(sur)tourisme, une activité sans fondement

1 voyageur dans un lieu de vie, il sera bien accueilli. 1 000 touristes dans le même lieu, c’est une catastrophe. Il suffit qu’une série sud-coréenne de Netflix montre une scène romantique sur un ponton du lac de Brienz, en Suisse, pour que le tranquille village d’Iseltwald soit envahi par des milliers de touristes asiatiques, obligeant les autorités locales à installer un tourniquet d’accès moyennant 5 francs suisses. Sur ce blog biosphere, cela fait longtemps que nous critiquons le tourisme, une vraie imbécillité écologique, un tourisme qui tue le tourisme, etc. Il y a nécessité de se déplacer moins vite, moins loin, moins souvent. Sinon notre société va s’effondrer sous son propre poids. Ce qui paraît dorénavant inéluctable ! Sauf pour ceux qui croient encore que les classes populaires ont le droit de saccager la planète en sortant de leur HLM.

Rémy Knafou (géographe): Le mot « surtourisme » plaît et le thème est de saison… L’évocation du surtourisme alimente le procès du tourisme de masse, autrement dit du tourisme des grands nombres, celui des classes populaires et moyennes, nos élites n’ayant jamais supporté d’avoir à partager avec ces dernières des lieux qu’autrefois leurs prédécesseurs étaient les seuls à fréquenter.

le point de vue des écologistes abonnés au MONDE

BOLAND : Hypocrisie aussi du journal LM, – et d’autres !-avec ses titre  » les expos QU’IL FAUT VOIR » avant la fin de l’été, les dix destinations À NE PAS MANQUER, etc…

  • Une analyse de classe obsolète

CM : Knafou veut nous faire croire que la critique du surtourisme est une façon de critiquer le tourisme des classes populaires. Or rien n’est plus faux. Le surtourisme, c’est l’internationalisation du tourisme. Les touristes américains ou asiatiques qui viennent en Europe sont très loin de ressembler à des classes populaires, voire moyennes. Or c’est bien eux qui fournissent les plus gros bataillons. Pour un spécialiste du sujet, l’erreur est tellement énorme qu’on comprend qu’il s’agit encore une fois d’une lecture idéologique, chose courante chez nos universitaires.

Arl et sienne : C’est vrai, dire qu’il y a des riches et des pauvres, c’est à la mode. Le problème, au fond, c’est les congés payés depuis 1936, sans compter les 35 heures…

Bertrandoulefifre : Article à verser à la longue litanie de la bien-pensance des géographes qui se veulent sociologues façon Bourdieu ! Ah ! les belles plages et les sommets vivifiants où gisent des monceaux d’ordures laissées par des fêtards angéliques et les lendemains de bitures ! Œuvre des élites friquées méprisantes, ça va sans dire !

Léon Tr. : Ce papier qui, comme souvent, rapporte tout à la lutte des classes, oublie de proposer des solutions réalistes. Bizarrement, il s’attaque au tourisme responsable et défend le droit des « classes populaires » (sans les définir, bien sûr) à visiter Venise et le Machu Pichu au mois d’août… La massification du tourisme est une catastrophe écologique, sociale et culturelle. Et ce n’est pas en défendant le droit des « masses » à une pratique aussi absurde que nuisible que l’on fera avancer l’humanité !

NC : Toujours les mêmes rengaines sur la lutte des classes. Décidément le monde universitaire français est indécrottablement de goooche …

Punchingball : J’aimerais bien savoir qui sont ces « classes populaires » dont on parle, désignées comme fauteurs de surtourisme …Toujours ce flou comme avec les « classes moyennes ; 40 % des Français ne partent pas en vacances d’été : les voilà, les classes populaires qui ne feront jamais du tourisme.

  • Le poids du nombre

roger du 23 : c’est bien le nombre qui pose problème…il y a trop de gens sur terre. Cela entraîne tous nos ennuis, pollution, déforestation destructions du vivant…le final égal réchauffement planétaire….alors la lutte des « classes » à la Lénine…..c est du passé….nous devons en faire table rase….

ERoy : Cet article ne répond pas à la question qui fâche : comment allons nous passer de 750 millions de touristes potentiels à 3 milliard au moins (en comptant les chinois et les indiens qui ont bien le droit, comme nous de profiter des transports aériens)… le tout sans polluer notre belle planète !

Penelope : Personnellement, j’ai de plus en plus de mal à visiter des lieux touristiques, rien que l’idée de suivre le troupeau en short téléphone à la main suffit à me filer le bourdon

  • Des touristes sans conscience environnementale

skid : Le pétrole bon marché, abondant pour un temps limité, a créé l’hyper-mobilité de ceux qui en disposent, la croissance fulgurante des échanges mondialisés, et bien-sûr aussi le tourisme de masse. Croire que visiter le moindre recoin « à la mode » de la planète pour quelques centaines d’euros est un acquis définitif de la classe moyenne est une illusion offerte par l’abondance de pétrole. Voir le terme de « pétro-bourgeoisie », évoquant cette addiction de la classe moyenne à l’hyper-mobilité fossile (au mépris des conséquences environnementales). Si la transition vers un tourisme durable et un peu respectueux des destinations n’est pas simple à mettre en place volontairement, cette transition se fera tôt ou tard sans le moindre doute avec la fin de l’abondance d’énergie fossile. On ne négocie pas avec les lois de la physique : fournir assez d’énergie pour 100.000 à 150.000 vols par jour à prix cassés ne peut pas durer.

Lipo : Je suis d’accord avec vous. C’est l’énergie « gratuite » ou presque qui a permis la mondialisation des échanges commerciaux et des mobilités humaines, notamment touristiques. C’est la classe moyenne mondialisée (européenne, asiatique, américaine) qui voyage, pas les classes « populaires ».

Thufyr : Et la sottise humaine ? Meilleure alliée du surtourisme, il faut appeler un chat, un chat. Ce géographe qui prétend déceler un problème d’inégalités sociales n’a certainement jamais vu quelqu’un faire un selfy avec un mobile à plus de 1000 €, en tournant (évidemment !) le dos au site intéressant et en partant sans un autre regard…le tourisme est devenu une activité de moutons en mal de like.

OBJM : Il n’en reste pas moins que le surtourisme est bien une réalité et un danger. Que propose Knafou ? Rien ! Proposons-lui alors de relire d’abord Pascal : « Tout le malheur des hommes vient d’une seule chose qui est de ne pas savoir demeurer en repos dans une chambre ».

X.ARANUI : Pourquoi voyage t-on ?

4 réflexions sur “(sur)tourisme, une activité sans fondement”

  1. Selon moi le sur-tourisme est liée à l’industrie et robots qui ont remplacé l’activité humaine ! C’est à dire que les individus ne savent plus rien faire à part d’être spectateur, ils ne savent plus s’occuper ! Plus grand monde ne sait faire quelque chose de ses 10 doigts. Même au boulot, il y a beaucoup de bullshit jobs ! La plupart des individus ne savent que faire des boulots où l’on parle ou concernant les 10 doigts au mieux procéder à de la saisie sur un ordinateur ! Les individus ont perdu le sens de la créativité, tous les biens et services ont été standardisés afin de procéder à de la production de masse au détriment de la qualité. Leurs mains ne servent qu’à saisir les biens dans les rayons de supermarché comme si les marchandises étaient illimitées, quant à leurs pieds ils courent sur des tapis roulant, puis partent en vacances pour rôtir au soleil !

    1. À qui profite l’industrie et les robots ? À qui profite la Bêtise humaine ? etc.
      Selon moi le sur-tourisme est lié au Système (capitaliste), point barre !
      Le sur-tourisme étant entendu là comme le tourisme poussé à l’extrême, au-delà du raisonnable, de la juste mesure. Pas besoin de rappeler que le Capitalisme ne vise que l’accumulation sans limite des richesses, et que pour lui tout ce qui va dans ce sens est bon. À commencer par la transformation de l’individu (citoyen) en producteur-compétiteur-con-sot-mateur etc. incapable de raisonner en dehors du cadre du Système.
      À force de lui dire que le bonheur c’est d’avoir de l’avoir plein ses armoires, de lui dire “ça c’est vrai ça c’est pas vrai, ça c’est bien ça c’est pas bien“ etc. etc. il a donc fini par le croire.
      Et il est donc devenu acteur, complice etc. de sa propre misère. ( à suivre )

      1. Seulement comme tout a des limites, et comme je le disais hier À 08:47, quand la coupe est pleine, les plages bondées, le littoral et la montagne totalement bétonnés, en toute «bonne» logique le Système trouve encore une solution pour continuer à engranger toujours plus. Et c’est pour tout pareil !
        Plus de pétrole ? Qu’à cela ne tienne ! Les capitalistes continueront à se faire du fric en nous vendant des vélos, des brouettes etc. Et bien sûr en exploitant ceux qui les fabriqueront. Ils nous chanteront les bienfaits de l’exercice physique, du travail manuel etc. ils iront même jusqu’à nous vendre leur décroissance. En même temps que les bienfaits de la Compétition (de la guerre) bien évidemment. Rien ne les étouffe, ils peuvent tout récupérer, tout transformer, dans leur propre intérêt bien sûr. Pas besoin d’en rajouter avec le communisme, Martine Aubry et patati et patata.

  2. – « Il ne s’agit pas, ici, de nier les effets négatifs du surtourisme lorsqu’il est caractérisé, mais le mot est souvent employé à tort et à travers, car c’est un domaine où la confusion règne et est habilement entretenue. » (Rémy Knafou)

    Entièrement d’accord. Et ce ne sont pas les commentaires qui pourraient le contredire.
    Surtourisme me fait penser à Surpopulation. 🙂

    – « Sur ce blog biosphere, cela fait longtemps que nous critiquons le tourisme, une vraie imbécillité écologique, un tourisme qui tue le tourisme, etc.» (Biosphère)

    Le tourisme est donc une imbécillité écologique, qui tue … le tourisme.
    Explique moi Papa, c’est quand qu’on va où ? N’importe quoi. 🙂

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