OCDE contre OCDE

En 2030, la population de la Terre atteindra 8,2 milliards de personnes. Je vous préviens, si nous ne faisons rien, le tableau de notre planète ne sera pas agréable à regarder. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est le secrétaire général de l’OCDE (LeMonde du 7.03.2008). La même édition du Monde titre pourtant en p.22 sur l’inquiétant vieillissement de la population en Espagne. C’est aussi l’OCDE qui avait sonné l’alarme en 2007, l’Espagne pouvant devenir en 2050 la nation la plus vieille du monde après le Japon et la Corée. Notons d’abord la contradiction, en 2007 l’OCDE s’inquiète de la faible fécondité espagnole, en 2008 l’OCDE s’inquiète de la surpopulation. Il est vrai qu’il ne s’agit pas de la même population, la population mondiale d’un côté (surtout des pauvres), la population ibérique de l’autre, assez friquée. Mais ceux qui sont favorisés (les pays développés) doivent donner l’exemple à ceux qui sont en détresse (le tiers-monde).

 

Alors que faire ? Certainement pas ce qu’a fait Zapatero. José Luis avait alloué 2500 euros pour tout enfant né à partir du 3 juillet 2007 dans le but d’encourager une natalité jugée trop faible. Mais l’Espagne agissait ainsi comme si la multiplication des naissances allait résoudre les problèmes croissants de précarité du travail, comme si les futurs chômeurs allaient pouvoir financer les retraites du papy boom, comme si les grands-mères n’étaient pas de meilleures gardiennes d’enfant que des nounous rétribuées, comme si la démographie mondiale ne bouffait pas notre planète.

Nous allons étouffer la Biosphère de notre nombre et de notre voracité en ressources naturelles. Les familles espagnoles, proches aujourd’hui de l’idéal chinois d’un seul enfant par famille, devraient servir de modèle démographique et non de repoussoir. Que faut-il faire ? D’abord supprimer les primes à la naissance en Espagne et les allocations familiales en France…