transition énergétique, un débat qui n’en est pas un

Le Débat national sur la transition énergétique, lancé en novembre 2012 sans visibilité médiatique, devra être rediscuté lors de la Conférence environnementale fin septembre pour nourrir dans un très vague futur une improbable loi de programmation énergétique. Notons que le PS, en son sein, n’a jamais voulu débattre de la question énergétique.

1/3) Transition énergétique, débat national sans perspectives

La première phase, le débat national, s’est achevé officiellement le 18 juillet. La journaliste Marie-Béatrice Baudet s’égare : « Il s’agit de conduire une société française sobre en carbone à l’horizon 2050, en clair de promouvoir les énergies renouvelables. » Apparemment Marie-Béatrice ne sait pas qu’il existe une différence entre la demande d’énergie (société sobre) et la production d’énergie (renouvelables ou non). A plus forte raison elle ne semble pas savoir qu’il y a différence entre sobriété (limitation des besoins en énergie) et efficacité énergétique (technologie qui permet d’économiser l’énergie). Mais Marie-Béatrice n’est pas dupe de l’issue finale de ce débat, « les derniers arbitrages ne sont toujours pas rendus à quelques jours de la fin du débat ».?

Source : LE MONDE économie&entreprise du 16 juillet 2013

2/3) Le Medef refuse les conclusions du débat sur la transition énergétique

L’exercice était périlleux. C’est désormais un échec. Le Medef, la CGPME, l’Union professionnelle artisanale et la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles refusent d’avaliser les quinze recommandations du Un représentant du patronat lira un communiqué expliquant que « le document soumis au conseil national du débat [qui rassemble syndicats, ONG, employeurs, élus, parlementaires et représentants de l’Etat] est une synthèse partielle et ne peut être considéré comme consensuel ». (Le Monde.fr | 18.07.2013)

3/3) Débat sur la transition énergétique : le Medef sauve les apparences

Après un premier refus du patronat, plusieurs amendements et de laborieuses batailles sémantiques, le texte est dépouillé du mot « recommandation » et rebaptisé « synthèse des travaux ». Si le contenu est quasiment inchangé, les quinze « recommandations » ont été renommés « enjeux ». Cette simple synthèse laisse ouvertes des divergences de fond, comme l’objectif de diviser par deux la consommation d’énergie d’ici 2050. Le projet est plus consensuel sur la rénovation énergétique des bâtiments. Le document final propose aussi de réduire la consommation d’énergie dans les transports, en développant par exemple les services de partage de voitures ou en réduisant les vitesses maximales autorisées. (Le Monde.fr avec AFP | 18.07.2013)

Conclusion : nous avons suivi la politique du patronat pendant deux siècles et cela nous a conduit au bord du précipice écologique et économique. Il n’y a aucune raison, avec le CNPF (le père, Yvon Gattaz) devenu MEDEF (le fils, Pierre Gattaz), que cela change. Ce n’est que lorsque nous serons face à une pénurie de pétrole ou un dérèglement climatique majeur que le patronat demandera ce que fait l’Etat…