Où sont les intégristes ?
De plus en plus de gens sérieux traitent les écolos d’ayatollahs verts. Dans Lemonde du 13.12.2007, le professeur Michel Godet qui officie au CNAM va encore plus loin en utilisant l’expression « Khmers verts pour qui la disparition de l’homme blanc occidental serait une bonne nouvelle pour la nature : place aux loups, eux au moins ne polluent pas ! ». Un écolo qui veut préserver une espèce en voie de disparition en France ou ailleurs ne peut certainement pas être qualifié de Khmer qui a anéanti une bonne partie de la population de son pays. On observe malheureusement de plus en plus fréquemment ce recours à un type d’amalgame polémique que Leo Strauss a baptisé une reducio ad hitlerum : Que Hitler, Khomeyni ou Pol Pot ait partagé une opinion ne suffit pas à réfuter cette opinion ! Michel Godet est docteur en statistique et en économie, il ne montre aucune compétence quant au nécessaire respect de la biodiversité, aucune ouverture d’esprit.
Dans le même article, il assène d’autres énormités du style « Si on appliquait le principe de précaution, on ne ferait pas d’enfants ! ». Il est vrai que Michel Godet est aussi membre du haut conseil de la population auprès du Président de la République. Pas étonnant qu’il se lance dans des diatribes sur le développement durable qui s’accompagne nécessairement d’enfants et de berceaux pour éviter le « suicide démographique ». Est-ce cela les scientifiques qui nous conseillent ?
Pourtant Michel Godet est aussi membre de l’Académie des technologies, cette jeunette créée en l’an 2000 dans le but « d’éclairer la Société sur le meilleur usage des technologies ». Quand je vois le niveau de raisonnement de Michel Godet, sa croyance à la pléthore de pétrole cher, sa confiance aveugle en Claude Allègre qui à lui tout seul raisonne mieux que tous les experts du GIEC, je sais déjà que les lumières pour éclairer notre avenir sont bien éteintes.
L’avenir est aux mains des nouveaux intégristes de la croissance pour qui tout principe de précaution est un frein à l’innovation et à la concurrence internationale. J’ai peur…
A première vue, je suis d’accord avec toi, notre planète a aujourd’hui besoin d’écologistes « forcenés », dans le sens d’intègre, d’entier, d’une probité absolue.
Mais il faut se méfier du mont intégriste, qui vient du mot intégrer, c’est-à-dire qu’on s’enferme alors dans un ensemble plus vaste qui annihile notre capacité personnelle de réflexion. Les intégristes de la croissance éconmiques appartiennent à cette catégorie.
L’essentiel, c’est que je ressens en toi une sœur en pensée, c’est le principal,
amitiés
C’est une pose intellectuelle, malheureusement courante. Un déni. Ces gens se racontent des histoires pour faire passer leur frayeur.
Sur les fameux ayatollas verts, c’est une expression convenue, mille fois entendue, y compris à gauche. Projectif. Car qui sont les véritables, les monstrueux ayatollas? Pas ceux de la pollution et du gaspillage qui mènent ce monde à la tragédie, par hasard?
Maintenant, « intégriste », pourquoi ne pas revendiquer, finalement? Il y a de l' »intègre » dans ce mot . Je veux bien être une « intégriste verte », s’il s’agit rien de moins que de sauver le monde… 🙂