le revenu médian des Français, trop élevé !

Nous avons reçu cette contribution qui porte à réfléchir.

C’est un débat entre écolos qui montre que dans le parti qui les rassemble, la notion de limites biophysiques n’existe pas encore pour la plupart des membres.

Yves : Alternatives Économiques publie ce 1er décembre un graphique (source Eurosat) qui montre que le revenu médian en France régresse depuis 2010 et tout particulièrement depuis 2018. Merci Macron qui nous fait descendre en queue de classement des pays européens.

Jason : La France n’en reste pas moins au dessus de la moyenne de l’UE et de la zone euro. Je précise. Si on fait une lecture rapide de l’article d’alter-eco on peut avoir l’impression que la Roumanie a le salaire médian le plus élevé, alors que faire une grosse augmentation parait plus facile en pourcentage quand le salaire médian est très faible au début de la période observée. Ça n’en reste pas moins inquiétant que nos concitoyens s’appauvrissent en moyenne et en médiane depuis une décennie…

Marie : Un salaire médian, ça devrait suivre l’augmentation du coût de la vie. Les prix variables de la SNCF et autres,  y en a marre, une chose a un coût quelle que soit la demande. Que des rabotages sur les services publics ce n’est pas de la décroissance mais du sabotage et de l’austérité à relents idéologique de droite.

Nadine : Aujourd’hui, je suis devenue une aidante et je vous assure que les histoires de salaire médian me font rigoler jaune. Continuez à être inaudibles pour le commun des mortels et nous le subirons ce Rassemblement National.

Michel : Selon les données de l’Insee pour l’année 2019, le salaire médian en France s’élevait à 1 850 euros net. En tant qu’écologiste, il faudrait se demander si un tel niveau est supportable pour les capacités de la planète…

Yves : Un niveau de revenu élevé me semble au contraire utile pour préserver les capacités de la planète. En effet, si j’ai un bon revenu j’achète bio pour me nourrir, j’investis pour un logement à énergie positive, j’achète des vêtements durables, du matériel un peu cher mais réparable. Et au total, plus j’avancerai en âge, moins j’aurai besoin de travailler car j’aurai acquis un niveau de confort satisfaisant. Au contraire, si mon revenu diminue je vais abandonner la nourriture bio et me tourner vers la nourriture industrielle bon marché néfaste pour la planète et catastrophique pour ma santé ; pareil pour les fringues et les chaussures qui ne durent qu’une saison. Et au niveau de mon logement je vais me faire arnaquer avec une soi-disant isolation à 1€. Résultat, pour une piètre vie, je devrai me plier au report de l’âge de la retraite, avant de souffler un peu en mauvaise santé et en grelottant l’hiver ou en cuisant l’été.

Michel : On retrouve ici l’argument classique selon lequel il faut plus de croissance économique pour mieux financer la transition écologique. Cette option oublie tout simplement deux choses. Une croissance illimitée dans un monde fini est physiquement impossible et nous avons déjà dépassé les limites de la planète. Tout accroissement de revenu entraîne un impact écologique, y compris en termes d’extinction de la biodiversité. Si tout le monde vivait comme les Français, il faudrait en 2019 déjà 2,7 planètes pour subvenir aux besoins de l’humanité. Quant aux choix de consommation quand le revenu augmente, ce n’est pas généralement pour vivre écolo mais pour dépenser plus en superflu, poussé par une publicité qui modèle nos besoins, voiture, tourisme, parfums, etc. Il ne devrait pas être question d’augmentation ou de diminution des revenus, mais de combattre les inégalités de revenus, que ce soit au niveau national ou international. Un smicard en France possède un pouvoir d’achat énorme par rapport à d’autres pays, démesuré en termes de pillage des ressources naturelles. Si on est un écolo conscient des réalités, on accepte le report de l’âge de la retraite vu une pyramide des âges défavorable, ce qu’on appelle aussi vieillissement de la population. Il faut mettre des vêtements plus chauds pour ne pas grelotter l’hiver, mais aussi lutter contre le réchauffement climatique pour ne pas cuire l’été. Enfin pour favoriser l’espérance de vie en bonne santé, il faudrait penser aux possibilités de permettre le libre choix en matière de fin de vie. Une vie au prisme de l’écologie ne consiste pas à choisir la voie de la facilité.

Yves : Michel, juste une remarque, je n’ai jamais dit qu’il fallait plus de croissance.

Michel : Yves, augmenter les revenus ne peut se faire qu’avec plus de croissance du PIB,  sauf s’il y a inflation et alors le pouvoir d’achat n’y gagne rien. Je pense qu’il faut être réaliste et appeler un chat un chat..

Jacques : Je suis d’accord Michel que l’on peut vivre plus frugalement et plus sobrement, que la croissance n’est pas une solution, que c’est même le problème puisque les limites planétaires sont atteintes. Mais c’est la réduction des inégalités qui est primordiale, le gâchis criminel du modèle des super riches qui se gavent en faisant n’importe quoi, ne peut que générer frustration ou violence chez les plus pauvres, qui n’aspirent ainsi qu’à surconsommer dès qu’ils le peuvent… Quant à savoir si un revenu médian à 1850€ est trop élevé…. je ne crois pas, cela dépend tellement du lieu de résidence, si on a la chance d’en avoir une …. etc.

Marie : Que l’ industrie nous fournisse des objets de qualité, éthiques, recyclables, réparables, durables (sans obsolescence programmée). On est trop souvent condamné à jeter,  faute de possibilité de réparer. Et malgré la frugalité nécessaire, hors de question de se serrer la ceinture sur les livres, la culture et dans une certaine mesure au voyage qui est ce qui permet l’ouverture à l’autre, aux autres civilisations. Trop de gens racistes nationalistes parmi ceux qui n’ont jamais quitté leur village.

Michel : Ne faisons pas d’amalgame, il y a aussi plein de racistes dans les villes. Entre écolos, ne perdons pas de vue l’essentielle, le système capitaliste ne fait rien pour que notre mode de vie devienne souhaitable, vivable et durable.

Nadine : J’ai les moyens de payer les factures de fuel mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Et je n’ai pas les moyens de faire les aménagements écologiques de ma maison. J’ai milité souvent et depuis longtemps pour les Verts, EELV, les Écolos, l’union de la Gauche… mais même moi, j’arrive à être écœurée. Mes valeurs de gauche ne semblent plus guère faire écho et les gens de gauche se sabordent. Je suis triste, triste et désabusée. A ce rythme, je crois que je vais finir ma vie politique à l’extrême gauche et pas sûre que LFI suffise…

Bernard : Et d’autres, écœurés par les gauchistes et par les écolos, finissent au Rassemblement National…

conclusion: Lorsque nous échangeons une heure de notre labeur contre un produit dont la fabrication en nécessite dix, nous en volons neuf à quelqu’un. C’est une estimation très loin du compte : il faut 300 ans à un producteur de café colombien pour gagner l’équivalent du revenu médian français.

3 réflexions sur “le revenu médian des Français, trop élevé !”

  1. Bien sûr qu’il est trop élevé, la planète ne supporterait pas cela pour tout le monde.
    Quant on voit les hypermarchés à la période de Noël on voit bien que le problème ne vient pas que de quelques Rolls ou jets privés.

    1. Admettons alors qu’il le soit, trop élevé. Et alors à combien le voudriez-vous ?
      Au même niveau que le salaire médian en Inde, je suppose. Ben oui, vous savez comme moi que les Français ont besoin de 2,8 planètes, ces gros salauds, et que de leur côté les Indiens se contentent de même pas une (0,8).
      Mais alors, je vous (re)repose la question : c’est quoi au juste… comment dites-vous… un train de vie confortable ?

  2. Esprit critique

    Et quand bien même il serait trop élevé, le revenu médian… il suffit que Bill Gates entre dans un bar pour que, d’un coup, tout le monde soit (mathématiquement) millionnaire.
    Le revenu médian, comme le moyen, n’efface pas les indécentes disparités (inégalités).
    – L’essentiel sur les inégalités de revenus (inegalites.fr 8 juin 2023)
    L’échange entre Yves et Michel ne fait que confirmer que le Débat y’en a pas !
    Désolé Michel, ON peut très bien augmenter les revenus sans pour autant avoir besoin de plus de croissance du PIB. ON appelle ça la redistribution des richesses. Et plus de sous n’implique pas forcément plus de pollutions, dégâts etc.

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