Dans certaines ethnies africaines, il existait un mariage légal entre femmes. C’est le cas des Nuer soudanais chez lesquels la fille stérile est considérée comme un homme de son lignage d’origine. C’est pourquoi elle perçoit une part des dots et, avec ce capital, elle peut à son tour acquitter le prix de la fiancée pour une jeune fille qu’elle épouse légalement. Elle lui choisit, pour engendrer des enfants, un homme pauvre qui gardera le statut de serviteur. Les enfants tiendront pour « père » la femme stérile. Cette histoire, rapportée par Françoise Héritier, montre que le statut de femme stérile engendre socialement des arrangements pour procurer quand même un enfant et remédier ainsi à un « défaut » de la nature. Il s’agit donc d’une société nataliste pour laquelle l’absence d’enfant est une tare. Les Nuers en arrivent même à procurer un enfant à un mort sans descendance.
Ces méthodes paraissent écologiquement valables, elles n’ont pas de coût en énergie extra-corporelle. C’est bien mieux que la procréation médicale assistée (PMA) et infiniment mieux que l’ectogénèse avec utérus artificiel : toute technicisation utilise des ressources en spécialistes et en ressources. Mais l’écologie est un vaste ensemble qui amène à d’autres considérations. Toute naissance supplémentaire aujourd’hui, particulièrement dans un pays riche qui consume la planète en surconsommant (ah, le poids écologique des couches des bébés !) devrait correspondre à un choix raisonné, limitant le nombre de naissance. La stérilité est donc une bonne chose, les personnes en capacité de procréer ont d’ailleurs mille raisons de ne pas faire d’enfants. La démesure de notre empreinte écologique humaine, qui dépasse déjà la capacité de charge de la biosphère, nous incite à accepter une stérilité, qu’elle soit masculine ou féminine, naturelle ou forcée (couple homosexuel). C’est en ce sens que la PMA ou la GPA (gestation pour autrui) devraient être rejeté dans les pays riches. Pas pour des raisons morales, mais parce que la planète est déjà surpeuplée. Il ne faut pas considérer socialement le fait de ne pas avoir d’enfant comme une damnation, mais comme une juste limitation par la nature de notre pouvoir de désirer.
Nos citoyens devraient se rendre compte que faire des enfants à n’importe quel prix dans un monde surpeuplé n’est pas un signe de liberté, mais une soumission à la tradition qui fait de l’enfant à naître un épanouissement de soi. D’autre part vouloir contourner la sélection naturelle qui a donné la fécondité aux uns et la stérilité aux autres relève d’une volonté de toute puissance de l’homme, l’hubris, liberté de faire tout et n’importe quoi pour le plus grand profit du système capitaliste libéral et de ses spécialistes. Soulignons enfin que la rigueur morale ne peut reposer sur le fait que d’autres pays (ou d’autres personnes) ont mis en place des systèmes qui mettent à mal la filiation.
Pourquoi est ce aux enfants de subir les interventions du progrès technologique ? Pourquoi les parents ne se dévoueraient pas à leur place ? Souvenez vous, nous avons enlever l’instinct maternel des poules pour qu’elles arrêtent de couver. Nous avons aussi rendu les poissons d’élevage stériles pour ne pas qu’ils copulent avec les poissons sauvages !! La technologie est formidable ! Ca vous choque ? Ca nous choquait pas à l’époque ! Pleins de solutions s’offrent aussi à nous les hommes ! Vive l’anthropocène !! Non mais sérieusement …
C’est pratique les hommes pauvres qui gardent le statut de serviteur !
Décidément, comme au niveau des mères porteuses, l’esclavagisme c’est formidable.
« notre formalisation de la « réalité » est toujours en deçà de ce qu’il faudrait dire et le fondement des choses va bien au-delà des convictions de chacun. »
Je ne comprends pas ce que ca veut dire.
Mais pourquoi les auteurs de billets ne d’identifient-ils(elles) pas?
« […]n’importe quelle question peut être examinée de sept points de vue […] »
Je propose alors la chose suivante: les billets de Biosphere devraient etre signes par leurs auteurs, ou par un pseudonyme, ou un numero, enfin par quelque chose qui permette une lecture plus structuree: entre un billet qui discute le role possible de l’armee en cas de crise (ecologique ou autre) et un autre qui dit pis-que-pendre de tout effort de defense nationale; entre un billet qui proclame la dignite de l’immigrant et un autre qui vante les efforts Suisses et autres de repousser ces ecosystemophages mobiles; entre un billet qui reconnait l’homosexualite comme naturelle et un autre (celui du 27 decembre 2012, le pire de l’histoire du blog) qui n’est qu’ une liste pornographique,humiliante, deshumanisante de cliches homophobes; entre enfin les billets qui defendent l’Humain et ceux qui le decrivent comme « bipede » et « cancereux » ou « parasite », les « septs points de vues » tendent bien souvent au chaos… Ques les auteurs des billets assument leurs points de vue et le blog sera, pour ses defenseurs et ses critiques, bien plus lisible et franc.
Coq au vin et fidèle lecteur,
nous avons remarqué que vous attachiez de l’importance surtout aux articles qui heurtaient vos propres croyances. Laissez à ce blog la variété de son contenu, notre formalisation de la « réalité » est toujours en deçà de ce qu’il faudrait dire et le fondement des choses va bien au-delà des convictions de chacun.
Et si nous en revenions au « mariage légal entre femmes », l’objet de ce post précisément ! Vous feriez alors un commentaire mieux structuré…
« la femme […] peut se réaliser autrement, »
Tres certainement, mais votre erreur est de generaliser en un « toutes les femmes doivent se realiser autrement », puisque vous qualifiez l’instinct maternel et ce que peuvent ressentir les meres de « tradition » ici, ou en niant son existence comme dans des billets anterieurs.
« le mâle la plupart du temps s’intéressant assez peu à l’épanouissement de l’enfant »
Vous parlez d’experience? La aussi vous faite une generalisation aussi gratuite que specieuse. Je ne me sens pas concerne. Le ci-present coq s’interesse a sa poulette et a ses petits poussins.
Presque toujours, l’auteur d’un texte ne présente qu’un seul aspect de la question, alors que n’importe quelle question peut être examinée de sept points de vue au moins, tous exacts en soi, mais non dans le même temps ni dans les mêmes circonstances.
Nous laissons donc au lecteur « Coq au vin » la tâche d’aborder tous les points de vue possible…
« …mais une abdication devant la tradition qui fait de l’enfant à naître un épanouissement de soi. »
Ce n’est pas un « tradition », c’est une realite. Le fait qu’elle vous echappe n’y change rien.
Bonjour Coq au vin
Depuis Simone de Beauvoir, nous avons découvert explicitement que la femme n’est pas vouée à l’enfantement et peut se réaliser autrement, le mâle la plupart du temps s’intéressant assez peu à l’épanouissement de l’enfant (parfois il croit même que c’est le nombre d’enfants qui témoignent de sa virilité, non leur devenir).
En matière humaine, la « réalité » est affaire de perspectives socioculturelles, elle est donc très diverse dans le temps et dans l’espace. Nous pensons que cela ne vous a pas échappé…