J’adore les hommes mis à nus, et principalement celui des dessins de Serguei. Par exemple dans LeMonde du 21-22 septembre 2008, Serguei constate que le pôle nord fond, ce qui entraîne la disparition de certaines espèces. Ce sont les derricks pétroliers qui recouvrent dorénavant le pôle et un capitaliste s’exclame : « Il fallait choisir : écologie ou économie ! » Ecologie ou Economie ?
L’économie existe depuis toujours, le mode de vie des chasseurs-cueilleurs peut être analysé en termes de système de production, d’échange et de consommation. Mais depuis toujours aussi, le fonctionnement économique était enchâssé dans un système social, les relations interpersonnelles étaient prépondérantes. Avec la révolution thermo-industrielle du XIXe siècle, il y a eu un désencastrement de l’économie qui a pris sont autonomie et qui modèle à son profit les relations sociales. Le travailleur lié à la chaîne de montage, enfermé dans une ville tentaculaire, assis dans sa bagnole qui lui indique de boucler sa ceinture, rivé derrière son caddie, sont des exemples parmi d’autres qui illustrent l’esclavage de l’homme dit moderne, à la fois enthousiasmé par le progrès technique et victime à son insu de son plein gré.
Mais l’économie dans sa volonté de toute-puissance a oublié le sens des limites, en particulier celles de la planète qui ne peut nous fournir plus que ce que le soleil met à notre disposition (alimentation, réserves fossiles…). C’est l’écologie scientifique qui constate la perte de biodiversité, la désertification de sols, le pic pétrolier, le réchauffement climatique. C’est l’écologie politique qui devrait nous permettre de mieux choisir le social et l’environnemental contre l’économique. Mais politiser les écologistes n’est pas gagné d’avance, écologiser les politiques est encore plus ardu.
Alors pour le moment l’économie continue de nous manipuler et d’épuiser la planète. Notre réveil sera brutal !