et politiques. Un collectif de spécialistes déplore que les questions d’écologie n’occupent qu’une place minime dans les classes au regard des enjeux.
Collectif : Depuis longtemps, les disciplines constitutives des SES ont reconnu l’existence des frontières de la biosphère, prenant acte de l’encastrement des rapports économiques et sociaux dans les limites finies de notre planète. Les concepteurs des programmes de SES, qui ne consacrent qu’un chapitre aux enjeux écologiques à partir de la classe de terminale, s’obstinent pourtant à considérer les questions environnementales comme un défi technologique qu’il s’agirait de relever, sans questionner le paradigme dominant dont l’échec est sous nos yeux, avec des instruments dépassés : privatisation des ressources, incitations monétaires et interventions correctrices des pouvoirs publics pour préserver le marché et ses propriétés autorégulatrices, techno-solutionnisme, « croissance verte », etc. En France, les lycéennes et lycéens continuent d’être formés à des modèles économiques qui ne tiennent pas compte des limites écologiques de la croissance ou prétendent pouvoir les ignorer en recourant à l’innovation technologique. Cette approche place nos élèves en situation de dissonance cognitive : le hiatus entre les programmes actuels, qui portent la marque d’une vision dépassée du système économique, et le besoin de révolutionner nos connaissances, nos paradigmes, nos modes de vie et nos modes d’action collective, devient criant et pour tout dire intenable.
L’approche résolument interdisciplinaire, principe fondateur des SES, que les nouveaux programmes ont peu à peu dénaturée, est une ressource essentielle pour apaiser l’angoisse écologique légitime de notre jeunesse confrontée à des crises complexes.
Le point de vue de Michel SOURROUILLE : J’ai été professeur de SES toute ma carrière depuis les années 1970, époque où j’avais lu le rapport sur les limites de la croissance (1972) qui me paraissait incontournable. Pourtant le contenu de mes programmes a été maintes fois manipulé par les pontes de l’université, adeptes du croissancisme à tout va. Le côté transversal a été systématiquement rogné pour correspondre à l’économie orthodoxe (business as usual).
Je rappelle un sujet de bac réellement posé en 1975 : « La poursuite de la croissance, telle que l’ont connue depuis la deuxième guerre mondiale les économies capitalistes développées, semble poser de plus en plus de problèmes. Vous présenterez la crise actuelle et ses mécanismes et vous tenterez de déterminer dans quelle mesure et pour quelles raisons un changement d’orientation parait devoir s’imposer. »(aux lendemains du 1er choc pétrolier).
Depuis nous avons complètement régressé et nos jeunes ne sont pas préparés à la nécessaire rupture écologique. Inquiétant !
Lire, échec flagrant du bac Sciences économiques
Le débat qui ne devrait pas avoir lieu
verst : La prochaine fois, les enseignants cathos vont exiger l’enseignement détaillé du nouveau testament à tous les élèves, notamment les musulmans… Le militantisme a t-il sa place à l’école publique? La réponse est que ce serait la négation même du caractère de cette école.
Volcelest : Verst, vous mélangez tout. Vous ne semblez d’ailleurs pas vraiment avoir compris ce qu’est le réchauffement climatique et la déplétion des ressources. Comparer ces faits à du militantisme alors que le défi à venir touche à la vie sur Terre en est la preuve. Désespérant de lire des commentaires comme le vôtre.
Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere
le bac SES a 41 ans (en 2008)
le sujet de bac ES, 21 juin 2011
Bac SES 2014, thuriféraire de la croissance libérale !
Encore une tribune, encore un collectif, encore et toujours les mêmes analyses, les mêmes appels et rappels etc. Et bien sûr, en suivant, encore et toujours les mêmes réactions et «débats», à la con. Comme avec ce verst, par exemple, mon dieu quelle couche !
Cette fois, encore, c’est l’enseignement qu’il faut revoir. Bien sûr !
L’enseignement, si ce n’est le formatage, ce qui va dans le sens de ce pauvre verst.
Celui de nos chères petites têtes blondes, brunes et autres.
Bref, faukon leur mette plus d’écologie dans la tête. Bien sûr. Et moi je suis POUR.
30 heures d’écologie à l’école par semaine ! Avec travaux pratiques, petits gestes, tri sélectif, culture du radis, pose du préservatif, et tout et tout et TOUT ! ( à suivre )
Et un peu de français quand même, ne serait-ce que pour comprendre ce qu’ON raconte. Et aussi un peu de maths. Et de géographie et autres indispensables.
– « Soulève un peu mon cartable, L’est lourd comme un cheval mort
Dix kilos d’indispensable, Théorèmes de Pythagore
Si j’dois m’avaler tout ça, alors j’dis « Halte à tout »
Explique-moi, Papa, c’est quand qu’on va où ? » ( Renaud )
Quand je pense à ces jeunes, en écoles de commerce et de marketing, qui n’ont jamais entendu parler d’Edward Bernays (Propaganda)… et à tous ceux à qui le mythe de la Caverne ne dit rien… et ce ne sont là que deux exemples… je me dis que tout ça, c’est juste pour l’enseignement. Or c’est TOUT qui est à revoir !