Comment diviser par quatre les émissions françaises de gaz à effet de serre d’ici à 2050 ? L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie vient de publier son « exercice de prospective énergétique ». L’Ademe parie sur l’absence de pétrole dans les transports en 2050… enfin la bonne parole ! Mais pronostiquer un tiers de véhicules « thermiques » roulant au gaz, un tiers d’électriques et un tiers d’hybrides rechargeables à cette époque, c’est fantaisiste ! Et une croissance du PIB de 1,8 % par an en moyenne jusqu’en 2050, c’est tellement irréaliste que cela en devient ridicule. Si cette nouvelle prévision à la Nostradamus vous intéresse, lisez LE MONDE*. Pour notre part, nous préférons nous attarder sur la cafetière « made in France » : la relocalisation, tout bénéfice pour consommer moins d’énergie… théoriquement !
Le 1er décembre Malongo mettra sur le marché une « cafetière à dosettes éco-révolutionnaire, baptisée Ek’oh »**. L’entreprise niçoise veut sortir du schéma de l’obsolescence programmée des cafetières et propose un produit entièrement démontable et réparable. La réalisation est française, 90 % des 160 composants ont été conçus par des sous-traitants tricolores. Pour les dosettes, les anciens opercules en plastique ont été remplacés par du carton, pour former un ensemble en papier naturel et biodégradable à 100 %. Enfin, voilà un leader du marché équitable et de l’innovation ! Le problème, c’est que le café n’est pas un produit français et que les dosettes constituent un luxe inutile. De toute façon, nous n’avons pas besoin de boire du café pour être heureux. Economisons l’entropie***, l’énergie la moins chère est celle que l’on ne consomme pas
La vraie recette d’une moindre émission de gaz à effet de serre, c’est le retour aux conditions de confort des années 1950. On ne se chauffait pas l’hiver dans les chambres, on allait au travail à côté de chez soi, le tourisme existait à peine et il n’y avait ni cafetière électrique, ni Vendée Globe.
* LE MONDE du 11-12 novembre 2012, Comment bâtir une France plus verte
*** LE MONDE science&techno du 10 novembre 2012 : « Se déplacer, se chauffer, cuire ses aliments ou fabriquer un objet nécessite de l’énergie… L’énergie se conserve, mais en revanche elle se dégrade, se dissipe dans l’atmosphère… Pour mesurer la dégradation de l’énergie, les physiciens utilisent une autre quantité, l’entropie… Ce n’est pas l’énergie qui a de la valeur, mais sa qualité… Il faut économiser l’entropie ! »
Oui, tout simplement. Une partie de la solution à nos problèmes passe par un retour aux pratiques anciennes. Cela ne fait pas vendeur, cela ne fait pas moderne, et c’est pourtant sans doute ce qu’il y a de plus simple et de plus juste.