LeMonde du 26.07.2008 nous présente une vision apocalyptique du tourisme, mais malheureusement le quotidien n’envisage pas la seule solution qui vaille. Sur le littoral méditerranéen, la population passe actuellement de 150 millions de personnes à 400 millions au mois de juillet et août. Une première conséquence, 42 % du littoral sont bétonnés. Les embouteillages prolifèrent, les ressources halieutiques dégénèrent, l’eau douce vient à manquer. Il faut dire que la population locale consomme environ 150 litres d’eau, chaque touriste le double en moyenne, jusqu’à 880 litres par jour pour le tourisme de luxe. Les perspectives sont délirantes, la fréquentation touristique pourrait atteindre 637 millions de personnes en 2025. Autant dire que cela n’arrivera jamais.
Il ne suffit pas de sensibiliser les touristes au respect de l’environnement. Si on avait vraiment une pratique écolo, on commencerait par fermer les golfs, gros consommateurs d’eau pour verdir l’herbe. On rationnerait l’eau pour les touristes au niveau inférieur à la population locale, les déplacements seraient limités, des taxes instituées. Bien sûr une telle politique volontariste, impliquant des pays différents et une gente politique aveugle, n’adviendra pas. Mais la hausse des prix va faire sont travail de rationnement habituel : hausse du prix des séjours étant donné l’afflux de la demande, hausse du prix du carburant à cause du pic pétrolier, baisse des revenus à cause des crises qui ont déjà commencées. La lutte contre le réchauffement climatique introduira prochainement d’autres limitations comme la carte carbone individuelle. Les mentalités vont évoluer jusqu’à faire du tourisme lointain un péché.
LeMonde estime que l’afflux des revenus du tourisme est « indispensable pour les pays concernés ». Mais la relocalisation des activités sera le prochain mot d’ordre qui condamnera les migrations touristiques. La santé de la Biosphère dépend d’une telle évolution, on ne peut pas faire autrement.