8 avril 1999 : Devant une assistance de patrons (Nabisco, Kraft, General Mills, Mars, Coca-Cola, Procter & Gamble et Nestlé), James Behnke, docteur en sciences de l’alimentation, expose la situation : augmentation du pourcentage d’obèses dans la population, notamment chez les enfants, victimes de diabète, d’hypertension et de problèmes. L’orateur va jusqu’à comparer les méfaits de la malbouffe à ceux du tabac et exhorte les participants à diminuer l’usage du sel, du sucre et des graisses – les trois agents provocateurs de l’obésité. Stephen Sanger, le patron de General Mills, va droit au but : « Ne me parlez pas de nutrition. Parlez-moi de goût et, si un produit a meilleur goût, n’essayez pas de me faire vendre autre chose qui a moins bon goût. » La messe était dite. C’est devenu un métier aux Etats-Unis : « optimiseur » de produit. Son objectif : trouver le bliss point, le point de l’extase, qui plonge l’usager dans la béatitude et lui en fait redemander. Ni trop ni pas assez de sucre, de sel ou de graisse. Le juste point où le cerveau envoie un message de satisfaction sans sensation de satiété, l’important n’étant pas d’aimer trop mais d’en redemander beaucoup. Aujourd’hui, aux Etats-Unis, un adulte sur trois est considéré cliniquement obèse, un enfant sur cinq ; 24 millions d’Américains sont atteints de diabète de type 2, près de 79 millions de pré-diabète et 7 millions souffrent de goutte, la « maladie des riches » associée à la gloutonnerie*.
Le problème français, c’est qu’un tel article se retrouve dans M, le magazine du MONDE : le summum du luxe inutile et de l’achat compulsif fabriqué par la publicité. Parfum Guerlain (p.2 et 3), Passat à 23460 euros (p.4 et 5), Chanel n° 5 (p.6), Tiffany&Co. (p.9), smartphone (p.13), SUV à 238g de CO2 par km (p.15), etc. Il ne faut pas avoir le sens de la contradiction pour faire un article sur la pollution de l’air à Pékin en p.19-20 à cause de la circulation automobile ! Il est vrai que c’est votre smartphone qui vous indique le « taux de PM 2,5 » dans l’atmosphère… Il y a quelque chose de pourri au royaume des médias.
* M le magazine du Monde | 10.05.2013, Les dealers de l’agroalimentaire
Marcel/Ludwig
« Le Parisien » est de gauche maintenant? Les choses sont bien differentes de l’epoque ou j’etais en France. Je croyais que Le Parisien avait appele a voter pour N. Sarkozy? On parle bien de l’ancien « Parisien libere », n’est-ce pas? Ca me semblait plutot etre un genre de « Figaro pour les masses »…
« Parfois vos analyses et précisions sont les bienvenues. Parfois vous pourriez vous dispenser de vos remarques. »
🙂 Mais on pourrait dire la meme chose du blog lui-meme. C’est dans la nature de la cyber-discussion.
« Puisse vos commentaires, monsieur Coq au vin, reconnaître parfois notre utilité… »
Oh, ca m’arrive qd meme, vous etes trop negatifs pour le coup..
L’ annonce des faillites de l’ Immonde voire du Figaro serait une bonne nouvelle en soi
vu leur participation intensive au politiquement correct et au mondialisme .
Il en va de même pour les torchons gauchomondialistes que sont Libération / Nouvel obs / express / le parisien ,…..
» Il y a quelque chose de pourri au royaume des médias. »
Peut-etre, mais d’un autre cote, vous savez que la lecture de ce magazine n’est pas obligatoire?
Bonjour Coq au vin
Nous savons que vous voulez toujours trouver quelque chose à redire au contenu de ce blog. Parfois vos analyses et précisions sont les bienvenues. Parfois vous pourriez vous dispenser de vos remarques. Répondons sur le fond.
Le problème des médias, c’est qu’ils sont là pour être lus et qu’ils nous influencent. Avec leur magazine hebdomadaire, LE MONDE et LE FIGARO se sont lancés dans une course au clinquant et au tout publicité. Il ne s’agit plus d’informer, mais de déformer les consciences. C’est ce que nous avons voulu montrer dans notre article.
Notre blog est d’ailleurs explicite dans son à propos : « La déformation de l’information est perceptible dans une société dont l’idéologie dominante nous a fait oublier depuis deux siècles les limites de la planète et le sens des limites. Alors que la situation actuelle devrait nous inciter à la simplicité du mode de vie et à la sobriété énergétique, c’est toujours l’achat de la plus récente automobile qui structure les pages du MONDE et qui manipule la pensée collective. »
Nous reconnaissons volontiers que LE MONDE montre sa volonté d’ouverture en nous acceptant en son sein. Grâce lui soit rendu. Puisse vos commentaires, monsieur Coq au vin, reconnaître parfois notre utilité…