Que vont apprendre en 2012-2013 les élèves de Terminales économiques et sociales (ES) avec le nouveau programme ? Des mots horribles comme fluctuations économiques, crise, dépression, déflation, soutenabilité faible, etc. C’est la marque d’une rupture avec des programmes centrés jusqu’à présent sur la croissance économique.
C’est en 1999 que la notion de crise disparaissait avec un nouveau programme restructuré autour de ce questionnement économique : travail et emploi… investissement, capital et progrès technique… Ouverture internationale et mondialisation. On s’interrogeait seulement sur les relations entre croissance, développement et changement social, exit l’existence possible d’une crise.
C’est pourquoi le programme en application pour 2012-2013 constitue un véritable bouleversement. La partie sciences économiques s’intitule « Croissance, fluctuations et crise ». Après « les sources de la croissance », on s’interroge « Comment expliquer l’instabilité de la croissance ».Les notions de dépression et déflation sont explicitement au programme. Dans Economie et développement durable, les deux sous-titres abordent la question écologique : La croissance économique est-elle compatible avec la préservation de l’environnement ? Quels instruments économiques pour la politique climatique ? Un manuel va encore plus loin avec la présentation du courant décroissant…
Un autre manuel donne pour exemple de sujet de dissertation : La recherche d’un développement durable implique-t-elle l’arrêt de la croissance ? L’enseignement donné aux lycéens nous paraît bien en avance par rapport à la politique gouvernementale actuelle, arc-boutée sur le croissancisme.
Extraits du monde.fr, « Idées », 18 juillet 2012, Le nouveau programme de SES et la croissance économique (par Michel Sourrouille)