Fusion nucléaire : l’ITER sans avenir

Pendant qu’on perd notre temps en d’inappropriées élections législatives, les chercheurs cherchent de façon inappropriée à nous promettre le soleil sur la Terre. C’est l’enjeu d’ITER (acronyme anglais de Réacteur thermonucléaire expérimental international et qui signifie « le chemin » en latin) :

il faudrait démontrer, dans une machine expérimentale en voie de fabrication, la capacité techno-scientifique à maîtriser la fusion des noyaux d’hydrogène, la même qui est à l’œuvre dans le Soleil et les étoiles.

AFP : Lancé il y a près de vingt ans, le projet pharaonique de Réacteur thermonucléaire expérimental international (ITER) accuse un nouveau retard. La date de première production de plasma, indispensable à la fusion, initialement prévue pour 2025, est reportée à au moins 2033. Les retards et réparations de pièces défectueuses vont entraîner des surcoûts, évalués pour l’instant, à « 5 milliards » d’euros. Les pays membres partenaires – Chine, Corée du Sud, Etats-Unis, Inde, Japon, Union européenne et Russie – ont accepté la poursuite du projet selon ce nouveau calendrier.

Le point de vue des écologistes low tech

– Le projet Iter a pour but de produire de l’électricité avec le principe utilisé par une bombe H. Au lieu d’une bombe découlant d’une fission des atomes, il s’agit d’une fusion… difficile à contrôler. Notez que pour faire exploser une bombe à hydrogène, il faut d’abord faire sauter une bombe à fission qui sert de déclencheur.

– pour les technophiles, trois ans de retard et 5 milliards d’euros ne sont que goutte d’eau au regard de l’extraordinaire complexité d’un tel projet : notamment la construction de cuves devant supporter des températures de plusieurs millions de degrés avec, à quelques centimètres près, d’autres qui au contraire doivent supporter une température à trois degrés au-dessus du zéro absolu. Pour les techno-sceptiques, cela veut dire que passer du stade expérimental au stade industriel sera forcément impossible. Donc on peut raisonnablement anticiper que d’autres surcoûts sont à prévoir, pour un résultat très incertain.

– ITER n’est qu’un prototype, qui a pour objectif de faire ses preuves, ce qui est très très loin d’être réalisé. Il utilise une technologie, celle du Tokamak (chambre toroïdale avec bobines magnétiques), qui rencontre deux problèmes sérieux, non résolus et possiblement insolubles : l’instabilité MHD du plasma et la maîtrise des flux de neutrons. Dommage pour le rêve d’une énergie abondante à volonté mais les lois de la physique y sont insensibles.

– On sait depuis longtemps que même si le miracle advenait, de toute façon ce sera trop tard pour faire face au réchauffement climatique.

– Et même si la fusion maîtrisée devenait possible, l’humanité se jettera dans l’hubris d’une énergie sans limite qui signera la catastrophe tant elle lui donnera un pouvoir sans limite de destruction de la nature… Les humains s’autodétruisent déjà de façon suicidaire avec l’énergie fossile .. alors avec l’énergie du soleil à domicile !

– Hubert Reeves parlait à juste raison de la fusion nucléaire en ces termes : « une énergie du futur… et qui le restera ».

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

ITER a besoin de se refroidir… fortement (mai 2021)

extraits : Les travaux de construction de ce réacteur géant se poursuivent à Saint-Paul-lez-Durance pour espérer réaliser des expériences de fusion nucléaire dans cinq ans. Il s’agit d’imiter le processus à l’œuvre au cœur d’une étoile. Le réacteur fusionnera des noyaux d’hydrogène lourd pour dégager de l’énergie si on chauffe à 150 millions de degrés pour concentrer la matière réactive dans un plasma contrôlé par des champs magnétiques intenses. Ce processus peut s’interrompre à tout moment, une « disruption » conduit à de forts dégagements d’énergie sur les parois…  Ainsi va la technoscience qui cherche désespérément à nous trouver une nouvelle source d’énergie, notre boulimie en cette matière étant devenue infinie. Il ne vient à l’esprit d’aucun décideur que la première chose à faire avant de se lancer dans des expériences aventureuses est d’économiser l’énergie en réduisant nos besoins….

Pour en savoir encore plus

2 juillet 2020, ITER, symbole de la croyance technologique

17 mars 2019, Nucléaire, des risques sans alternative nucléaire

4 mai 2016, ITER, Sarkozy ne sait même pas ce que c’est

15 réflexions sur “Fusion nucléaire : l’ITER sans avenir”

  1. major Daubuisson

    La fusion nucléiare se déclenche sur le soleil mais de là à réaliser cet exploit sur terre : il y a plus que de la marge .
    Un seul métal possède une température de fusion de plus de 3400°C , le tungstène .
    Ce qui se fait dans le vide absolu de l’ espace ne peut se réaliser sur terre !
    Cela me fait penser à une autre dinguerie consistant à fabriquer des véhicules (voitures, camions, bus, …) à hydrogène dont on sait que ce sont des bombes sur roues (l’ hydrogène est instable , hautement explosif , se conserve liquéfié à de très basses températures et très haute pression) et qui ne s’ extrait pas du sol comme le pétrole ou le gaz naturel : il coûte une blinde à la production

    AUX FOUS DANGEREUX 👿👿👿👿

  2. Vous n’avez aucun soucis à vous faire pour l’environnement, il n’y aura jamais d’énergie illimitée pour le détruire. Les ingénieurs du projet ITER sont des menteurs, ils diront toujours des discours optimistes vis à vis de cette technologie pour sauver leurs postes ! Ben oui, s’ils admettent que le projet est irréaliste et ne produira jamais rien, alors ces ingénieurs vont se retrouver au chômage ! Alors ils vont jouer la montre pour sauver leurs planques, et pour pouvoir jouer la montre ils réclameront toujours des milliards, puis retarderont la date du projet en 2033, puis en 2033 ils diront 2040, puis en 2040 ils diront 2047, puis en 2084 ils diront 2091, puis en 2107 ils diront 2114, bref en 2500 ils réclameront toujours des budgets sans que le projet ne soit abouti.

    1. Ils parviendront toujours à faire céder les politiciens pour obtenir du pognon, car les ingénieurs vont dire aux politiciens « Vous n’allez pas abandonner tout de même, car c’est pour de l’énergie illimité, et imaginez tout ce que vous pourriez faire avec une telle abondance d’énergie, et vous risquez de fâcher les électeurs si vous mettez un terme au projet » et face à cette phrase magique les politiciens vont répondre « Ahhhhh de l’énergie illimitée, ah oui c’est vrai vous avez raison, ben tenez voilà 15 milliards et n’oubliez pas de dire aux électeurs que c’est moi qui vous ai aidé à financer cette merveille, de préférence juste avant les élections ! »

    2. C’est très simple, le problème des disruptions est insoluble ! Le champ magnétique n’empêche pas les disruptions ! Et les disruptions bousillent les parois de la machine appelée tomahawk ! Et on ne peut pas se permettre de changer le tomahawk tous les ans, car il faudrait arrêter la centrale plusieurs années le temps de la réparer ! Il faut faire les pièces sur mesure qui se fabriquent en plusieurs années, elles pèsent plusieurs tonnes (jusqu’à 36 tonnes), il faut déplacer ces pièces pour changer le tomahawk et il faut en moyenne 6 mois pour déplacer une pièce d’un point A à un point B), quant aux soudures ça prend énormément de temps, surtout qu’il faut trouver de bons soudeurs, car actuellement beaucoup de soudures sont défectueuses… La réparabilité de la machine est trop complexe et trop lente ! La centrale passerait plus de temps à l’arrêt qu’en fonctionnement, rendant le projet éternellement déficitaire…

      1. Disruptions ou pas, tu peux dire exactement la même chose des ingénieurs qui dilapident un pognon dingue sur le Fiasco de Flamanville (EPR). Seulement tu ne diras pas. Là encore, bonjour la cohérence. Ceci dit, qu’ils y croient… un peu, beaucoup, passionnément, à la folie… ou alors pas du tout (lis À 11:49), ceux qui cherchent «le chemin» (Fusion) sont dans le domaine de la Recherche. À la différence de ceux qui rament et qui pompent à Flamanville, en se disant, comme les autres… que plus ça rate plus ON de chances de réussir.

        1. Didier BARTHES

          Ah non car si Flamanville coûte effectivement bien plus cher que prévu, au moins c’est capable de fabriquer de l’électricité, tandis qu’ ITER on en sait absolument rien. Et je pense que ce sera un échec cuisant, on ne sait pas faire et ensuite on ne sait pas en extraire de l’électricité.
          Rappel : le soleil ne fait pas d’électricité, il n’a pas besoin d’outil de confinement (la gravité s’en charge) et il se moque éperdument de la radioactivité qu’il émet, en outre, il n’a pas de problème d’approvisionnement en combustible, il en a pour plusieurs milliards d’années de réserve.

    3. Cela fait effectivement depuis les débuts de l’énergie nucléaire que l’on nous promet monts et merveilles sur la fusion et que finalement… on ne produit pas le moindre kWh d’électricité.
      De toute façon une énergie illimitée conduirait en effet à la destruction de toute la biosphère, heureusement c’est impossible comme vous le rappelez.

      1. Je disais, et je ne suis pas le seul, qu’ITER c’est de la Recherche. Faut-il arrêter la Recherche ? Je ne pense pas. Seulement il y a recherche ET recherche.
        La Fusion… pour moi ON peut l’arrêter de suite. Pas que la Fusion d’ailleurs. Je pense de suite à l’IA et des conneries comme ça. Vous qui êtes passionné d’astronomie, Monsieur Barthès… dites-moi en quoi nous sommes plus avancés avec la cartographie de la Voie Lactée. Certes, ce n’est pas le genre de conneries qui coûtent le plus cher, ni qui présentent le plus de risques, mais quand même.
        Quant à l’EPR, fiasco ou pas, la belle affaire ! Là encore pensez aux risques, et aux déchets, pour des siècles et des siècles amen. Et puis voyez l’utilisation que nous faisons de l’électricité. Et ne venez pas me raconter l’histoire du Surnombre !

        1. Ah si, je vais vous la ressortir l’histoire du surnombre, car si nous étions deux fois moins nombreux, nous aurions besoin de deux fois moins d’électricité, évidemment !
          Quant à la cartographie de l’univers (ou de la voie lactée ou de tout astre) mais c’est passionnant de découvrir le monde, et à l’échelle de la planète ça ne coûte pas bien cher (tant qu’on envoie pas des hommes en tout cas, là j’admets que c’est un peu différent).

        2. Celle-là je l’attendais. Deux fois moins … bien évidemment, c’est mathématique.
          Ben voyons ! Je vous ai pourtant dit de regarder l’utilisation que nous faisions de toute cette électricité. Seulement le sage montre la lune etc. (N’en déduisez pas pour autant que je me prends pour une lumière, non ce n’est qu’un dicton. 🙂 )
          Regardez alors la courbe, je sais que vous adorez ça, de la conso d’électricité par têtes de pipes, en France, depuis disons les années 60. Et comme pour tout, comparez ensuite avec les Autres (sur atlasocio.com 16/04/2024) :
          – Classement des États du monde par consommation d’électricité (KWh par habitant)

  3. Parti d'en rire

    – « Qu’il est long, qu’il est loin ton chemin Papa, c’est vraiment fatigant d’aller où tu vas.
    Qu’il est long, qu’il est loin ton chemin Papa, tu devrais t’arrêter dans ce coin. » (Joe Dassin)

    Chercher est une chose, trouver en est une autre.
    Pendant que les uns cherchent «le chemin», d’autres cherchent la Voie.
    Aujourd’hui c’est celle-là qui nous occupe, nous préoccupe, nous amuse et nous abuse.
    La Voie de ce fumeux con sensus qui doit accoucher (OUF !) de notre prochain Premier Sinistre. Aujourd’hui ON s’en fout d’ ITER et ON a bien raison. Bref, peu importe ce qu’ON cherche, qu’ON y croie ou qu’ON n’y croie pas, il faut se dire que FAIRE ça ou autre chose, ça fait toujours passer le temps. En attendant ! Faut bien se dire que le temps ne se perd ni ne se gagne, que le temps il faut juste le prendre. Comme la pression, ne pas se la mettre, surtout pas se la faire mettre, mais juste la boire. Avec modération bien sûr !

    1. Notons que si «le chemin» mène à la Fusion… la Voie, elle, mène à la Confusion.
      Les deux menant finalement au Grand N’importe Quoi. Pour ne pas changer !
      Misère misère !

  4. En fait depuis les années 1930 (quand on a commencé à comprendre ce qui se passait dans le soleil) la fusion apparaît comme le meilleur moyen de produire de l’énergie, mais en 100 ans on y est jamais arrivé. Cet échec n’est pas de hasard, c’est très difficile (dans le soleil où d’ailleurs ce n’est pas le même isotope de l’hydrogène qui fusionne) le contrôle est assuré par la gravité qui maintient la pression et la densité suffisante pour assurer la fusion des noyaux et qui en même temps empêche le soleil de se disloquer. Dans un réacteur il faut faire cela artificiellement. Il faut de plus transformer cette énergie (chaleur) en électricité ce que le soleil ne fait pas, enfin le soleil se moque bien de sa radioactivité, ce que nous ne pouvons pas nous permettre.

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