Dans une brochure de studioCLES, « Le progrès a-t-il un avenir », financée par EDF et distribuée grâce aux bons soins du MONDE, Jacques Attali y fait du catastrophisme : « Le progrès peut nous faire peur par le risque qu’il engendre… Le progrès implique une fragilisation qui rend l’innovation moins acceptable… La solitude, la frustration augmente… Dans de nombreux domaines, on ne voit pas de progrès arriver, en particulier dans le domaine de la gouvernance… Le risque de la catastrophe existe. Il y a devant nous 5 étapes. D’abord le déclin relatif de l’empire amériacin avec le désordre que cela crée. Nous y sommes. Deuxième étape, une tentative de remise en ordre par une sorte de gouvernement constitué de 15 ou 20 puissances. Nous y sommes aussi, mais je ne crois pas que cela marchera. Si ça ne marche pas, les pouvoir des nations et des démocraties vont s’effondrer dans une troisième étape. Les entreprises domineront le monde. Mais sans Etats, sans règles de droit, c’est le chaos garanti. C’est déjà en train de se faire. Quatrième étape : la guerre. Devant de telles contradictions, la violence apparaît. Est-ce que c’est une violence de type 1914 ou de type 1939 ? Aujourd’hui, tout est possible. Nous sommes dans une sorte de stade de foot où tout le monde est sur le terrain et personne dans les gradins. L’équipe d’en face, c’est la Nature, la violence du monde. Quand on regarde l’histoire de l’humanité, on a toujours changé les choses après les catastrophes et pas à la place des catastrophes. »
Dire que dans la présentation de cette brochure éditée par studioCLES*, on ose écrire : « CLES conteste le scepticisme sur le progrès. Avec le soutien d’EDF, nous avons interrogé experts et penseurs qui croient, eux aussi, que le progrès a encore un avenir. » Il est vrai que CLES se présente sur le net comme un « magazine de Luxe » qui réintroduit « la valeur du sens et du temps », bimestriel qui « s’affranchit de l’actualité éphémère pour traiter de l’essentiel » et qui se veut « le premier magazine de Luxe Responsable, pour le respect de l’Homme et de la Nature. » LE MONDE ferait mieux de faire la publicité pour le seul bimensuel qui compte, le nôtre, BIOSPHERE-INFO. Même Ivan Illich s’abonnerait à notre bimensuel, certainement pas à studioCLES.
* studioCLES, entreprise « artisanale », menée par les actionnaires uniques, Jean-Louis et Perla Servan-Schreiber
Il y a dans le jeu d’échec une sagesse tout à fait remarquable. Quant une partie s’avère perdue, il est de bon ton d’abandonner. En pratique presque aucune partie entre bons joueurs ne se termine par un mat. Il y a une noblesse à reconnaître sa défaite. Si comme le dit ce texte nous sommes dans un match ou l’adversaire est la nature alors je propose d’abandonner tout de suite.
Deux raisons le justifient : Une pratique : nous allons perdre, une morale : il est abject de s’opposer à la nature.