C’est épouvantable, il n’y a pas de solution à la descente énergétique. Aujourd’hui en Grèce la pénurie résulte des contraintes financières, demain elle découlera internationalement de la hausse du prix du baril, inéluctable. A lire pour se préparer au pire, voici un résumé de deux articles :
1) En Grèce, on vole du bois pour se chauffer (LE MONDE du 20 Novembre 2012)
Dans les campagnes et les bois grecs, les coupes illégales font ravage. Ici, une grosse douzaine d’arbres – des pins, des cyprès, des acacias – ont été coupés et emportés. Un immigré albanais, plisse les yeux : « Cela me rappelle Tirana après la chute du régime communiste, quand les gens avaient coupé tous les arbres pour se chauffer et survivre… »
En 2011, dans une énième tentative d’accroître ses rentrées fiscales, le gouvernement a remonté à 80 % la taxe sur le fioul domestique, largement utilisé en Grèce, pour l’aligner sur celle appliquée au carburant pour voiture. Le prix du litre a doublé à 1,40 euro ; trop pour une population paupérisée. Les écoles d’une dizaine de municipalités du nord du pays ont prévenu qu’elles fermeraient leurs portes lors des grands froids. Les vendeurs de bois n’avouent une seule crainte : le risque de pénurie. Car si les températures venaient à passer sous les 0°C, comme ce fut le cas l’hiver dernier, le bois pourrait bien manquer.
2) Dopé par la crise, le chauffage au bois couvre Athènes de particules (LE MONDE du 10 janvier 2013)
Le ministre des finances a refusé d’accroître l’aide pour permettre aux familles les plus pauvres de se chauffer. « Je souhaiterais que nous ayons la possibilité budgétaire de le faire », a commenté le ministre, en expliquant que cela n’était pas possible. » La crise crée un nouveau type de pollution dans les grandes villes grecques : celle liée aux feux de cheminée. Le prix du fioul domestique est en forte hausse en raison de l’augmentation de 40 % de la taxe sur le mazout, qui a été mise au même niveau que celle sur l’essence. Cette augmentation est destinée à empêcher la contrebande de fioul. Moins cher, celui-ci était utilisé par des stations-service qui le convertissaient en carburant.
Frappées par les baisses de salaires et de retraites et des augmentations d’impôts, les familles, souvent touchées par le chômage, se tournent de plus en plus vers le bois, meilleur marché, avec des conséquences écologiques dévastatrices : les coupes sauvages déciment les forêts et la concentration des particules dépasse le niveau d’urgence fixé à 50 microgrammes par mètre cube (µg/m3). Il est monté jusqu’à 150 µg/m3 fin décembre 2012 à Athènes.