Le peuple pourra bientôt se prononcer sur l’initiative d’Ecopop (Ecologie et population) visant à freiner l’immigration*. La votation pourrait avoir lieu le 30 novembre prochain. Cette initiative «Halte à la surpopulation – Oui à la préservation durable des ressources naturelles» veut limiter la croissance annuelle de la population due à l’immigration à 0,2% sur une moyenne de trois ans. Seuls quelque 17 000 étrangers, réfugiés compris, pourraient s’établir de manière permanente en Suisse chaque année. Les initiants exigent en outre que 10% des fonds de l’aide au développement, soit environ 200 millions de francs par an, aillent au contrôle des naissances dans les pays pauvres.
A l’instar du Conseil des Etats et du Conseil fédéral, le Parlement national a appelé les Suisses à dire «non». Mais les aspects anti-immigration et écologiste de l’initiative pourraient séduire.
Cette initiative présenterait pour certains de fausses solutions pour la préservation des ressources naturelles, poserait un cadre trop rigide à l’immigration, nuirait aux besoins de l’économie et serait incompatible avec de nombreux accords internationaux. Mais l’invalidation de l’initiative, réclamée par le PDC, a été rejetée par 120 voix contre 45. La majorité a préféré s’en tenir à la pratique très tolérante du Parlement en la matière. Il s’agira désormais de convaincre le peuple et de contrer les arguments avancés entre autres personnalités par l’ancien directeur de l’Office fédéral de l’environnement, le Genevois Philippe Roch. Aussi bien l’UDC, qui veut désormais miser sur l’application de son initiative adoptée le 9 février 2014, que les Verts et les Vert’libéraux ont tenus à se distancier du texte d’Ecopop.
Il est vrai que les Suisses ont en effet déjà voté le 9 février** sur la question de l’immigration. Une proposition de l’Union démocratique du centre (UDC, majoritaire au Parlement suisse) visait à instaurer des quotas à l’immigration et à renégocier la libre circulation avec l’Union européenne. Les Suisses ont voté oui à la limitation de « l’immigration de masse » à une très courte majorité (50,3 %). Mais le taux de participation a été particulièrement élevé, atteignant 56,5 %, soit beaucoup plus que la moyenne de 44 % habituellement enregistrée en Suisse.
sources d’information :
* http://www.tdg.ch/suisse/Le-National-balaie-Ecopop-le-peuple-devra-trancher/story/28756536
** http://biosphere.blog.lemonde.fr/2014/02/10/les-suisses-ont-vote-halte-a-limmigration-de-masse/
La votation vue par un élu écolo
Robert Cramer, conseiller aux Etats du canton de Genève (Verts/GE) rejeté le texte l’initiative d’Ecopop de limiter la croissance annuelle de la population suisse due à l’immigration à 0,2 %. Le problème, c’est que son argument principal est à double tranchant :
« Quand on sait que l’empreinte écologique (le nombre de planètes qu’il faudrait si chacun vivait comme on vit dans notre pays) est de 3 à 4 en Suisse, il faudrait non seulement ne pas augmenter la population, mais au contraire la diminuer de façon considérable, soit d’un facteur de 3 à 4. Ce qui ramènerait notre population de 8 millions de personnes à 2-3 millions, si l’on estime que c’est la bonne façon de préserver les ressources naturelles ». David Cramer pense que cette méthode est illusoire. Il croit que cet ajout potentiel à la Constitution, « L’empreinte écologique de la Suisse est réduite d’ici à 2050 de manière à ce que, extrapolée à la population mondiale, elle ne dépasse pas un équivalent planète », n’est pas illusoire. Nous pensons en tant qu’écolo qu’il faut à la fois tenter le planning familial et réduire drastiquement la consommation. L’un va nécessairement avec l’autre, pourquoi disjoindre décroissance malthusienne et décroissance économique ?
De plus Cramer a de la politique une vision très partisane. Il dit ne connaître aucun Vert représentatif réellement séduit par l’initiative Ecopop : « Nous sommes unanimes au sein de la direction et chez les élus à l’Assemblée fédérale pour dire que l’on doit combattre ce texte. » Au fait que, selon un récent sondage en Suisse alémanique, près d’un électeur Vert sur trois approuverait le texte, il botte en touche : « Les électeurs verts, je ne les connais pas. C’est un groupe de gens qui varient selon les objets. Parfois ils nous suivent, parfois ils ne nous suivent pas. C’est comme ça. »
Cramer est donc un esprit partisan à défaut d’être partisan de l’écologie migratoire.
Source d’information : http://www.24heures.ch/suisse/initiative-ecopop-illusoire-credible/story/14733106
Accordons aux Suisses le courage d’être les premiers à poser publiquement la question.
Je ne comprends pas la réaction de l’ UDC malgré ma sympathie pour Oscar Freysinger
mais on peut supposer que le patronat avide d’ immigrés exploitables a influencé l’ UDC .