Bénéfices et profit, des anomalies financières

Le chiffre d’affaires de l’entreprise, c’est l’apport d’argent par les consommateurs. Une fois payée les charges, la répartition de la valeur ajoutée peut se faire de différentes façons et dans une société bien faite, il n’y a plus de profit. Les actionnaires ne sont que des profiteurs qui ont accumulé un capital financier sur le dos des travailleurs. Ils n’ont donc droit à rien, les institutions financières sont là pour avancer l’argent aux entreprises qui en ont besoin. Plutôt que de distribuer les bénéfices aux actionnaires, mieux vaut répartir l’argent « en trop » à l’ensemble du personnel ou, et c’est le plus justifié, redonner l’avancée de fonds des consommateurs en diminuant les prix de vente. S’il reste encore un profit, il va à l’État qui l’utilise pour le bien commun

Béatrice Madeline : Si l’on retire la part qui est reversée à l’Etat sous forme d’impôts et de taxes, les deux tiers (66 %) de la richesse produite va aux salariés, sous forme de rémunération, et un tiers aux profits − ceux-ci étant pour partie reversés aux actionnaires avec les dividendes, et pour partie réinvestis dans l’entreprise. La rémunération des actionnaires représente environ 4 % du PIB en France. Une part des dividendes part vers les investisseurs du reste du monde. La part des dividendes dans les profits est historiquement élevée : elle représentait plus de 50 % en 2023, mais elle est montée à plus de 80 % en 2022. En moyenne, sur la période 1980-2023, ce chiffre était d’environ 30 %.

le point de vue des écologistes anticapitalistes

– Les marges nettes dans certains secteurs (automobile, pharmacie, énergie et bien d’autres) sont rarement annoncés car les chiffres sont tout simplement déraisonnables. Si c’était le cas, les consommateurs verraient qu’ils se font voler.

– Les dividendes du seul CAC40 sont de 47 milliards d’€. Si on les redistribuait intégralement aux 48 millions des français qui ont un revenu cela ferait déjà 979 € pour chacun.

– Ce qui gêne encore plus que le fait que des sociopathes cherchent à être toujours plus riches, c’est que des familles de travailleurs ne puissent pas se loger, se nourrir et se soigner correctement avec le fruit de leur activité.

– Que l’actionnaire reçoivent un dividende comme propriétaire de l’entreprise choque. Il devrait en être de même à propos des propriétaires de logement qui touchent un loyer, c’est le même mécanisme.

– Le libéralisme économique a voulu une économie ouverte, en particulier depuis l’Acte unique européen de 1986 et le Traité de Maastricht. Depuis, la redistribution des facteurs de production est donc mondiale et si on ne change le paradigme, les effets principaux resteront les mêmes.

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Nicolas Hulot et le PROFIT

extraits : Dans le code civil français, on peut lire aujourd’hui encore que l’objet d’une entreprise, c’est le profit. Pourtant, à l’origine, elle devait être un moyen au service de l’humain, et petit à petit, par la dérégulation, les priorités se sont inversées, et aujourd’hui on annexe l’économie aux besoins de la finance, et on utilise les hommes comme du vulgaire capital. Ce monde où on licencie des gens parce que les dividendes versés aux actionnaires ne correspondent pas à la prévision du dernier conseil d’administration n’est rendu possible que parce qu’on l’accepte.

Le profit privé est incompatible avec le bien commun

extraits : Une transition écologique réussie bouleverserait les règles du libéralisme économique. Promouvoir le bien commun plutôt que le profit, c’est vouloir la coopération plutôt que la compétition, l’équilibre écologique plutôt que l’expansion économique. Il nous faut un Etat qui pose la prévention de l’effondrement de la biosphère comme but de la politique humaine dans le demi-siècle à venir. Appelons partout à la régulation, à la réglementation et à la logique coopérative. Les entreprises ne doivent pas désirer le profit pour leur propre compte, mais doivent toujours rechercher le bien commun au travers de leurs activités particulières. La concurrence doit être bannie du système économique….

Fin des inégalités, c’est bon pour le climat

extraits : Qu’on se le dise, toute inégalité de revenu ou le patrimoine résulte d’une expropriation par certains individus de la plus-value produite par autrui. Normalement un travailleur, qu’il soit simple manœuvre ou grand PDG, ne peut consacrer en une heure de travail plus de 60 minutes de labeur. Et d’ailleurs chaque personne a les mêmes besoin qu’autrui. On s’aperçoit aujourd’hui, avec les crises écologiques, que la distribution des richesses n’est pas seulement une exploitation de l’homme par l’homme, mais de plus en plus une détérioration forcenée de la planète par les plus riches.

Les inégalités du point de vue écologiste

extraits : Notre société est toujours une royauté, avec ses privilégiés qui n’ont pas un carrosse mais un avion personnel, par de palais mais des demeures luxueuses disséminées dans le monde entier, et un amour immodéré pour les paradis fiscaux. L’inégalité permet à certains d’avoir une empreinte écologique démesurée alors que d’autres personnes vivent en dessous du minimum vital. La différence de richesses entre personnes est non seulement injustifié d’un point de vue socio-économique, mais insupportable d’un point de vue écologique. Notre critère est simple. Dans une société du gaspillage généralisé sur une planète dévastée, nous devons mettre en place un système de sobriété partagée.

11 réflexions sur “Bénéfices et profit, des anomalies financières”

  1. Le capitalisme financier domine le monde aujourd’hui, la banqueroute est pour bientôt, exemple :
    17 octobre 2023, Patrick Drahi devant ses salariés  : « Je suis très serein sur notre dette. C’est un non-sujet ! Je ne veux pas vendre BFM »
    15 mars 2024, cinq mois plus tard, vente de la galaxie Altice Media (BFM…) à Rodolphe Saadé pour un peu plus de 1,5 milliard d’euros,
    La dette d’Altice France, contractée au départ pour financer le rachat, en 2014, de SFR à Vivendi, pour 13,5 milliards d’euros, 100 % à crédit, n’a fait que gonfler. 24 milliards d’euros en  septembre 2023. En 2027, Drahi fera face à 5,5 milliards d’euros de remboursement, puis à 9,4 milliards en 2028.

    Prêter de l’argent à ce mec, c’était suicidaire….

  2. L’appauvrissement de la population n’est pas lié à une cause unique !

    1/ En 40 ans, la part des actionnaires a plus que doublé et celle des salariés a baissé d’autant.

    2/ Spéculation immobilières qui a débuté à partir des années 90. Notamment, des investisseurs qui achètent des maisons pour les subdiviser en plusieurs studios. C’est simple, par exemple à Amiens une maison amiénoise qui pouvait se louer entre 800 à 1000 euros, et ben après division en studios, ça donne 5 à 6 studios à 700 euros…

    3/ Expansion de la publicité ! Les publicités se sont multipliées, et il faut se rappeler que les prix des publicités sont répercutés sur les produits et donc augmentent les prix de tous nos biens de consommation dont alimentaire

    4/ La concurrence déloyale par les salaires qui a été rendue possible par l’ouverture des frontières, ce qui explique la multiplication des délocalisations

    1. 5/ Les escrolos qui ont contribué au démantèlement de centrales nucléaires en France ! Il faut savoir que ce qui permettait de contenir les délocalisations à cause des différentiels de salaires entre pays, c’était que la France disposait du prix de l’électricité la moins chère au monde, autrement dit notre prix de l’énergie très bas permettait de compenser nos salaires élevés pour attirer des investisseurs. Mais avec moins de nucléaire, et plus d’éoliennes, le prix de l’électricité a augmenté, puis de plus en plus d’entreprises délocalisent vers des pays à l’énergie moins chère, puis les nouveaux investisseurs s’installent ailleurs…

    2. 6/ Bon puis surtout les charges sociales et patronales qui n’ont cessé d’augmenter pour entretenir des hordes de personnes oisives dont les socialo-communistes veulent capter l’électorat en redistribuant l’argent des autres ! Le droit à la paresse qu’affectionnent nos socialo-communistes a un coût très élevé pour les travailleurs… Mais appauvrissent aussi ces derniers…

      7/ La cerise sur le gâteau étant les impôts qu’affectionnent augmenter tous les ans nos socialo-communistes. Bref, l’impôt s’est transformé en racket légal pour pouiller les gens sans qu’ils puissent broncher ! A savoir qu’au temps du Général De Gaulle, Impôts + Tva + Charges sociales représentaient au total 30% de ce qui était prélevé sur la population, mais depuis la Mitterrandie tout ça représentent près de 60 % ! Autrement dit la tonte des moutons a doublé !

      1. Les points 1- 2 – 3 et 4 c’est rien d’autre que le Capitalisme.
        Les 5 – 6 – 7 et 8 c’est rien d’autre que tes délires d’anti-gauchos.

  3. Didier BARTHES

    Je ne comprends pas ce point de vue.
    Si le capital n’est pas rémunéré, il n’y aura tout simplement pas d’investissements. Qui accepterait de donner son argent pour rien et pire encore de risquer de le perdre ? Tous ceux qui maudissent le profit oublient généralement que l’investissement est aussi un risque et que beaucoup perdent. Il ne me semble pas injuste que ce risque soit rémunéré.
    Globalement les profits des entreprises sont ils abusifs ? 4 % ne me semble pas excessif ! Essayez de monter une entreprise, de mesurer le risque, l’implication, les tracasseries et vous verrez que c’est peu cher payé. Beaucoup de gens qui critiquent cela mettent leur argent à la Caisse d’Epargne et trouvent normal … que ce compte soit rémunéré, sans risque. Ceux qui ne risquent rien critiquent ceux qui risquent !
    Quant à redistribuer les profits à l’Etat, c’est le communisme, non merci, d’autant qu’il y a déjà les impôts sur les bénéfices pour cela !

    1. Monsieur Barthès,
      l’entreprise réserve une partie de ses bénéfices pour de l’auto-investissement, somme qui ne va donc pas à ses actionnaires. Si l’entreprise a besoin d’argent extérieur, elle fait appel aux banques, elle n’a donc pas besoin des actionnaires ; c’est aux banques d’assumer les risques.
      L’argent que les actionnaires peuvent dépenser viennent de l’accaparement de la plus-value sur le dos des travailleurs, c’est anormal ; il y a exploitation de l’homme par l’homme. Notons d’ailleurs que les actionnaires en général ne recyclent pas leur part des bénéfices dans l’appareil productif, mais pour leur propres besoins de luxe. Le profit provient du décalage entre l’offre et la demande, pas du service rendu.
      Quant au taux d’intérêt, il ne devrait pas exister, c’est le moteur du croissancisme.

    2. Monsieur l’actionnaire… je rajouterais que l’argent que les actionnaires peuvent dépenser est de l’argent dont il n’ont pas besoin. Ou qu’ils ont en trop.
      Quand je n’ai pas besoin de ma perceuse, par ex. je la prête volontiers au voisin qui lui en a besoin. Je sais qu’il en prendra soin et qu’il me la rendra. Et que s’il la pète il me la remplacera. Je ne prends donc aucun risque. Si j’ai un truc en trop, qui ne me sert pas, ou plus, je le donne volontiers. Là non plus je ne prends aucun risque, je ne perds rien du tout, au contraire je gagne la sympathie de celui à qui je rends service.
      Pour le pognon c’est pareil. Pour les prêts à long terme, la seule chose que j’estime légitime c’est de pouvoir récupérer l’équivalent de la somme prêtée. (inflation = perte de valeur de l’argent). Si je mets une plaquette de beurre au frigo, c’est juste pour éviter qu’elle fonde. Certainement pas pour en récupérer 2 dans 6 mois ou 1 an.

  4. Devinez qui est, plutôt qui était, ce coco qui tenait ce discours :

    – « … Un jour, la machine a paru. Le capital l’a épousée. Le couple a pris possession du monde.
    Dès lors, beaucoup d’hommes, surtout les ouvriers, sont tombés sous sa dépendance. Liés aux machines quant à leur travail, au patron quant à leur salaire : ils se sentent moralement réduits et matériellement menacés. Et voilà la lutte des classes !
    Elle est partout, aux ateliers, aux champs, aux bureaux, dans la rue, au fond des yeux et des âmes. Elle empoisonne les rapports humains, affole les États, brise l’unité des nations, fomente les guerres. Car, c’est bien la question sociale, toujours posée, jamais résolue, qui est à l’origine des grandes secousses subies depuis trente-cinq ans. Aujourd’hui, c’est la même question, toujours posée, jamais résolue, qui pousse le monde vers un drame nouveau. [etc.] »

    ( à suivre)

    1. C’était donc Charles de Gaulle. Étonnant non ?
      – Discours de Bagatelle, 1er mai 1950 (travaillistes.fr)

      Cette question, toujours posée, jamais résolue (sic de Gaulle en 1950) n’est rien d’autre que cet éternel débat, sur le partage de la valeur (titre Le Monde en 2024).
      74 ans après… et ON en est toujours là. Et pire encore. Misère misère !

      – « le point de vue des écologistes anticapitalistes »
      Existerait-il alors des écologistes capitalistes ?
      Ben oui, puisque aujourd’hui tout le monde est écolo, même les banques.
      Ah bon ? Je serais alors curieux de connaître le point de vue des écologistes actionnaires.
      ( à suivre )

      1. – « Il faut distinguer les actionnaires individuels des institutionnels.
        Les investisseurs institutionnels sont des établissements financiers (banques, compagnies d’assurance, fonds d’investissements…) qui vont, en l’espèce, investir sous forme de titres de capital (des actions).
        Tandis que les actionnaires individuels ne sont pas des sociétés mais des particuliers investissant en bourse pour leur compte propre. Ces derniers représentent une faible part de l’actionnariat en France et de plus la tendance est à la baisse et en particulier depuis la dernière crise financière. [etc.] »
        ( Les actionnaires : qui sont-ils ? que font-ils ? – lafinancepourtous.com )

        Comme pour tout, et n’importe quoi, il en existe donc des petits, des gros, de durs des mous etc. Et devinez lesquels sont les dindons dans cette farce.

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