Fin de vie, Emmanuel Macron procrastine

Le pape ne se pas fait prier pour donner son avis sur l’euthanasie: « On ne joue pas avec la vie ! On ne joue pas avec la vie, ni au début ni à la fin… Aujourd’hui, soyons attentifs aux colonisations idéologiques qui vont à l’encontre de la vie humaine. Sinon ça finira avec cette politique de la non-douleur, une euthanasie humaniste. »

De son coté le chef de l’État français, aux prises avec des interrogations personnelles et des considérations politiques, hésite, hésite, hésite…

Béatrice Jérôme : La ministre Agnès Firmin Le Bodo a remis une première version du texte à l’Élysée. Ce projet de loi sur la fin de vie, dont il aimerait faire le marqueur sociétal de son dernier quinquennat, le tourmente.« J’ai en la matière une opinion personnelle qui, comme celle de nombreux Français, peut évoluer, évolue, évoluera, qui le sait ? », déclarait Emmanuel Macron, le 3 avril 2023. Le président de la République revendiquait son propre libre arbitre : « Sur les questions éthiques, mêlant l’intime et le politique, il y aura toujours, et c’est d’ailleurs sain, la possibilité de conscience qui objecte à l’assentiment général ». Ces derniers temps, le président se documente beaucoup sur le modèle de l’Oregon… Reste un scénario qui permettrait à Emmanuel Macron de s’exonérer de devoir trancher un dilemme cornélien : il pourrait ne pas inscrire la dépénalisation de l’euthanasie dans le projet de loi initial et laisser l’Assemblée nationale l’introduire dans le texte au moment de son examen.

Lire, Oregon, paradis de la fin de vie

Le point de vue des écologistes pour une vie moins longue

Jeanne A : Que de reculades, de procrastination, de pas en arrière et de tergiversations. Macron est incapable de décider quoi que ce soit (rappelez-vous par exemple que jusqu’au dernier moment il a reculé sur le prélèvement à la source de l’impôt). Coups de menton et regard d’acier….. de la fumée !

Elsa : A quoi ça sert de faire une convention citoyenne pour qu’après, ce soient les états d’âme du président qui déterminent le résultat (ou pire, ceux de sa femme, jamais élue) ? La volonté du peuple sur le sujet est claire et stable, sondage après sondage. Le citoyens veulent une aide active à mourir afin que tout le monde, même paralysé, puisse en bénéficier. La SFAP ne représente que la partie la plus conservatrice des médecins réanimateurs, cette association étant proche d’organisations très à droite. On a eu le même débat quand il a fallu légaliser l’IVG : certaines associations de médecins étaient bruyamment contre… mais ceux qui étaient au contact de la détresse des femmes étaient pour, et ça a suffit. On ne demandera pas à tous les médecins de prescrire des produits létaux. Arrêtons de nous mêler de la vie (et de la mort) de nos voisins.

FTet : Les positions de ce collectif SFAP (professionnels des soins palliatifs) ont été relayées auprès de Brigitte Macron. En privé, l’épouse du chef de l’Etat confie avoir pris la mesure des réticences d’une bonne partie du monde médical à une loi qui légaliserait l’euthanasie. Entre ce lobbying et les mentions des états d’âme d’Emmanuel Macron, on ne s’inscrit plus dans un cadre républicain. Les considérations personnelles du président, et a fortiori celles de sa femme, ne doivent pas définir la conduite de la Nation, surtout quand une convention citoyenne a rendu des conclusions.

Nathalie42 : Sur le sujet les soignants que l’on entend (quasi exclusivement) sont ceux de la SFAP, mais quid des médecins généralistes, d’autres types de professions médicales et para ?

Linfirmier : Faut arrêter de parler des blouses blanches comme si c’était la majorité. Il n’y a que le corps médical qui n’est pas d’accord pour l’euthanasie. Côté infirmier, il y a une très grande majorité qui le réclame et pour une très bonne raison : c’est nous qui sommes auprès des patients lors de la fin de vie ! Malheureusement on voit beaucoup trop de cas où la fin de vie est très très douloureuse pour les patients parce que très mal gérée vu que le corps médical a peur de la mort.

Michèle de Dordogne :  » le chef de l’Etat, aux prises avec des interrogations personnelles » Le président ne doit pas avoir d’interrogations personnelles sur le sujet : personne ne lui demandera jamais d’utiliser pour lui le suicide assisté ou l’euthanasie, qu’il laisse donc les Français décider : s’il organisait un referendum, pour ou contre, ce serait le « pour » qui l’emporterait de loin et Macron resterait dans l’histoire comme un bienfaiteur. Je ne comprends pas qu’il hésite.

gral : Problème quelle sera la question claire et précise ? Pour un problème qui n’est pas binaire, je ne pense pas qu’on puisse le résoudre par un oui ou un non.

Michèle de Dordogne à Gral : c’est par une « votation » (autrement dit un referendum) que les Suisses ont obtenu, il y a déjà longtemps, la légalisation du suicide médicalement assisté, y compris pour les étrangers : mon frère en a profité, c’est épatant, il est mort avec le sourire à l’idée de quitter son corps/prison qui se paralysait peu à peu alors qu’il perdait progressivement la vue. Il ne voulait pas devenir un légume avec une intelligence intacte.

G92 : Quelle hypocrisie et quel conservatisme de la part de notre Président et de certaines institutions. Sont-ils sous l’influence des lobbies religieux ? Dans cet article il est signalé le refus « des soignants », cela paraît abusif et déplacé, il serait plus juste de parler « DE soignants « , c’est à dire de certains qui ne représentent pas la totalité du corps médical. Plutôt que d’aller en Oregon, notre président ferait bien de s’inspirer de la loi belge sur l’euthanasie adoptée en 2002, malgré des oppositions de religieux et de certains soignants. Avec un recul de 21 ans, cette loi belge fonctionne bien, à la satisfaction du plus grand nombre. Mr le président, je vous recommande de regarder le film belge « les mots de la fin ».

Raki : Tous ces débats oublient la volonté du sujet : s’il a demandé de façon valide l’aide légale à mourir, il s’agira de son propre suicide assisté, que l’acte soit réalisé par lui-même ou par un assistant en substitution s’il en est incapable, conscient ou non. La nouvelle loi doit l’établir. Le mot euthanasie vise la mort donnée sans être demandée, ce qui reste un assassinat (avec peut-être circonstances atténuantes). Seul un biais d’habitude pousse à ce que l’assistance, qui pourtant n’est pas un soin, vienne d’un soignant: elle peut émaner d’associations homologuées. Les lignes rouges du PR ou du CCNE sont arbitraires, seuls comptent la volonté éclairée du sujet et l’espace de liberté à ouvrir que pourront refuser tous ceux qui préfèrent la position doloriste du pape.

Lug Lamhfhada : Euthanasie. Étymologiquement « bonne mort ». Avec le temps le sens des mots portent ce que l’on veut faire dire. Que ceux qui s’y opposent soient respectés et que ceux qui souhaitent se donner une « bonne mort » se la donne ; le suicide a visiblement toujours existé et existera toujours…. La France est championne pour se torturer l’esprit avec de vaines et longues polémiques.

Sauf qui Peut : Si d’aucuns préfèrent une fin de vie douloureuse, humiliante et encombrante pour leur proches, c’est leur choix mais qu’ils ne viennent pas faire la morale à ceux qui veulent garder leur dignité tout en ménageant leur entourage.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Blocage palliatif sur la fin de vie

extraits : Le 14 juin 2023, en ouverture du congrès de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP), Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée chargée de l’organisation territoriale et des professions de santé , a multiplié les gages de sa volonté d’« écouter » les soignants. Fer de lance de l’opposition à une évolution du droit, la SFAP a fédéré une bonne douzaine d’organisations représentatives du monde médical et des sociétés savantes qui militent contre l’aide active à mourir : « Donner la mort n’est pas un soin »…

Convention sur la fin de vie, le manifeste

extraits : Nous sommes 184 citoyennes et citoyens tirés au sort, riches d’une diversité d’origines, d’expériences et d’opinions…Nous avons abordé la question de l’aide active à mourir (suicide assisté et euthanasie) dans ses dimensions éthiques, médicales, philosophiques et spirituelles. Après en avoir largement débattu, la majorité de la Convention s’est prononcée en faveur d’une ouverture à l’aide active à mourir…

Fin de vie et arrêt des soins palliatifs

extraits : Il nous paraît hallucinant que le gouvernement ménage d’emblée le corps des médecins gagnant leur vie par les soins palliatifs et l’acharnement thérapeutique au détriment des usagers, ceux qui ont personnellement besoin qu’on arrête de les « aider » à survivre… C’est le libre choix des personnes qui doit l’emporter, que ce soit dans le cas de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) ou dans le cas de l’interruption volontaire de vieillesse (IVV). Sinon il y a de toute façon avortement clandestin ou suicide. Les politiques ne doivent ni suivre le changement social en matière de vie et de mort ni le précéder. Il doivent l’accompagner…

11 réflexions sur “Fin de vie, Emmanuel Macron procrastine”

  1. En plus beaucoup d’hypocrisie chez les catholiques qui prennent en considération les paroles du Pape quand ça les arrangé. En effet, le Pape est opposé à l’avortement pourtant aucun catholique et pas même MichelC ne revient mettre en cause le droit à l’avortement en France ! Alors cette histoire de celui qui dirige c’est du pipo car uniquement pour ce qu’on veut ! Autrement dit, c’est comme les menus au restaurant où chacun sélectionne un certain nombre de paroles du Pape à la carte !

    1. C’est bien ce que je pensais, À 13:44 , quand je te demandais si tu saisissais la nuance. Pour Toi… diriger, guider, éclairer… ça veut dire imposer. Bien sûr !
      Pour Toi, celui qui dit la vérité… c’est un menteur. Bien sûr !
      Et encore s’il n’y avait que ça. Si le pape, ou n’importe qui, te montre le dictionnaire, ou la lune… eh ben Toi, bien sûr… tu regardes le doigt. Et du coup tu ne comprends rien. Normal ! Et alors tu mélanges tout, toutes les nuances, tu fais ta grosse tambouille, et tu racontes n’importe quoi. Normal ! Comme d’habitude quoi. Misère misère !

      1. Aillez voilà tes outrances mélanchoniennes à accuser tes interlocuteurs de raconter n’importe quoi ! Ben non je ne mélange rien du tout ! C’est bel et bien ce que tu fais, tu reprends les phrases du Pape qui t’arrangent, pour accueillir des migrants clandestins à gogo en France tu fais des louanges au Pape, mais si on parle du droit d’avortement en France, silence radio de MichelC qui ne fait plus de louanges au Pape à ce sujet puisque ce dernier en veut l’interdiction pure et simple ! Donc tu mets bien en avant le Pape pour obtenir des clandestins à gogo en France ! Le Pape est à la carte comme au restaurant !

        1. Parti d'en rire

          Mais arrête donc de raconter n’importe quoi, c’est fou ça ! Et puis arrête aussi de faire ta pleureuse, tu fais tout pour te faire battre et je suis que t’adoooore ça.

  2. – « Le pape ne se pas fait prier pour donner son avis sur l’euthanasie: »

    Et encore heureux ! Il ne manquerait plus que ça, que le pape rechigne à donner son avis sur le sujet. Sur la vie, la fin de vie, l’IVV (euthanasie), la mort, la peine de mort, l’IVG etc.
    C’est justement ça son cœur de métier. Imaginez un chef étoilé infoutu de donner son avis sur l’industrie agroalimentaire, la junk-food etc. N’importe quoi, bien sûr !

    De son coté Manu « aux prises avec des interrogations personnelles » hésite, hésite…
    Et hésite encore. Et cette pauvre Michèle de Dordogne qui ne comprend pas… qu’il hésite.
    La pauvre. Mais que lui reproche t-ON encore au Manu ?
    D’hésiter et de procrastiner… vraiment ? Comme pour le Glyphosate finalement. Comme pour la Transition etc. Voudrait-ON alors que pour se décider il se réfère connement aux sondages ?
    ( à suivre )

    1. À ce moment là bonjour la sondocratie. À ce moment là même plus besoin d’un chef d’État. À ce moment là une simple machine, un ordi, fera aussi bien l’affaire.
      En plus un ordi n’est pas « aux prises avec des interrogations personnelles », lui.
      Ben oui, quoi de plus con qu’un ordi ?
      Sondocratie si ce n’est l’ochlocratie, le pire des régimes politiques selon Polybe.
      Imaginez qu’un sondage lui «révèle», au Manu, qu’une large majorité des Français pense que l’essence est trop chère, que trop c’est trop… et que maintenant l’écologie ça commence à bien faire ! Et alors ? Eh ben n’importe quoi, bien sûr !

      Rappelons que de cette Convention sur la fin de vie, il ressort qu’une large majorité juge indispensable de développer les soins palliatifs, de former les médecins etc.
      Alors, je le redis, une chose après l’autre !
      Qu’ON commence par ça, et après ON en reparle.

      1. En attendant… cette comparaison entre la position (point de vue) du pape et celle de notre président, est ridicule ! Que ça plaise ou pas à certains… le premier est un directeur de conscience… le second n’est qu’un dirigeant d’État. Et ce n’est pas du tout la même chose, le même job etc. Bref, François et Manu ne jouent pas dans la même cour.
        Alors bien sûr, ON n’a pas oublié la récente visite du pape à Marseille, ses leçons de morale… le Vélodrome plein à péter etc. Une véritable star ce François !
        Certains rabat joie auraient peut-être préféré voir autant monde et de joie autour d’un autre genre de messager. Pas Poutine quand même, si ? Quoi qu’il en soit, François a bel et bien volé la vedette à ce pauvre Manu. Qui juste en suivant a été pris d’une envie subite… de parler aux Français… pour tenter de reprendre la main. C’est ridicule !
        D’autant plus pour ne rien dire de nouveau. Comme ici quoi. 🙂

    2. Le Pape n’a pas à imposer ses vues aux non croyants ! Que les catholiques n’appliquent les consignes du Pape qu’à eux-mêmes ! Dans tous les cas, le gouvernement doit donner le choix à chaque personne de recourir ou pas à l’euthanasie ! Les catholiques et le Pape n’ont aucune légitimité pour interdire le recours à l’euthanasie auprès des non croyants ainsi qu’à des croyants d’autres religions, ce ne sont pas leurs oignons ! Le recours à l’euthanasie doit être un choix individuel !

      1. Le pape n’impose rien. Le pape nous éclaire, nous dirige, nous guide.Saisis-tu déjà la nuance ? Non ? C’est bien ce que je pense.
        Lis bien le commentaire de Lug Lamhfhada. Notamment : « Que ceux qui s’y opposent soient respectés et que ceux qui souhaitent se donner une « bonne mort » se la donnent »
        Si l’envie t’en prend… personne ne n’interdira de te suicider. D’ailleurs, comment le pourrait-on ? Pour ce faire, tu n’as que l’embarras du choix.
        En attendant… seule ta conscience, si t’en as une… peut te l’interdire.
        Tout le reste n’est que du blablabla !
        Ceci dit, Toi qui est toujours le premier pour critiquer l’«assistanat»… ne vient surtout pas nous parler d’un quelconque droit. Encore moins d’un choix et patati et patata ! À la limite, parle-nous plutôt d’une prestation, de service.

        1. En France, on parle de professionnels de santé. En Europe, on parle de prestataires de soins…. Les médecins sont-ils, ou doivent-ils devenir, de vulgaires prestataires de service ? ( Au delà bien sûr du cadre des prestations de service prévues dans le Code de la santé publique : Articles L4112-7 à L4112-8 )

          – « Je n’ai pas signé pour être prestataire de service »
          ( Nouvelle loi sur la fin de vie : la réticence des soins palliatifs
          radiofrance.fr/franceinter/ 27 septembre 2023 )

        2. Ben non justement le Pape ne nous dirige pas ! Ses dogmes et croyances religieux ne concernent que ses ouailles catholiques et ses résidents au Vatican ! Il dirige le Vatican et uniquement les individus qui consentent d’être dirigés par lui ! Il n’a pas a imposé ses directives aux autres ! Autrement dit si des catholiques ne consentent pas à l’euthanasie pour leurs propres cas, grand bien leur fasse ! Mais ils n’ont pas à interdire l’accès au recours de l’euthanasie aux non croyants et aux non catholiques !

Les commentaires sont fermés.